Beach Boy au Giro

Contador réalise des prouesses inattendues.

Les amateurs de cyclisme vivent de beaux jours. Le Giro est même le théâtre d’un miracle. Alberto Contador, qui profitait de vacances à la plage peu avant le départ du Tour d’Italie, fonce vers un joli classement. L’ambitieux Espagnol évoque même la victoire. Ce n’est pas mal pour un vacancier qui n’avait même pas reconnu d’étape. Certains rivaux tels que Riccardo Riccò et Gilberto Simoni, ont déjà dit tout haut que ce que Contador prétend est impossible : on ne passe pas de sa chaise longue au podium du Giro. Il semble que le vainqueur madrilène du Tour ne soit pas soumis aux mêmes règles que le commun des cyclistes.

L’origine des vacances de Contador est liée au feuilleton aussi incroyable quant au droit de départ d’Astana. Les Kazakhs n’ont appris qu’ils étaient finalement les bienvenus qu’une semaine avant le contre-la-montre d’ouverture. D’où vient ce revirement ?  » Le premier refus était motivé par l’aspect sportif « , explique Angelo Zomegnan, l’organisateur.  » L’équipe devait déléguer le jeune Slovène Janez Brajkovic comme leader. Nous trouvions que c’était insuffisant et nous avons décidé de ne pas inviter Astana. Cette décision n’avait pas de base éthique ni juridique « . Le Giro préférait donc une équipe qui arrachait ses vedettes à la plage à un Astana alignant un grand espoir slovène. On verra plus tard si les Kazakhs n’ont pas ouvert la boîte de Pandore – quel organisateur acceptera, à l’avenir, qu’Astana ménage parfois Contador, Leipheimer ou Klöden ?

La petite formation NGC Medical – OTC Industria Porte a payé les pots cassés, même s’il était inouï que cette modeste formation suisse ait obtenu le droit de départ. Selon la rumeur, c’était lié aux (anciens ?) intérêts des sponsors de RCS, l’organisateur du Giro. Néanmoins, retirer ce droit à une semaine du départ est absolument incorrect à l’égard des coureurs, de leur staff et de leurs supporters.

Autre inconvénient de la présence de Contador : il devra sans doute faire l’impasse sur le Dauphiné Libéré. Or, on pouvait s’attendre à une superbe course. Prétendant à la victoire au Tour avant d’être déclaré persona non grata, l’Espagnol n’aurait donc eu aucune excuse. Il aurait dû être brillant, pour remettre les points sur les i et souligner à quel point le Tour de France se dévalue. Ensuite, à chaque interview, le futur vainqueur aurait entendu la même question :  » Auriez-vous aussi gagné si Contador avait pu participer ? »

Les Jeux Olympiques et le Tour d’Espagne sont les principaux rendez-vous d’Alberto Contador. Le Madrilène, cette fois sans préparation à la plage, veut anéantir ses concurrents à la Vuelta. Ceux-ci en sont conscients. Quel que soit le vainqueur du Tour, il ne sera pas stupide au point de se produire en Espagne, où il égratignerait sans doute le prestige gagné au Tour face à un Contador déchaîné.

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