Ballack bis

Son style de jeu ressemble tellement à celui de l’Allemand que le vestiaire mauve l’a surnommé Michael.

Et dire que vous avez failli jouer en Russie ! La veille de votre accord avec Anderlecht, le Dynamo Moscou avait fait miroiter une somme pharamineuse, non ?

Guillaume Gillet : J’étais en stage à Marbella avec Gand. J’ai rejoint Anderlecht, à 500 km de là, pour signer un contrat que je n’avais pas encore vu. Pendant ce voyage, j’ai pensé à l’ultime offre moscovite reçue la veille. J’avais un accord avec Anderlecht mais j’ai été pris de doutes. J’ai téléphoné à mes parents, à mon amie et à des tas de gens. Jamais je n’ai eu pareille note de téléphone ! Mais au fond de moi, j’avais pris ma décision. Anderlecht était mon club favori en Belgique, je devais réaliser mon rêve « .

Mais vous pouviez gagner cinq fois plus au Dynamo…

Oui mais j’ignore tout du foot russe. Nicolas Lombaerts s’y épanouit mais tout le monde ne connaît pas sa réussite.

Avez-vous immédiatement discuté de votre position avec Ariel jacobs ?

Oui. Il savait qu’en D2, j’avais évolué dans l’entrejeu, ce qui m’a ravi. Je pensais avoir été engagé comme concurrent de Wasilewski. A Malines, l’entraîneur m’a donné ma chance dans l’entrejeu et a spécifié qu’il assumerait les conséquences d’un éventuel échec. Tout s’est bien déroulé et je suis resté à ce poste.

Vous n’aviez plus joué au milieu depuis longtemps. Les premiers matches ont-ils été difficiles ?

J’avais tendance à courir partout alors que je devais rester dans l’axe. L’entraîneur me l’a rappelé.

Pourquoi le trio Polak-Biglia-Gillet est-il la meilleure solution ?

Biglia récupère beaucoup de ballons, reste calme et permet aux autres de mieux jouer. Polak et moi jouons dans un registre assez similaire. A trois, nous sommes complémentaires.

Selon le coach, vous subissez le contrecoup de la succession des matches.

En effet. Je dois m’habituer à jouer un match tous les trois jours. La fatigue se fait surtout sentir en début de rencontre mais cela fait partie de mon évolution. Les grands championnats ont un calendrier encore plus lourd.

 » Ruiz est le meilleur « 

Que vous ont appris vos joutes contre le Bayern ?

Le match aller a été pénible mais nous avons ensuite prouvé que c’était un accident. Nous avons été les premiers à battre le Bayern sur ses terres cette saison, même s’il n’était sans doute pas très motivé. Le placement intelligent des Bavarois permet à l’homme en possession du ballon de toujours trouver un partenaire démarqué. Ces grands clubs ont aussi une ligne d’attaque phénoménale. Une occasion est presque toujours synonyme de but.

Avez-vous réussi à obtenir le maillot de Franck Ribéry ?

Oui. J’en ai même quatre : ceux de Willy Sagnol, Philipp Lahm, Ribéry et Van Buyten, j’ai été gâté.

Restez-vous en contact avec les Gantois ?

Bryan Ruiz est un bon copain. Avant chaque match, je lui envoie un sms pour lui dire qu’il est le meilleur. Il est trop fort pour le championnat de Belgique. Nous nous voyons souvent, d’autant que nos amies s’entendent bien.

A Anderlecht, Hassan est le maître technicien. Comparez-le à Ruiz ?

Ils sont différents. Hassan redescend plus dans l’entrejeu alors que Bryan est plus rapide et marque plus facilement. Des joueurs comme Boussoufa et Hassan possèdent évidemment beaucoup de talent mais Ruiz a une formidable technique en mouvement. Cela fait la différence au niveau international.

Après votre transfert, Michel Louwagie, le manager de Gand, a déclaré que votre départ et celui de Grégoire le débarrassait de deux pommes pourries. Vous sortiez trop !

C’est faux, mon entourage le sait. J’étais un pion important et un club n’aime pas se séparer de tels joueurs. Il cherche des excuses, d’autant qu’avant la trêve hivernale, Gand ne tournait pas bien.

Grégoire a eu des problèmes privés suite à ces déclarations. Et vous ?

Non. Mon amie me connaît. Elle ne me laisserait pas sortir tous les week-ends ! Quant à Christophe, il est marié et père de deux enfants. Croyez-vous qu’il pense encore à gindailler ?

Athlète complet

A Zulte Waregem, après sa qualification contre Bordeaux, Anderlecht a gaspillé son ultime chance de rester en course pour le titre. Le Standard sera-t-il champion ?

Vous ne me le ferez pas dire.

Vous êtes Liégeois mais n’aimez pas le Standard, n’est-ce pas ?

J’ai été formé au FC Liégeois. Les deux clubs sont rivaux.

Vous ne jouerez jamais pour les Rouches ?

Il ne faut jamais dire jamais mais j’aurais du mal à enfiler ce maillot. Avant de signer à Gand, j’ai discuté avec Michel Preud’homme et Luciano D’Onofrio. Notre entretien fut positif mais j’ai préféré ne pas accomplir un trop grand pas d’un coup.

On loue votre physique et votre condition. C’est étrange : gamin, vous n’aimiez pas courir et maintenant, vous avez trois poumons !

Oui, jusqu’à 16 ans, j’étais un petit avant vif. Je marquais régulièrement et ne souffrais pas de ma petite taille. J’ai commencé à grandir à 17 ans. Si je n’ai a jamais été sélectionné en équipes nationales d’âge, c’est parce que je jouais pour Liège. L’UB appelle plutôt les éléments des grands clubs. Je n’ai pas été Minime national mais suis Diable Rouge. C’est une belle victoire. En équipe fanion de Liège, j’ai glissé dans l’entrejeu et appris à défendre. J’ai toujours eu une bonne condition et peux courir aux quatre coins du terrain… ce qu’Ariel Jacobs ne veut pas !

On vous compare à Ballack maintenant ?

C’est allé si loin que mes coéquipiers m’appellent Michael dans le vestiaire. C’est comique mais il y a un fond de vérité. A Eupen, j’évoluais dans le même registre que Ballack : j’effectuais beaucoup d’infiltrations, travaillais dans l’entrejeu et marquais régulièrement. Raymond Mommens m’avait visionné pour Charleroi et avait écrit que j’évoluais dans le registre de Ballack !

Dominique Renson, votre entraîneur de jeunes, estime que vos études d’éducation physique ont eu une énorme influence sur votre jeu.

Certainement. J’avais du sport tous les jours à l’école, en plus des entraînements. Je devais donc être en parfaite condition. Avoir pratiqué la gymnastique et d’autres sports m’a assoupli et je connais bien mon corps.

L’année dernière, suite à un contact avec vous, durant la préparation de l’EURO – 19 ans, Steve Colpaert s’est fracturé la jambe. Il n’a pas encore rejoué. Cela vous a-t-il affecté ?

Je ne pouvais rien faire. Je lui ai souvent envoyé des sms pour prendre de ses nouvelles. Steve attendait beaucoup de cet EURO. Entre-temps, il a signé pour Zulte Waregem. Sans jouer, il a donc trouvé un club ! Tant mieux.

par matthias stockmans – photos: reporters/ gouverneur

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