© belgaimage

Beaucoup d’éloges, peu de points

Depuis que Wouter Vrancken a été désigné comme entraîneur de Malines, il y a deux ans, le club n’a connu que des succès sur le plan sportif. Aujourd’hui quatorzième, la machine semble s’être grippée. Mais ce n’est qu’une apparence, car Vrancken estime que son équipe  » joue mieux que la saison dernière « .

Malgré un bilan décevant de sept points sur 24 après huit journées de championnat, personne ne cède à la panique du côté de Malines. Au contraire, car le jeu développé est de qualité, ce qui fait dire au staff technique et aux joueurs que, tôt ou tard, les résultats suivront.

Et de fait, le Malinwa s’efforce de développer un jeu plus attrayant cette saison. Avec une possession de balle plus importante, un football plus dominant, un pressing haut. Moins de longs ballons, plus de combinaisons courtes. Les statistiques récoltées par Wyscout ( voir encadré) sont parlantes. On y découvre, par exemple, que les duels aériens sont désormais moins nombreux, alors qu’ils constituaient plutôt la norme au cours des années précédentes : un long ballon vers Igor de Camargo, qui le conservait ou gagnait un duel de la tête, en espérant que ses partenaires profitent du deuxième ballon. Ou la recherche de la profondeur, puis l’attente d’un soutien lorsque William Togui évoluait en pointe. Malines était surtout redoutable dans le jeu de transition.

Pour le jeu qu’elle pratique, l’équipe de Malines devrait avoir beaucoup plus de points qu’elle n’en a.  » Ivan Leko

Ces deux dernières saisons, Malines était essentiellement considéré comme une équipe physique, dont le jeu était basé sur la mentalité et les duels (de la tête). Les défenseurs excellaient dans le jeu aérien, à l’image d’ Arjan Swinkels, Thibaut Peyre et Joachim Van Damme. Le Malines d’aujourd’hui exerce un pressing haut et harcèle l’adversaire lorsque celui-ci entre en possession du ballon. Cette tactique porte ses fruits : l’équipe de Wouter Vrancken fait partie des meilleures en Pro League lorsqu’il s’agit de limiter les passes et les actions de l’adversaire. Elle laisse beaucoup moins d’occasions à l’opposant et s’en crée elle-même davantage. Si pour l’instant les résultats ne suivent pas (encore), il y a une raison : le manque d’efficacité. Que ce soit derrière ou devant. Alors que la saison dernière, Malines inscrivait trop de buts par rapport aux expected goals, aujourd’hui, l’équipe est très mal récompensée de son travail.

Beaucoup d'éloges, peu de points

Problèmes de finition

Cela n’a pas échappé à Vrancken, qui affirme cependant qu’il n’y a aucune raison de mettre sa tactique en cause.  » Notre intention a toujours été d’évoluer de cette manière. Mais pour arriver à produire un football de ce type, il faut du temps, et il faut également recruter des joueurs qui ont le profil adéquat.  »

Il tient pourtant à nuancer :  » Les consignes que je donne ne sont pas très différentes de celles de la saison dernière. Simplement, nous maîtrisons mieux le système. Nous avons beaucoup travaillé durant la préparation. Nous avons appris à exercer un pressing haut et à nous créer des occasions à partir d’une possession de balle plus accentuée. Et les joueurs croient en ce système. Lors de chaque match, je peux ressortir des actions qui ont été très bien exécutées. Mais il manque souvent les buts au bout de l’effort.  »

C’était pourtant l’une des principales qualités de Malines au cours des deux dernières saisons : choisir le bon moment pour frapper. Pourquoi cette caractéristique a-t-elle disparu ? Avec Swinkels et Clément Tainmont, l’équipe a perdu deux joueurs qui possédaient une excellente lecture du jeu. Onur Kaya joue aussi beaucoup moins, cette saison.  » L’expérience joue un grand rôle, mais il faut aussi donner aux jeunes l’occasion d’acquérir cette expérience « , explique Vrancken.  » Derrière, avec Rocky Bushiri et Issa Kabore, nous possédons deux jeunes joueurs dont le jeu de position est parfois défaillant. Et pourtant, nous concédons peu d’occasions.  » Trouver la cause du problème est une chose, trouver la solution en est une autre. Vrancken confirme :  » C’est moins une question de tactique ou de technique qu’une question de mentalité et de confiance. On peut effectuer des exercices de finition à l’entraînement, mais il faut mettre tout cela en pratique lors des matches.  »

Les félicitations de Defour

L’entraîneur malinois mérite en tout cas tous les éloges pour sa volonté de développer un football positif. Ivan Leko l’a d’ailleurs reconnu après la nette victoire de l’Antwerp sur Malines (4-1).  » Pour le jeu qu’elle pratique, l’équipe de Malines devrait avoir beaucoup plus de points qu’elle n’en a actuellement.  »

Steven Defour, qui s’entraîne avec Malines, n’est pas avare de compliments, lui non plus.  » La concurrence s’est accrue, surtout en attaque, mais même Kaya, qui doit souvent se contenter du banc, continue d’encourager ses partenaires « , constate Vrancken.  » Je peux comprendre que des joueurs comme lui et Nikola Storm ne sont pas heureux de faire banquette, mais c’est parfois nécessaire pour créer une certaine forme d’émulation.  »

Tout est une question de profil. Storm est plus à l’aise en transition, alors que le duo suédois Gustav Engvall – Kerim Mrabti aime rechercher les combinaisons dans l’axe.  » Lorsque j’effectue des rotations dans le compartiment offensif, ce n’est pas très grave « , estime Vrancken.  » En défense, c’est différent, car dans ce secteur on a d’abord besoin de stabilité. « 

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire