Ballon d’Or 2014 : à qui ce 58e ?

Lundi, France-Football et la FIFA ont révélé les trois noms arrivés en tête, issus des 23 présélectionnés pour l’attribution de leur trophée : suspense jusqu’au 12 janvier pour connaître l’élu ! Ah, le Ballon d’Or, il continue d’émoustiller mon béat côté/Hyde, même si mon teigneux côté/Jekyll peste contre les distinctions individuelles en sports collectifs ! Jusqu’en 1976, je peux encore vous ânonner les lauréats dans l’ordre, sans confondre vitesse et précipitation. Ensuite, c’est une autre histoire de mémoire, mes trous se mêlent à mes hésitations : les souvenirs d’enfance sont mieux incrustés, les souvenirs d’ensuite perdent en magie…

Les modalités de cet événement né en 1956 se résument en deux constats : de plus en plus de votants, mais de moins en moins d’éligibles ! Pour les votants et jusqu’en 2006, un journaliste fut sollicité par fédé européenne (1), le nombre progressant de 16 à 52. De 2007 à 2009, furent admises au vote les fédés non européennes ayant atteint une phase finale de Coupe du Monde : le nombre de jurés monta à 96 journalistes. Et en 2010, le Ballon d’Or de France-Football fusionna avec le Joueur FIFA de l’année, qui rivalisait depuis 1991. Les 209 fédés fifesques pouvaient désormais voter et disposaient de trois jurés, le sélectionneur national et son capitaine s’ajoutant au journaliste : ainsi, trois collèges à poids électoral égal regroupent aujourd’hui 627 votants potentiels, le nombre de bulletins rentrés étant de 561 en 2013 !

Les éligibles furent jusqu’en 1994 tous les footballeurs européens évoluant en Europe. En 1995, la rédaction de France-Football admit les joueurs de toute nationalité s’ils prestaient en Europe… mais limita l’éligibilité à une liste des 50 meilleurs selon elle ! En 2007, fin de l’obligation de prester en Europe. En 2008, la présélection de l’hebdo français passa de 50 à 30 candidats. Et depuis la fusion de 2010, les organisateurs en nominent seulement 23, voir l’encadré 2014 !

Plus le choix de départ est restreint, plus l’arbitraire menace quant aux places d’honneur, et 2014 n’échappe pas à la règle. Car nous aurions tous nos 23, en pestant sur certaines absences du tableau ci-joint… qui fait la part belle aux stars offensives des équipes performantes : les 23 ne représentent que 8 top-clubs, et comptent 6 champions du monde ! Alors : qui furent les trois premiers révélés lundi (je l’ignore en ce moment), et lequel émergera ?

J’aimerais que Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo ne l’emporte plus : le Ballon d’Or est un trophée qui hisse au Panthéon, inutile de le rafler plus d’une fois, y’a pas de Panthéon au Panthéon ! Le palmarès s’est ainsi privé, en 58 ans, d’une quinzaine de noms supplémentaires qui l’auraient enrichi. Mais Ronaldo reste mon pronostic, buts à gogo et Champions League obligent. Par contre, Messi pourrait louper le podium : quoiqu’élu meilleur joueur (? !) du Mondial, le fait qu’il n’ait rien remporté en 2014 peut inciter les votants à penser qu’un 5e Ballon n’ajouterait rien…

Les nominés allemands devraient s’entrebouffer comme les Espagnols en 2010 : alors que cité seul, Manuel Neuer aurait pu être une exception comme Lev Yachine en 1963 (keeper), ou Philip Lahm une exception comme Fabio Cannavaro en 2006 (défenseur et capitaine champion du monde), ou ThomasMuller une exception comme Gerd Muller en 1970 (attaquant prolifique quoique peu esthétique). Or donc, je me mouille, Ronaldo triomphera, et les votes seront fort répartis cette année. Brillant en club et en sélection, mais malheureux (blessé et absent contre l’Allemagne), Angel Di Maria est sur mon podium rêvé, de même qu’Arjen Robben qui a crevé les écrans mondialistes. Et j’ajoute Neymar pour espérer avoir trouvé les 8 premiers dans le désordre…

Devinette finale : un seul joueur fut Ballon d’Or l’année où il gagna à la fois Mondial et Champions League. Qui et quand ? (2)

(1) Pour la Belgique, ce fut Jacques Lecoq, puis Michel Dubois.

(2) Ronaldo en 2002 (Brésil et Real Madrid)

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