Benoît thans et michael schumacher

Les deux hommes furent opposés avant le GP de Francorchamps en août 2004.

Benoît Thans :  » Si, dans ma collection personnelle, je possède un maillot qui sort réellement de l’ordinaire, c’est celui d’un certain Michael Schumacher. Il est de notoriété publique que le pilote de Formule 1, véritable passionné de football en dehors des paddocks, joue souvent pour la bonne cause. Il a déjà organisé pas mal de matches de bienfaisance à Monaco, ralliant à sa bonne cause des figures aussi emblématiques que Didier Deschamps voire le Prince Albert lui-même.

L’année passée, en marge du Grand Prix de Francorchamps, Schumi avait émis le souhait de disputer une rencontre de solidarité entre des vedettes du sport belge et des stars, modernes ou anciennes, des circuits. En tant que régional de l’étape, puisque actif à Verviers, j’avais été concerné au premier degré par la mise sur pied de cette joute qui avait pour cadre le stade de Bielmont. Celui-ci avait d’ailleurs fait le plein de ses 6.000 personnes pour accueillir l’Allemand et ses potes, qu’il s’agisse de Juan Pablo Montoya ou d’anciens comme Ricardo Patrese.

Le hasard, qui fait souvent fort bien les choses, a voulu que je sois opposé directement au futur champion du monde, entendu qu’il occupait la place de demi droit alors que moi-même j’avais été aligné au milieu gauche au côté de Marc Wilmots. Même si j’avais eu à c£ur de le ménager en la circonstance, afin de ne pas m’attirer les foudres de l’écurie Ferrari si d’aventure il avait dû déclarer forfait à cause de moi pour le rendez-vous annuel spadois, j’avais tout de même été surpris par ses très belles dispositions footballistiques.

Avec sa technique au-dessus de la moyenne, son souffle inépuisable et son intelligence de jeu, je m’étais fait d’emblée la réflexion que ce sportif-là n’aurait nullement détonné en Bundesliga. Willy, qui en connaît évidemment un bon bout en la matière pour avoir défendu pendant plusieurs années les couleurs de Schalke 04, était d’ailleurs du même avis que moi.

Après la joute, il va sans dire que je tenais à tout prix à échanger ma vareuse contre celle de Schumi, qui s’exécuta avec plaisir alors que le nom de Wilmots avait sûrement, pour lui, des connotations plus familières que le mien. Lors de la réception d’après-match, nous avions encore eu l’occasion de sympathiser et j’avais été frappé par sa simplicité.

Quel contraste, en tout cas, entre sa décontraction, à ce moment-là, et l’effervescence qui avait régné quelques heures plus tôt lorsqu’il avait débarqué à Verviers, dans sa Maserati blindée, flanqué d’une nuée de gardes du corps. Une précaution bien nécessaire, au demeurant, car tout le monde avait à c£ur de l’approcher pour les besoins d’une photo ou d’une signature.

Avec le recul, je me suis déjà dit plus d’une fois que j’avais été verni. Car les milliers de spectateurs ceinturant la pelouse auraient assurément donné cher pour être à ma place sur le terrain. J’ai vécu peut-être bon nombre de grands matches durant ma carrière. Mais cet épisode-là, je le chéris franchement entre tous. Et ce, même si, pendant mes années actives, j’ai eu la chance déjà de croiser du très beau monde sur les stades : Michel Platini, Paulo Futre, Klaus Allofs entre autres. Mais aucun ne remplacera jamais Schumi dans mon c£ur « .

Bruno Govers

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