Balles hautes

La jeune Anversoise de quinze ans est l’un des meilleurs espoirs belges.

Kirsten Flipkens, âgée à peine de quinze ans et demi, vient de se hisser en finale des championnats de Belgique de série A. L’occasion de faire connaissance avec l’un des plus grands espoirs du tennis belge.

Comment avez-vous commencé à jouer au tennis?

Kirsten Flipkens: Au début, j’ai commencé à jouer avec mes parents, au TC Mol. C’est là que j’ai fait mes tout premiers pas sur un court. Ensuite, j’ai suivi des cours, j’ai fait des stages spécialisés en tennis. Et, quand j’ai eu six ans, j’ai été reprise dans les structures de la Vlaamse Tennis Vereniging (VTV): je suivais alors deux heures de tennis par semaine. J’ai poursuivi les stages avant d’aller au Centre VTV de Diest de huit à douze ans. Je suis allée au Centre de Wilrijk, avant de revenir à Diest, où je m’entraînais mieux. Maintenant, je suis de nouveau à Wilrijk, au tennis-études, où je m’entraîne avec Steven Martens et Serge Carpentier.

Juste avant de réaliser ce beau parcours aux championnats de Belgique, vous aviez participé aux European Youth Olympic Days, à Murcie, en Espagne. Ce fut une belle expérience?

Oui, c’était l’occasion de rencontrer des jeunes joueurs et joueuses de tous les coins d’Europe. J’ai remporté une médaille de bronze dans le tournoi de simple. Malheureusement, en double, nous avons dû abandonner. C’était vraiment une expérience unique, magnifique. Et le niveau n’était pas mauvais, malgré que cela se passait en même temps que les championnats d’Europe. En demi-finale, au troisième set, j’ai commencé à souffrir de crampes et j’ai dû abandonner la partie. C’était évidemment dommage de ne pas pouvoir lutter pour une médaille d’or, mais j’étais déjà contente d’avoir une médaille de bronze.

Vous avez disputé la finale des championnats de Belgique de série A contre Daphne Vande Zande. Cette finale constitue-t-elle votre meilleur résultat jusqu’à présent?

Oui, certainement, ou du moins, l’un des plus beaux. Car j’ai aussi réalisé quelques beaux résultats au niveau international, comme la médaille de bronze à Murcie, ou un quart de finale à l’Astrid Bowl cette année.

Après ces beaux résultats, quels seront vos objectifs pour les années à venir?

L’année prochaine, je compte bien participer aux épreuves pour Juniors dans les différents tournois du Grand Chelem. Ce sera un objectif majeur, mais, pour le reste, je n’ai pas réellement de buts bien définis. Peut-être de participer à des 10.000 dollars. On va faire une évaluation avec mes entraîneurs et on verra à ce moment ce qu’on se fixera comme but à atteindre l’année suivante. Un jour, je voudrais bien passer professionnelle mais je n’ai pas encore parlé de cela avec mes entraîneurs.

Quels sont vos modèles tennistiques? Y a-t-il un joueur ou une joueuse en particulier que vous admirez, que vous essayez d’imiter?

Oui, bien sûr. Chez les dames, il y a Kim Clijsters. Je la connais bien, elle joue très bien et on apprend beaucoup en la regardant jouer. Chez les messieurs, il y a Juan Carlos Ferrero, qui a un style plus ou moins semblable au mien. Et puis Justine Henin, bien sûr, parce qu’elle a tous les coups du tennis, très variés, coupés ou liftés. En fait, je ne peux pas vraiment dire qu’il y a l’une ou l’autre personne que je n’aime pas voir jouer, à part peut-être Venus et Serena Williams. (Elle rit).

Votre performance aux championnats de Belgique, à quinze ans, est presque semblable à celles de Kim Clijsters et Justine Henin justement, qui avaient toutes deux remporté les championnats de Belgique cet âge-là.

J’essaie de les suivre (Elle rit). Non, plus sérieusement, je ne crois pas que c’est pour moi. Kim et Justine sont pour le moment toutes les deux dans le Top 10 mondial. Elles ont fait un chemin considérable en deux ou trois ans. On verra bien ce que moi, je réaliserai. Je sais que je suis sur la bonne route, mais je sais surtout que j’ai encore beaucoup de travail à accomplir.

Que devez-vous travailler spécifiquement?

Je crois que je dois certainement améliorer mon mental. On l’a encore bien vu aux championnats de Belgique, lors de ma finale contre Daphne Vande Zande. J’ai encore beaucoup de mal à rester concentrée d’un bout à l’autre d’une rencontre. Et puis, physiquement aussi, je suis encore loin d’être au point. Par exemple, aux championnats, j’étais assez fatiguée en finale, mais bon, c’était aussi parce que j’avais dû jouer sept matches en huit jours, avec les préqualifications et les qualifications. Daphne Vande Zande, en tant que tête de série, n’avait entamé la compétition qu’au stade des quarts de finale et n’avait donc que deux matches dans les jambes au moment de monter sur le Central du Léo pour la finale. Enfin, je dois aussi apprendre à jouer sur les balles hautes.

Daphne Vande Zande a affirmé après la finale des championnats qu’elle vous avait trouvé un peu nonchalante, qu’elle se rappelait que Kim Clijsters et Justine Henin, par exemple, semblaient plus battantes que vous à l’époque.

Je ne crois pas que j’étais nonchalante. Mais c’était la première fois que j’évoluais à ce niveau, devant un public aussi nombreux puisqu’il y avait plusieurs centaines de personnes au Royal Leopold Club ce jour-là. Et j’avais déjà vécu une semaine fantastique mais fatigante; ce qui fait que j’ai commis beaucoup de fautes directes. Les conditions n’étaient pas idéales pour que je réalise un match plein au niveau mental.

Le fait d’évoluer devant un tel public était-il vraiment gênant?

Non, c’était particulier mais pas vraiment gênant. Ce n’était pas difficile de jouer devant tout ce monde; par contre, c’était l’adversaire qui était difficile à manoeuvrer (Elle rit). Et puis, le public était en très grande partie derrière moi. Normal: le public est toujours avec le plus faible ou le plus jeune.

Vous n’avez donc ressenti aucune pression particulière au début de la finale?

Non. Mais vu que je venais des préqualifications, que je ne suis que 55e joueuse belge et que je jouais contre la tenante du titre, qui est une joueuse très expérimentée, c’était normal. Ma semaine était déjà réussie. J’ai donc pu profiter du match, essayer de me faire plaisir. Je n’avais aucune pression sur mes épaules.

Avez-vous pensé, à un moment ou à un autre de la semaine, que vous pouviez gagner ces championnats de Belgique de série A?

A aucun moment. J’ai pris les matches comme ils venaient, les uns après les autres, et j’ai progressé comme cela jusqu’à la finale.

Laurent Gérard

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