BART GOOR (JOUEUR ANNÉES 2000)

gardien

Celui que j’ai le mieux connu au cours de ces quelques années, entrecoupées d’un séjour de trois saisons au Hertha Berlin d’abord et d’une dernière campagne à Feyenoord, c’est Filip De Wilde. Quoi qu’arrivé en fin de cycle au début du nouveau millénaire, il en imposait toujours malgré tout. Si le Sporting est parvenu à se qualifier pour la seconde phase des poules en Ligue des Champions, en 2000-2001, c’est sûrement dans une large mesure à lui qu’il en était redevable. Je pense d’ailleurs que l’équipe aurait pu prétendre à davantage encore cette année-là si Flup ne s’était pas blessé. ZvonkoMilojevic avait dû le remplacer au pied levé contre Leeds et, sans véritable repère, je crois pouvoir dire qu’il n’affichait pas encore la même souveraineté que celle dont il témoigne à présent avec Lokeren, où il fait figure de titulaire indiscutable.

défense

D’une période à l’autre, ce secteur a changé du tout au tout pour moi. Au départ, il s’articulait autour de Bertrand Crasson, Lorenzo Staelens, Glen De Boeck et Didier Dheedene, avec Olivier Doll et Aleksandar Ilic en guise de compléments. C’était un compartiment à la fois solide et complémentaire. Berre et Boeckie étaient forts dans le trafic aérien, aussi bien aux plans défensif qu’offensif, Lorre avait un don énorme d’organisateur et Didde était synonyme de percussion sur les flancs. Avec lui, j’aurai formé un excellent tandem en tout cas. A présent, la ligne défensive offre un tout autre visage avec Michal Zewlakow, Hannu Tihinen, Vincent Kompany ou Mark De Man et Olivier Deschacht. Et il en ira autrement encore dans quelques mois puisque cette division sera amputée de plusieurs de ses composantes. Je pense qu’il faudra du temps pour reconstituer un bloc aussi compact qu’à l’époque de mes débuts. Mais il est vrai que ce quatuor-là avait un vécu appréciable ensemble.

milieu

Ici aussi, les têtes ont changé. Seuls Yves Vanderhaeghe et moi faisons figure de rescapés, entendu que Pär Zetterberg s’était exilé à l’Olympiacos au moment où le RSCA avait engrangé ses plus grands succès européens en Ligue des Champions, au cours de cette campagne 2000-2001. A ce moment-là, le Sporting me semblait paré pour bon nombre d’années avec Walter Baseggio et Alin Stoica au centre de la ligne médiane. Bizarrement, ils n’ont pas tenu la distance. Les plus coriaces auront finalement été ceux envers qui certains nourrissaient peut-être quelques doutes mais qui ont bien mérité des Mauves. Je songe à Yves, bien sûr, mais aussi à BesnikHasi, qui a été un gars des plus précieux. Dans ce cadre-ci aussi, il risque d’y avoir pas mal de changement d’une campagne à l’autre car Zett est en fin de carrière et Christian Wilhelmsson sur le départ. Quant à Vince, il ne fera probablement pas de vieux os non plus au Parc Astrid. On repartira pour ainsi dire de zéro l’été prochain dans ce secteur.

attaque

Difficile, évidemment, de ne pas évoquer le duo formé de Jan Koller et Tomasz Radzinski qui aura valu au RSCA quelques matches d’anthologie sur la grande scène européenne. Je songe à un Anderlecht-Manchester United, entre autres, où ils avaient tourné en bourrique les frères Neville ou DennisIrwin. Durant ma carrière, j’ai rarement vu deux gars aussi complémentaires : d’un côté un géant, capable comme nul autre de conserver judicieusement un ballon et, de l’autre, un feu follet, vivace et doté d’un sens du but tout aussi aiguisé que son compère. En 2000-2001, le Canadien avait d’ailleurs été sacré meilleur réalisateur de la compétition avec 23 buts, pour 22 au Tchèque. Je pense qu’il faudra patienter encore longtemps avant de retrouver un tel total réparti sur deux têtes seulement au Sporting. Même si NicolasFrutos est du pain bénit à ce niveau-là aussi, c’est sûr. C’est une aubaine pour le club d’avoir mis le grappin sur un attaquant de cette envergure.

coach

L’entraîneur qui a marqué l’équipe d’une empreinte indélébile au cours de ce début de siècle, c’est bien sûr AiméAnthuenis. Il a non seulement rassemblé les pièces du puzzle, année après année, mais il en a également tiré la quintessence. Il trouvait toujours la parade pour arriver à ses fins. Ainsi, lorsqu’il fallait procurer une place à Stoica dans l’équipe de base, il n’hésitait pas à abandonner le principe de la double occupation sur les flancs. Dans ce cas, Crasson devait meubler seul son couloir à droite. Et force est de reconnaître que Berre s’est toujours tiré d’affaire dans cette configuration. A mon sens, en tout cas, il n’a jamais mieux joué que cette année 2000-2001. A présent, c’est Frankie Vercauteren qui a repris le témoin. Je l’avais déjà connu comme adjoint en 1998-1999 quand, avec Jean Dockx, il avait dirigé l’équipe de main de maître. Qui ne se souvient du 0-6 et du 2-5 que nous avions alors infligé respectivement au Standard et à Genk ? Le coach, c’est une bête de football.BRUNO GOVERS

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