BENJAMIN DE CEUNINCK DERRIÈRE LES BARREAUX

Les week-ends sans foot en D1 sont souvent l’occasion, pour les chaînes de télévision, de proposer des sujets qui sortent des sentiers battus. Celui que Benjamin De Ceuninck a consacré au foot dans les prisons était intéressant à plus d’un titre. Il s’agissait de suivre une équipe de joueurs de futsal de D1 et D2 qui disputait quatre matches face à des détenus des prisons de Jamioulx, Nivelles, Mons et Ittre.

 » Nous avions été contactés pour cette initiative mais nous n’avons eu l’autorisation de filmer qu’à Jamioulx ou à Nivelles « , explique le journaliste, manifestement impressionné par l’expérience.  » C’est la première fois que je me retrouvais derrière les barreaux « , dit-il.  » Rien que le fait de passer toutes ces grilles était étrange. Notre matériel a également été inspecté de fond en comble. Dans la bonne humeur, certes, mais nous étions directement plongés dans l’ambiance. Du coup, je me mets un peu à la place des gars qui, quand nous sommes partis, ont dû y rester. Car nous avons vite été rappelés à la réalité : quand j’ai dit à un gars qu’il y avait du talent, il m’a répondu : -Dommage que ce soit ici. Et le directeur nous a expliqué que deux joueurs qui avaient participé au même genre de match l’an dernier avaient été abattus dans un hold-up voici quelques semaines… J’espère simplement que le match et le reportage ont mis un peu de baume au c£ur des détenus. D’un côté, la présence des caméras les dérangeait un peu, surtout vis-à-vis de leur famille. Mais de l’autre, ils semblaient attendre ce moment « .

De Ceuninck a eu l’occasion de discuter, en tout anonymat, avec l’un ou l’autre d’entre eux.  » Comme ça, il est bien difficile de dire qui était là pour une longue peine ou non « , ajoute-t-il.  » Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est la solidarité entre les détenus, qui ont d’ailleurs remporté le premier match. Ce reportage a également eu le mérite de montrer qu’il y avait encore moyen de réunir dix gars pour un ballon sans mettre des millions en jeu. Et si on a beaucoup parlé des détenus, il faut aussi rendre hommage aux joueurs extérieurs qui se sont levés à 7 heures du matin un samedi pour leur consacrer une journée. Parmi eux, Sergio La Valle (ex-Westerlo et Olympic) mais aussi un joueur qui avait fait de la prison par le passé et sait combien le sport peut aider à accepter ou retrouver certaines valeurs comme la discipline « . (P. Sintzen)

P.Sintzen

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire