Bölöni était bien seul. Et Lucien D’Onofrio alors…

Lucien D’Onofrio s’est déjà séparé de deux entraîneurs au Standard, et non des moindres : Robert Waseige et Johan Boskamp. Fidèle à sa réputation de patient infini, D’Onofrio n’a jamais pris ses décisions sur des coups de tête. Il a toujours analysé la situation, attentif à ce qu’il y ait toujours une âme dans son équipe. D’Onofrio est sans doute le patron de club belge qui suit le plus les entraînements de son équipe. Peu de choses lui échappent et en fin connaisseur, il sait parfaitement ce qu’il peut laisser passer ou pas. Il sait aussi que la chance joue un rôle dans les résultats et que si les résultats ne suivent pas, il y a aussi d’autres paramètres à prendre en compte.

 » C’est une question de confiance, mais c’est très difficile à percevoir « , nous a-t-il dit un jour.  » Elle peut s’effilocher auprès du public, des dirigeants et des joueurs, mais ces derniers ne parlent pas nécessairement. Il faut faire ses propres sondages avant de prendre la bonne décision. Ce n’est gai pour personne de vivre des moments pareils, mais c’est un travail de dirigeant qu’il faut savoir faire. « 

Soyons clairs : malgré qu’il ait le bras très, très, très long, D’Onofrio ne dira jamais qu’il est plus facile de changer un entraîneur que tout son noyau.

Le week-end dernier, il n’était pas joignable et dimanche, le répondeur de son gsm laissait entendre la messagerie d’un opérateur italien. Mais le lundi, il rappelait – courtois comme d’habitude – mais pour dire qu’il ne ferait aucun commentaire. L’heure est donc grave ! Que pensait-il de la situation d’un Laszlo Bölöni qui essuyait de plus en plus de critiques dans la presse ? On doit être sûr que D’Onofrio a mis en rapport les absences et problèmes physiques objectifs qui empêchent Bölöni de pouvoir travailler convenablement et les derniers résultats en championnat de Belgique. Il doit également avoir repensé à son seul objectif de début de saison : une qualification en Champions League pour 2010-2011. Sans plus ? D’Onofrio sait qu’il est ridicule d’affirmer en début de saison qu’on joue pour gagner le titre…

Le tout est de savoir si la qualification en Europa League constitue un vrai bonus pour lui ou s’il estime que le Standard aurait dû se qualifier pour la suite de la CL ? Mais à ce sujet, il a toujours été muet comme une tombe. La vraie constatation qu’il doit faire est que le Standard actuel ne prend plus tous ses adversaires à la gorge comme par le passé. Il joue à la carte et ça ne colle absolument pas avec la légendaire furia liégeoise ; celle-là même qui, avec Bölöni tout comme avec Michel Preud’homme, garantissait des résultats sans nécessairement développer un jeu d’un académisme à tomber par terre.

Mais cette furia ne tombe plus que goutte à goutte, en contradiction avec ces supporters en fusion. Même avec des longues blessures et des suspensions douloureuses, la mentalité de vainqueur devrait subsister. Or, mis à part le nul qualificatif miraculeux (mais mérité) contre l’AZ, le Standard n’a arraché qu’un point lors de ses deux matches à domicile qui encadraient le rendez-vous européen : 2-2 contre le G. Beerschot et l’infâme 0-1 contre Roulers, lanterne rouge. Les deux matches précédents avaient débouché sur autant de défaites…

Cela dit, fallait-il tuer Bölöni comme certains médias l’ont fait ? Au moment de boucler cette Intro, rien ne permettait raisonnablement de tirer un trait définitif sur tout ce que le Roumain avait apporté au Standard et ce qu’il pouvait encore apporter.

PAR JOHN BAETE

Il faut faire ses propres sondages auprès des joueurs avant de prendre la bonne décision.

(Lucien D’Onofrio)

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