Bons baisers d’Angleterre

Si la photo est bonne : c’est un succès de 1965, presque oublié, d’une chanteuse française, Barbara, disparue comme le souvenir des dernières grandes campagnes internationales des Diables Rouges. L’image de cet amical Belgique-Pays-Bas (4-2), qui a réveillé le stade Roi Baudouin la semaine passée, est-elle bonne ou un peu floue ? Marc Wilmots et ses internationaux disposent désormais de toutes les cartes (talents, atouts tactiques, expérience, métier, mental…) pour répondre ambitieusement à ces questions.

En attendant, des clichés réalisés après le coup de sifflet final de ce 125e derby du nord ont mis en lumière les premières joies de François De Keersmaeker président de l’Union belge depuis 2006 : six ans de rires jaunes sont effacés… pour le moment. Des joueurs plus discrets que les Diables ont gagné le match de la com’. Soutenu par le top de la fédé ( Steven Martens, secrétaire général en tête), Filip Van Doorslaer et son équipe du département marketing ( Benjamin Goeders, Emmanuelle Puttaert) ont requinqué les relations avec les supporters. Ce dialogue jeune et moderne permet à l’équipe nationale d’exister dans le brouhaha médiatique, les réseaux sociaux et autres discussions qui précèdent ses matches. L’Union belge a retenu la leçon : il y a quelques années, elle a compté ses sous dans l’opération We Believe alors que la trésorerie suit cette fois. Et la chance a été au rendez-vous avec, en prime indispensable, le succès des Diables pour que le rouge soit la couleur du bonheur. Autre élément important : les clubs de supporters belges, repris sous la coupole 1895, animée par Erik Reynaerts, sont de plus en plus nombreux : cela promet un stade Roi Baudouin rempli à ras bord pour la venue de la Croatie le 11 septembre. Cette photo au grand angle vaut le coup d’£il.

Sur cette lancée, les Diables ont pris la pose en Angleterre où ils ont de plus en plus de succès. Les photographes ont zoomé sur le brassard de capitaine de Thomas Vermaelen à Arsenal, le premier but de Romelu Lukaku en Premier League pour le compte de son nouveau club, West Bromwich Albion, la classe de Simon Mignolet qui a signé des miracles dans la cage de Sunderland tandis qu’Everton attendait Kevin Mirallas, le brio d’ Eden Hazard avec Chelsea à Wigan. Bons baisers d’Angleterre. A ces clichés, il faut ajouter les instantanés de la 4e journée de championnat de D1 avec en haut de l’affiche cette étonnante équipe de Zulte Waregem qui accompagne Anderlecht et le Club Bruges, hésitants contre Mons, défavorisé par un arbitre hors jeu, et le Beerschot. De son côté, le Standard a survolé les événements à Charleroi.

L’élite doit s’intéresser de près à ce qui se passe un étage plus bas où le championnat retrouve ses droits. Il s’y passe des choses importantes et la D2 a été rebaptisée Belgacom League (voir le dossier de Daniel Devos). L’opérateur télécom y intensifie ses efforts de la saison passée et a décidé de diffuser deux matches de cette série chaque semaine. Guido De Croock, président de la Ligue de D2, se frotte les mains car cette initiative renforce la visibilité de ses clubs. La Belgacom League ne peut pas s’endormir sur ses deux oreilles. Elle doit agir pour devenir le réservoir de talents de la D1. Idéalement, des promesses doivent s’y révéler ou acquérir du temps de jeu.

La Belgacom League a besoin d’un manager pour harmoniser les relations entre les clubs sans oublier, c’est important, de résoudre les problèmes. Ils sont nombreux et le moindre n’est pas le nombre de joueurs étrangers. Ils apportent beaucoup mais quand on ne doit inscrire que six joueurs belges ou assimilés sur les 18 noms de la feuille de match, il est impossible de découvrir régulièrement des François Sterchele, Thomas Meunier, etc. Or, ils doivent être plus nombreux pour bien irriguer la D1 en talents d’ici. Il suffit de quelques mises au point pour que la photo de cette série soit bonne.

PAR PIERRE BILIC

Les Diables ont pris la pose en Angleterre où ils ont de plus en plus de succès.

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