BELGE, TOUJOURS

C’est une Juju transformée qui devrait retrouver la saga des Grand Chelem ce lundi à Melbourne.

Son dernier match officiel fut joué et perdu en octobre 2005 face à la modeste Italienne FlaviaPennetta (WTA 30). Un mois plus tôt, elle avait connu la défaite des £uvres de la Française Mary Pierce (WTA 5) en huitièmes de finale de l’US Open.

Depuis sa deuxième victoire à Roland Garros, Justine (B, WTA 6) n’a quasiment plus réussi, en raison de blessures diverses, à faire honneur à son talent. C’est dire que son retour austral (Sydney cette semaine et, surtout, Melbourne dès lundi prochain) sera suivi avec une attention particulière. D’autant qu’elle a tout de même gagné au minimum un tournoi majeur chaque année depuis 2003.

Dans son nouveau fief de Monte-Carlo, elle a commencé un travail de réflexion important concernant ses relations avec le public belge qui s’était montré particulièrement critique quand il a appris que sa Justine avait décidé de s’établir sur le Rocher monégasque :  » J’ai été très surprise par la réaction des gens. Quand Axel Merckx ou Stefan Everts ont pris la même décision que moi, on ne les a pas autant critiqués. Dans un premier temps, j’ai été très, très marquée mais aujourd’hui, je commence à comprendre le processus. Du fait de mon histoire familiale, les gens ont tellement eu de compassion pour moi que je faisais presque partie de leur vie et ils ont très mal supporté le fait que je décide de partir. Ils ont considéré cela comme une trahison. Je passais pour être une petite Ardennaise assez simple et le fait d’avoir choisi Monaco a sans doute fait penser que je me prenais pour une star. Or, je vous assure que tel n’est pas le cas et que je ne suis pas venue ici pour jouer à la diva « .

Une question d’argent et de tête

Les véritables motivations étaient fiscales et psychologiques, la championne ayant un réel besoin de calme :  » Suite à mes blessures et aux deux années un peu difficiles que je viens de traverser, j’étouffais quand je me trouvais chez nous. Tout a toujours été passionnel entre le public et moi. Soit il me porte aux nues quand je gagne, soit il me critique assez durement. Cela devenait très compliqué pour moi de m’entraîner sereinement en Belgique. Mais le plus curieux, c’est que les critiques sont plus féroces aujourd’hui qu’elles ne l’étaient hier, alors que j’étais installée à Tampa, en Floride, qui est tout de même beaucoup plus éloigné de la Belgique que Monaco. Sans doute cela est-il également dû au fait que Monaco dégage une odeur de palmiers et d’abondance « .

Justine reconnaît aussi que ce manque de compréhension entre elle et ses fans n’est pas étranger à certaines de ses attitudes :  » J’ai commis des erreurs, c’est évident. Et j’ai fait des écarts par rapport à ce que l’on attendait de moi et à ce que j’aurais dû faire. Je ne suis pas parfaite, loin de là même. Certaines de ces erreurs peuvent être expliquées par ma timidité. Si je joue au tennis, ce n’est pas pour être une vedette mais bien pour essayer d’être la meilleure sur un terrain. Je n’ai donc pas toujours été capable de gérer ma notoriété et j’ai régulièrement donné l’image de quelqu’un de froid alors que je ne savais pas comment me comporter avec mes fans « .

Fans qui constitueront désormais, outre le jeu proprement dit, sa priorité :  » J’ai un réel besoin de me ressourcer, de récupérer mes sensations avec mon public. Je peux d’ailleurs affirmer que j’effectuerai sans doute mon retour en Fed Cup dès la prochaine rencontre. Et si je le fais, ce sera uniquement pour le public, pour lui montrer que j’aime la Belgique, que j’aime son soutien et que j’ai toujours été très fière de représenter le drapeau belge lors de compétitions internationales. Je ne dis pas que je parviendrai toujours à donner aux gens ce qu’ils attendent de moi mais, ayant compris mes erreurs, je devrais réussir à me montrer plus proches d’eux. Il aura fallu que je prenne une décision aussi radicale que m’installer à Monaco pour ressentir ce que la Belgique représente réellement pour moi. La Belgique me manque. C’est nouveau et ce sentiment me rassure. Car je sais que mon c£ur et mon esprit sont au pays, pas à Monte-Carlo « .

BERNARD ASHED

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