Barça 5- Blablabla 0

Joueur : 6 clubs, 3 pays, 400 matches (1 bon), 2 buts en Coupe d’Europe. Batteur : 3 groupes, 130 concerts (1 sold out).

Déjà 10 jours et pourtant on n’en est toujours pas remis. On ne touche toujours pas terre. Le Real non plus d’ailleurs, mais il lave son linge blanc en famille dans la stratosphère. Ballotté par les vents de tempête catalans. Nous, on plane, bercé par une douce brise de jouvence.

Woaw, quel pied, quelle leçon, quelle surprise. On pensait qu’avec Super José le Barça allait déjouer. Erreur, il a sur-joué plus juste que jamais. On pensait voir le Real se la jouer façon Inter. Rien de tout cela. Les Galactiques se sont installés 30 mètres plus haut que les Nerazzurri vainqueurs de la dernière CL. Mais les Madrilènes ont pressé mou. Sûr que leMou avait demandé autre chose.

Et c’est pour cela qu’on plane. Ce Clasico a mis en pleine lumière une évidence devenue trop rare : la meilleure tactique du monde ne peut rien contre le talent. Surtout quand il se multiplie par onze. A la fin, ce sont les joueurs qui font la différence. Le baratin balayé par la vérité du terrain.

D’un côté des artistes qui jouent de la même façon depuis leurs dix ans. De l’autre, des stars qui jouent à la façon du Mou depuis cinq mois. D’un côté, une équipe qui joue et gagne à la fin, de l’autre une équipe qui veut gagner, éventuellement, en passant par le jeu. D’un côté, le sublime. THE joueur qui monte sur le terrain avec légèreté, pour le plaisir de jouer. Avec le seul regard de son entraîneur et de ses coéquipiers comme responsabilité. De l’autre, un magnifique joueur qui monte sur le terrain avec le poids de sa fashion victime attitude, avec le regard de millions d’yeux qui le clouent au sol. LionelMessi monte sur la pelouse pour vivre tandis que Cristiano Ronaldo y amène toute sa vie…

Clasico fiasco pour Cristiano. Il commence par six passements de jambe qui n’étourdissent que lui-même. Clasico bingo pour Lionel. Il commence par un dribble puis six passes et il étourdit la planète foot. Plus l’événement est grand, plus la tension est grande, plus Ronaldo veut faire la différence individuellement en ne comptant que sur lui-même. Messi fait la différence en passant par le collectif tout en soignant ses stats individuelles. En 2010, la Pulga c’est 54 buts en 56 matches. Ahurissant ! Ronaldo marque plus que Messi en Liga ? Ok, mais dans LE match, c’est le p’tit qui a gagné. Cela dit, si Ronaldo jouait au Barça, il aurait aussi gagné… malgré lui.

Ce Clasico est une leçon. En quelque sorte le Grenelle de l’environnement du foot. Tout le monde sait que pour sauver le monde il faut se bouger maintenant, immédiatement. Mais personne ne fait le premier pas. Sauf le Barça : cela fait 20 ans qu’il a fait le premier pas. L’air est toujours plus pur quand on est bouche bée d’admiration que quand on hurle sa frustration. Ce Clasico nous confirme que le sens de la passe est le sens de la vie et de la victoire.

Roman Abramovitch, le patron de Chelsea, a longtemps cru que l’argent allait lui offrir ce que seul le travail permet d’atteindre. Il s’est offert Mourinho pour s’offrir des titres, mais il n’a pas eu le suprême. Il veut maintenant s’offrir Pep Guardiola pour s’offrir des titres et du respect. Un respect dont il manque vis-à-vis de CarloAncellotti. Le milliardaire russe tente de mettre l’Italien à bout. Il vire son adjoint Ray Wilkins et pousse vers la sortie le directeur sportif danois Frank Arnesen. Il laisse aussi filtrer ses contacts avec Txiki Begiristain, le DT du Barça.

Abramovitch est amoureux fou du Barça. Il rêve en catalan. C’est lui qui avait exigé que le maillot de Chelsea en déplacement soit le même que celui du Barça. Un beau jaune fluo qui aveuglait les adversaires mais pas les amoureux du beau jeu. Chelsea gagnait mais ne charmait que ses supporters. Fini d’acheter des stars, on investit dans le jeune. Chelsea est champion d’Angleterre des -18 ans. Il attendait ce titre en FA Youth Cup depuis 39 ans. Un petit air de formation qui peut mener à la consécration. Un petit air de Barça. Un petit air de rédemption.

Guardiola a tout gagné, certes, mais qu’a-t-il à offrir à Abramovitch sans ses génies éduqués dans l’amour du jeu ?

JOURNALISTE BE/TV

PAR FRÉDÉRIC WASEIGE JOURNALISTE BE/TV

Qu’est-ce que Guardiola peut offrir à Abramovitch sans ses génies éduqués dans l’amour du jeu ?

 » J’ai toujours traité le ballon comme une femme. Faites-lui des câlins, caressez-le doucement, prenez votre temps et vous obtiendrez tout ce que vous désirez.  » Jim Baxter

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