Baroud d’honneur ou d’espoir ?

Belgique-Croatie. J’ai gribouillé le premier chapitre avant que les Diables chaussent leurs shoes de combat et le second après qu’ils se soient déchaussés, je le jure cette fois sur la tête de ma femme : si je mens, je renonce à la Ferrari (de type Dinky Toys) qu’elle m’a promise au cas où elle remporterait le concours de couillon organisé samedi prochain au village.

Ch.1, 10 septembre 2003, 11 h 00. Je n’y crois plus guère, j’ai honte, mais je suis contraint de le constater quand j’autopsie mon faible petit for intérieur ! Le match de la dernière chance, c’était samedi dernier à Sofia : fallait que les Estoniens y raflent quelque chose et ils n’ont rien raflé ! Aujourd’hui, je veux bien croire encore au baroud d’honneur et à la victoire, mais plus à la qualification : une victoire qualifiante passe, selon toute probabilité, par un 5-0, 6-1, 7-2 … c’est impossible avec un Pletikosa qui me paraît si grand dans des buts si petits ! Nous ne  » tatouillerons  » pas les Croates, les Kovac et les autres ignorent le mot déconfiture ! Mais je crois au baroud victorieux parce que nous serons à la fois piqués au vif et plus libérés que ces Croates qui seront plus offensifs qu’on croit. Car j’ai joué pour eux les apothicaires, et compté qu’un nul croate ou une victoire croate à Bruxelles ne sont pas du tout kif-kif : un nul, et ils devront battre les Bulgares par 3 buts d’écart pour remporter leur groupe ; une victoire chez nous, et ils devront simplement battre ces Bulgares le 11 octobre ! Allez, ils vont donc se dégarnir : et nos Diables, piqués au vif par leur classement, vont nous refiler un brillant petit 2-0 qui laissera des regrets…

Je m’aperçois que je n’ai pas commenté la sélection d’ Anthuenis, mais pourquoi le ferais-je, elle a rarement été aussi peu discutable : à quoi eût servi ce bon match contre la Hollande si Aimé avait ensuite  » rechipoté  » un onze qui l’avait satisfait ? La seule chose qui m’étonne un peu û mais c’est vraiment anecdotique û c’est de voir à la fois dans le noyau Van Damme, Van Der Heyden et Deschacht, soit trois joueurs remplissant en club un rôle similaire assez spécifique : mais ce n’est pas le genre de goutte à faire déborder mon vase ! A tout à l’heure.

Ch.2, 10 septembre 2003, 23 h 15. C’était un beau baroud bien belge. J’ignore si c’est à cause des gros plans de leurs fautes û et de leurs faciès après leurs fautes û que nous offrait régulièrement le réalisateur TV, mais j’ai trouvé les Croates méchants, vicelards et mauvais perdants… tout l’inverse de Walasiak : celui-là, j’ai bien aimé qu’il confirme chez les Diables, il va devenir une star de la force tranquille,… le successeur du grand Gert V ! Etre aussi complet, et aussi juste dans ses choix de jeu, tout en demeurant sans cesse aussi susceptible d’en mettre un au fond, c’est de l’or en barre même si c’est de l’or discret : Walasiak, tu lis sur son visage sage qu’il ne ramassera jamais de sa vie un carton pour rouspétance !

Notre belle victoire qualifie d’abord les Bulgares, peut-elle aussi raviver l’espoir de qualification ? Je vais dire oui pour ne pas être tire-au-flanc de l’enthousiasme collectif requinqué, j’en suis moins sûr au plus profond de mon petit for. Battre à Sclessin des Estoniens qui viendront, selon la formule, préparer l’avenir, c’est évidemment faisable : sans être couru d’avance, car ce serait oublier que l’Estonie sait ce que bastion veut dire, regardez son parcours et son  » average  » ! Mais prier pour que les Croates fassent moins bien à Belgrade contre des Bulgares en excursion, ça demande beaucoup de ferveur ! Car mets-toi à la place du Bulgare : tu es qualifié, tu es déjà un peu à Capoue en train de profiter des délices, mais tu te retrouves un soir pour du beurre au milieu des hordes de Kovac and Co plus furax qu’à Bruxelles : quelle motivation déterrer pour t’opposer aux déferlantes ? ! Que dire aux Bulgares, que leur insuffler, pour qu’ils aient une envie folle de contrer les Croates le 11 octobre prochain ? C’est la question à cinq euros, toutes les réponses sont les bienvenues. En restant fair-play comme toujours, ça va de soi.

par Bernard Jeunejean

Walasiak c’est de l’or en barre même si c’est de l’or discret

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