Bouchard n’est plus princesse

2014. La WTA l’a élue Most Improved Player of the Year, Eugénie Bouchard est passée du rang 32 au 7, elle a embauché un nouveau management (WME-IMG), conclu un contrat plantureux avec Coca-Cola et posé en une d’Elle, mais ces derniers mois, l’étoile de la Canadienne de 21 ans semble pâlir. Elle a été éliminée sans gloire en quarts de finale de l’Open d’Australie par Maria Sharapova et a été battue par des inconnues : Lesia Tsurenko (rang 85), Tatjana Maria (113) et Lauren Davis (66). 2015 en chiffres : sept défaites contre six victoires seulement.

Par-dessus le marché, pendant le tirage au sort de la Fed Cup, qui oppose le Canada à la Roumanie, elle a refusé de serrer la main d’Alexandra Dulgheru, sa première adversaire.  » Selon moi, on n’a pas à souhaiter bonne chance à une adversaire « , s’est-elle défendue dans les colonnes du Daily Mail. L’année précédente, face à la Slovaquie, elle avait également ignoré la main tendue de Kristina Kucova.  » Ce n’est pas sur le circuit qu’on se fait des copines. Là, seule compte la victoire « , avait-elle déclaré à USA Today.

La blonde a été conspuée par la presse canadienne quand la Roumaine Dulgheru (WTA 69) l’a battue 6-4, 6-4, imitée par Andrea Mitu (104), une réserve.  » L’enfant prodige devient un enfant à problèmes. Elle cherche des contrats lucratifs mais pour cela, elle doit améliorer son image. Or, ces dernières semaines, son comportement a été tout sauf agréable. Quelle multinationale voudrait s’associer pareille image ?  » Les journaux sont impitoyables.  » Jouer les divas est dangereux, même pour des icônes telles que Serena Williams et Sharapova, mais quand on est nouvelle sur le circuit et qu’on gagne aussi peu de matches, on a vraiment intérêt à la fermer.  »

La Princesse Eugenie, titraient les journaux britanniques l’année dernière, la veille de la finale de Wimbledon, alors qu’elle avait atteint les demi-finales de Roland Garros quelques semaines plus tôt, arrachant un set à Sharapova. Son parcours londonien était quasi parfait, avec des victoires aisées contre Angelique Kerber (rang 7) et Simona Halep (5), mais la finale fut un cauchemar : 6-3, 6-0 contre Petra Kvitova, en 55 minutes.

 » Ça reste son dernier brillant tournoi « , a écrit Ben Rothenberg. Journaliste au Guardian, il a récemment cherché avec la joueuse les raisons de sa méforme.  » La finale à Wimbledon, les demis en Australie et à Roland Garros. J’ai pensé que c’était normal, que je continuerais à empiler pareils résultats. Je comprends maintenant que j’avais tort. Je peux savourer les bons moments mais je dois surtout continuer à travailler. Dur, tous les jours. « ?

PAR CHRIS TETAERT

 » Je peux savourer les bons moments mais je dois surtout continuer à travailler. « 

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