BORD désespoir

Cela fait dix ans que Benfica court derrière le titre de champion du Portugal.

D’énormes problèmes financiers et divers changements de présidents ont régulièrement obligé ce club à vendre ses meilleurs joueurs mais également des terrains. Depuis deux ans, Benfica relève la tête. Après Manuel Vilarinho, le club a été repris par Luis Filipe Vieira, qui fut longtemps directeur de l’ex-filiale du club, Alverca, aujourd’hui en D2.

Contrairement aux directions précédentes, qui changèrent très souvent d’entraîneur, Vieira semble faire confiance à des hommes de métier, d’abord le coach Giovanni Trapattoni, le vieux renard qui a roulé sa bosse dans toute l’Italie et au Bayern et était à la recherche de réhabilitation après un championnat d’Europe calamiteux.

Déchirure pour Nuno Gomes

Même s’il y a bien longtemps que le club n’a plus été aussi proche d’un titre, il est sans doute encore un peu tôt pour dire si Trapattoni effectue réellement du bon travail à Benfica ou s’il vit toujours sur les acquis de Camacho. D’abord parce que la position actuelle du club est sans doute due au fait que le FC Porto, en pleine reconstruction, n’est pas aussi percutant que les deux dernières saisons tandis que Benfica, lui, a conservé toutes ses stars ( Nuno Gomes, Simão Sabrosa, le gardien Moreira, Miguel, ZlatkoZahovic), à l’exception de Tiago, parti rejoindre José Mourinho à Chelsea.

Et puis, Benfica n’a pas encore répondu présent lors des grands rendez-vous. Il s’est ainsi incliné 3-0 à Anderlecht au tour préliminaire de la Ligue des Champions et fut battu sur le même score à Stuttgart en Coupe de l’UEFA. Et s’il a donné la raclée à Setúbal en championnat, il s’est également incliné à domicile face au FC Porto tandis qu’il a gaspillé contre des équipes modestes comme Rio Ave, qui est revenu à 3-3 après avoir été mené 3-1.

Benfica a perdu la culture de la victoire et navigue ainsi depuis le début de saison entre fureur et désespoir. Trapattoni n’a apporté qu’une seule véritable modification au système : il joue désormais en 4-4-2. La blessure de Nuno Gomes (déchirure du ligament latéral interne du genou) l’oblige à aligner en pointe le jeune Norvégien Azar Karadas, venu de Rosenborg, et l’international croate Sokota. Deux joueurs dont il déclarait voici peu qu’ils n’étaient pas complémentaires. Il n’a pourtant pas à se plaindre de sa ligne d’attaque, la deuxième du championnat portugais en efficacité.

Une défense centrale très lente

Offensivement, l’entrejeu a également du répondant avec des joueurs créatifs et capables de marquer comme Simão Sabrosa et Geovanni ou Zahovic. Car malgré le poids des ans, le Slovène reste la plaque tournante de l’équipe.

C’est plutôt au niveau de la récupération du ballon que le bât blesse, l’international Petit étant souvent bien seul derrière un trio aussi offensif tandis que le médian défensif brésilien Paulo Almeida ne s’est pas encore adapté à son nouveau rôle. Derrière, Benfica reste trop perméable et sa chance résulte dans le fait que peu d’équipes osent véritablement mettre la pression sur une défense centrale très lente où ni Argel ni Ricardo Rocha ne parviennent à s’imposer aux côtés de Luisão. La preuve en est que Benfica est déjà sur la piste du Brésilien André Luis (Santos) en vue du mercato. Un problème existe aussi à gauche, où le Capverdien Manuel Dos Santos ne donne pas satisfaction et où le Grec TakisFyssas ne reproduit pas ses prestations de l’EURO 2004. Les difficultés sont telles que Trapattoni s’est senti obligé d’aligner Miguel sur le flanc droit, aggravant ainsi sa blessure.

Heureusement, Benfica peut compter dans les buts sur le jeune Moreira, qui a réussi l’exploit de s’imposer à Quim, le numéro deux de la sélection.

Patrice Sintzen

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