Bissot, le Meunier des années 60

 » Thomas Meunier est un formidable ambassadeur du football ardennais. Le joueur du Club Bruges adore se promener à Bastogne. C’est son terroir et je peux le comprendre : cette région est magnifique. Il y a bien longtemps, un autre Meunier a gagné la bataille des Ardennes à la tête du Léopold Club de Bastogne coaché par Omer Denis. En P1, des milliers de spectateurs se pressent au stade pour assister aux exploits d’une équipe 100 % luxembourgeoise, presque tous des jeunes. La foule leur trouve un surnom ; les  » bambini  » dont l’attaquant de pointe se nomme Claude Bissot. En 1966, ce buteur né en 1947 signe au Sporting de Charleroi où il est l’ambassadeur de Bastogne qui, plus tard, passera six ans en D3 devant de belles assistances comme quand 4.500 supporters ont accueilli Tongres.

Chez les Zèbres, Bissot fait parler la poudre car il est intelligent, efficace. Et on assiste à la naissance d’une attaque qui porte un label de qualité, les 3 B : Bissot, Georget Bertoncello et Jean Boulet. Il y a tout dans ce trio : la fantaisie et le talent fou de Berto, la puissance de Boulet, l’intelligence de Bissot qui adore décrocher. Plus tard un quatrième B les rejoint : le fantastique play-boy autrichien, Gerhard Böhmer. Bissot a tout vécu à Charleroi (titre de vice-champion, la campagne européenne contre le NK Zagreb et Rouen en 1969-70, etc.) avant d’être transféré au FC Liégeois en 1974. Bissot s’enracine solidement dans la région liégeoise et opte ensuite pour le métier d’entraîneur. En 1982, Bissot succède brièvement à Yves Baré au poste de coach de Seraing. Carlos Oblitas le remplace durant quelques semaines avant que je n’arrive au Pairay. Bissot était probablement trop gentil pour ce job.

Il trouva finalement sa voie dans la découverte de talents africains. Avec son ami et agent de joueurs Daniel Evrard, il est un des premiers recruteurs à sillonner les terrains du Nigeria. Bissot et Evrard y vivent des moments extraordinaires et hauts en couleurs. Ils ont souvent raconté leurs aventures à Lagos. Ces pionniers ont ramené de très bons joueurs dans leurs filets. Grâce à eux, le FC Liégeois se félicite d’avoir embrigadé Sunday Oliseh et Viktor Ikpeba pour qui Bissot était un deuxième père. Quand on voit l’immense chemin parcouru par Oliseh et Ikpeba, on peut dire que Bissot avait l’£il pour détecter des footballeurs de très haut vol. Son bonheur a hélas été fauché par une maladie incurable (myopathie) alors qu’il n’avait que 49 ans. Bissot garde une place à part dans l’histoire du football wallon : celle d’un des  » bambini  » de la Nuts City.  »

PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE BILIC

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