Beenkens :  » Un effet Gilbert ? Oui, mais… « 

A deux exceptions près (Le Tour des Flandres et La Flèche Brabançonne), les audiences du cyclisme sur la RTBF sont en hausse par rapport à 2010. Liège-Bastogne-Liège a même attiré 318.731 téléspectateurs et presque 50 % de parts de marché !

Peut-on parler d’un effet Gilbert ?

Oui et non. Des téléspectateurs ont allumé leur télé dans l’espoir de le voir gagner. Mais il faut analyser le déroulement de ses quatre victoires. Lors de La Flèche Brabançonne, quand Gilbert s’est retrouvé seul avec Bjorn Leukemans, le gagnant était directement connu. De mon fauteuil, je pouvais dire une heure à l’avance qui allait gagner. Les autres courses ont été plus serrées et ce déroulement haletant a attiré le public. Durant l’Amstel Gold Race, tout s’est passé durant les 800 derniers mètres. Idem à La Flèche Wallonne. Et à Liège-Bastogne-Liège, les deux frère Schleck lui ont disputé la victoire.

Le Ronde a subi une grosse baisse avec presque 100.000 téléspectateurs de moins qu’en 2010 (191.653 pour 286.007). Par contre, en Flandre, il a été vu par 1.189.825 personnes (72.13 %). Comment l’expliquez-vous ?

C’est incompréhensible. La course a pourtant connu un rebondissement incroyable. Dans le contexte politique belge agité, le téléspectateur francophone a-t-il voulu faire passer un message ? Je laisse ce genre de conclusion à des sociologues. J’aurais plutôt tendance à dire que le sport rassemble. C’était perceptible lors des derniers matches des Diables Rouges. A Remouchamps, le dimanche soir, Wallons et Flamands se sont mélangés pour faire la fête. Gilbert avait même interdit les drapeaux wallons.

La Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège ont été filmés en 3D pour des tests. L’apport a été convaincant ?

J’ai vu le résultat et c’est très impressionnant. J’avais déjà eu un aperçu au lendemain de la finale de la Coupe du Monde en Afrique du Sud. Mais le cyclisme convient mieux à cette technologie avec les plans sur les coureurs, les motos dans le peloton… La sensation de relief est accrue. Les décors prennent une autre ampleur. Pour moi, c’est l’avenir. Mais trois heures de direct ne fileront-elles pas un mal de tête au téléspectateur ? (il rit)

L’année dernière, la Coupe du Monde vous avait privé du Tour de France. De retour pour l’édition 2011 ?

Oui, ce sera normalement mon 20e. La première semaine en Bretagne, sans prologue et avec très peu d’arrivées pour sprinters, est taillée pour Gilbert. On pourrait le voir maillot jaune dès la première étape. Et Jurgen Van den Broeck a une grosse carte à jouer dans les Pyrénées.

PAR SIMON BARZYCZAK

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