Bart Simpson

Zoom sur la nouvelle pépite du foot espagnol que beaucoup voient déjà enflammer l’été.

Il y a un peu plus de deux ans, le seizième de finale d’Europa League entre Anderlecht et l’Athletic Bilbao avait été présenté au travers de deux ado-stars du foot international : Romelu Lukaku et Iker Muniain. A la sortie de la double confrontation, le Sporting avait pris clairement le dessus sur son opposant basque (1-1, 4-0) et Big Rom avait écrasé les débats avec deux buts au retour. Muniain, lui, s’était fait plutôt discret à l’image de l’échange de maillot du match retour au Parc Astrid où le jeune Basque se faisait tout petit face à la sculpturale musculature de l’attaquant mauve.

Aujourd’hui, la donne a totalement changé : Lukaku est (au mieux) posté sur le banc de Chelsea alors que le petit Iker est au centre de toutes les attentions. Le Barça, qui dispose d’une enveloppe de 50 millions d’euros pour transférer cet été, en aurait fait sa priorité. Le hic, c’est que le natif de Pampelune est sous contrat à l’Athletic jusqu’en 2015 avec une clause libératoire à 45 millions. De quoi freiner certains élans. Mais la hype Iker Muniain a dépassé les frontières ibères puisque Liverpool – en manque de sensations – serait également sur la balle.

Explosif, doté d’une incroyable conduite de balle, mais également résistant aux contacts, la presse espagnole n’hésite pas à le comparer à LionelMessi pour cette facilité à désarçonner les défenses mais aussi à Wayne Rooney question combativité. Question gabarit par contre (1m 67 pour 65 kg), on repassera.

Hazard espagnol

Droitier posté sur le flanc gauche du 3-5-2 de Marcelo Bielsa, Muniain est un poison pour les défenses par sa façon de rentrer dans le jeu balle au pied et mettre les défenseurs hors-position. Une sorte d’ Eden Hazard espagnol, costaud sur ses appuis à qui le cuir colle aux basques. Demandez au défenseur latéral brésilien d’United, Rafael qui passa 90 minutes cauchemardesques le 8 mars dernier quand l’Athletic s’impose à Old Trafford (2-3). Ce soir-là, Muniain crève l’écran de ce 8e de finale de l’Europa League en multipliant les percussions avant de parachever le travail par un but venu ou bout d’une course pleine de jusqu’au-boutisme. C’est aujourd’hui son match référence, celui dont on découpe les séquences sur Youtube.

A seulement 19 ans, Muniain n’est pourtant plus un puceau footballistique. Le haut niveau, il l’a connu très tôt. Dès 14 ans, ce pur produit de la réputé Cantera (centre de formation) de Bilbao, d’où sont sortis aussi les Javi Martinez et Fernando Llorente, est invité à participer à un stage avec l’équipe première. La suite ne sera que records de précocité. A 16 ans, 7 mois et 11 jours, il entre au jeu face aux Young Boys de Berne et devient le plus jeune joueur à porter le maillot basque dans un match officiel. La semaine suivante, il est le plus jeune joueur du club à planter un but, toujours face aux Suisses. Les records, petit Iker va les étendre à la Liga. Face à Valladolid, un enchaînement contrôle-poitrine demi-volée permet à son club d’égaliser, et à Muniain du haut de ses 16 ans et 289 jours de rayer des tablettes Xisco Nadal alors plus jeune joueur à avoir buté en championnat espagnol.

Note pour plus tard : la précocité n’est pas toujours gage de réussite. Xisco Nadal végète désormais à Alqueries, club régional valencien… Qu’importe, le réputé quotidien espagnol As use les superlatifs et titre :  » Une légende est en marche.  »

Ado dans sa tête

Ce killer au visage de poupon fait des dégâts depuis plus de 120 matches en Liga et est passé à l’international. Il est pour beaucoup dans la fantastique campagne de l’Athletic en Europa League. Ce soir, à Bucarest, il devrait être l’attraction d’une finale 100 % ibérique. Cette montée en puissance n’a évidemment pas laissé insensible Vincente Del Bosque qui l’a convoqué le 24 février dernier pour la dernière rencontre face au Venezuela. Monté à un quart du terme en remplacement de CescFabregas, Muniain a bénéficié de l’indisponibilité de Pedro pour goûter à ses premières minutes avec la Seleccion. Malgré son peu d’expérience, nombreux sont ceux qui le voient enchaîner avec le prochain Championnat d’Europe.

Toute l’effervescence autour de son nom n’a, pour autant, jamais semblé le déstabiliser d’un iota. Muniain, coupe spanish fashion (pour ceux qui aiment) au visage boutonneux, a tout de l’ado attardé et ne s’en prive pas :  » La première chose que je mets dans mes valises, ce sont des protège-tibias Bart Simpson ( NDLR-son surnom dans le vestiaire), du chocolat en poudre et du Nutella « .

Après le titre de Champion d’Europe avec les -21 l’an dernier, Iker et quelques équipiers fêtent le sacre assis sur un banc le torse nu et en short avec en guise d’accompagnements du coca et des chips – la fameuse botellon espagnole n’est plus ce qu’elle était…. Preuve encore de son insouciance adolescente, cette webcam qui a fait le tour des foyers ibériques où petit Iker et son comparse Javi Martinez s’amusent à  » jouer au docteur  » avec des filles de joie quelques jours après avoir émerveillé Old Trafford. Quand on vous disait que le nouveau joyau de la couronne espagnole avait de l’avenir…

PAR THOMAS BRICMONT – PHOTO : IMAGEGLOBE

 » La première chose que je mets dans mes valises, ce sont des protège-tibias Bart Simpson, du chocolat en poudre et du Nutella. « 

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