BAISSE DE NIVEAU

Qui a dit que les footballeurs n’étaient pas très honnêtes ?

Frederik Vanderbiest est Bruxellois. Après une saison de navettes, il s’est installé à Roulers :  » J’ai atterri dans une ville où on travaille dur alors que les Bruxellois sont bons vivants. A mes débuts ici, j’ai profité de la vie car avant, je combinais le foot et mon emploi chez Electrabel, ce qui me laissait peu de temps. Dennis van Wijk a alors succédé à Raoul Peeters et m’a renvoyé dans le noyau B. Ce fut le déclic : j’ai perdu dix kilos « .

Retournerez-vous à Bruxelles ?

Frederik Vanderbiest : Non. Elle a trop changé. Sur dix habitants, il n’y a plus que deux Belges. J’ai grandi dans une société multiculturelle, j’ai des amis de tous les horizons mais je ne pourrais plus vivre dans cette agitation. Mes parents étaient tristes mais je continue à les voir aussi régulièrement qu’avant.

Vous êtes-vous aisément intégré à Roulers ?

Oui. J’ai été élevé en français et en néerlandais. Je n’ai donc jamais eu de problème linguistique. Plusieurs joueurs habitent la ville. Je ne me suis donc pas senti trop seul.

Vous n’aimez pas changer de club ?

Je voulais jouer le plus longtemps possible pour le RWDM, qui m’a formé. A 18 ans, j’ai rejoint le noyau A. Après la descente en D2, Guy Vandersmissen préférait qu’on me loue un an à un club de D3. Walhain a repris mon contrat. J’ai accompagné le coach, Joël Crahay, à l’Union. Puis Ariel Jacobs m’a convaincu de revenir au RWDM, en m’autorisant à combiner le foot et mon travail. J’ai rejoint Roulers alors que le RWDM remontait en D1. J’étais las de mois de négociations stériles avec le RWDM. Il voulait que je devienne pro mais sans me verser de compensation pour l’abandon de mon emploi. Je demandais que le club ajoute à son offre la moitié de mon salaire chez Electrabel. Roulers a accepté en une demi-heure.

Doutez-vous toujours de vous ?

Je sais ce dont je suis capable. Il y a dix ans, jamais je n’aurais pu être titulaire en D1. La baisse du niveau général m’a servi. On m’a toujours reproché ma lenteur. J’ai une bonne passe, un bon jeu de position mais je sentais moi-même que je manquais de vitesse. J’ai été surpris d’avoir le niveau requis alors que je ne l’avais pas à 22 ans. D’autre part, le jeu physique de Roulers me convient. Je préfère user de longs ballons. Je me mets généralement en évidence quand nous sommes menés ou que le jeu est fermé. Je m’appuie sur mon caractère. Le jour où je ne serai plus en pleine possession de mes moyens physiques je devrai accomplir un, voire deux pas en arrière pour ne pas me ridiculiser.

GEERT FOUTRé

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