Back du futur

Pleins feux sur ce Trudonnaire, qui a la bougeotte.

Les bonnes prestations de Denis Odoi sous la casaque des Canaris lui auront valu d’être suivi par le staff des Diables Rouges appelés à en découdre mercredi prochain, face à la Finlande, en amical. Un beau compliment pour ce garçon de 22 ans dont le principal atout est la polyvalence puisqu’il peut être aligné aussi bien au back, gauche ou droit, ou dans une position axiale dans la ligne médiane.

Ça constitue une aubaine pour le mentor des Trudonnaires, Guido Brepoels, mais qui se double aussi d’un réel casse-tête pour l’opposant. Tout au long de la semaine précédant le déplacement de Courtrai au Stayenveld, début décembre passé, le médian du Kavé, Sven Kums, essaya de tirer les vers du nez de celui qui avait été autrefois son coéquipier en équipes d’âge à Anderlecht. Peine perdue. Il n’était d’ailleurs pas au bout de ses peines, car les Flandriens furent battus 1-0 ce soir-là et leur dynamo fut gratifiée d’un bristol jaune pour une faute sur son ancien pote Denis.

Bloqué par Vadis

Odoi avait abouti chez les jeunes du Sporting en provenance du Stade Louvain en 1998. Il n’était alors pas le seul Belgo-Ghanéen de sa catégorie. Un autre, Vadis Odjidja Ofoe, l’éclipse à l’époque dans l’entrejeu, rôle qu’il avait toujours tenu jusque-là, entraînant par là même sa mutation à l’arrière-aile.

 » C’était une génération dorée « , se souvient Jean-Claude Collignon, qui a vu pas mal de promotions défiler en 35 années de présence à la tête du centre de formation du RSCA.  » Parmi les tout bons souvenirs, je citerai notamment une victoire, avec les -13, au Tournoi de Plomelin en Bretagne, début 2000. Nous avions alors un entrejeu de rêve articulé autour de Dries Mertens, Kums, Joeri Dequévy et Vadis, appuyé par Odoi, qui faisait davantage office de médian que de back droit. En quarts, nos gars l’avaient emporté 2-0 face au Stade Rennes avant de récidiver devant Nantes, mais par 3-0 cette fois. Les Français s’appuyaient essentiellement sur de véritables tours dans tous les secteurs. Des colosses qui contrastaient avec notre artillerie légère. En finale, ce fut le même topo contre le Dinamo Moscou, battu lui aussi, 2-0 « .

Converti au back

 » Par rapport à ce quatuor, capable de tirer son épingle du jeu en toutes situations, Odoi avait plutôt besoin d’avoir le ballon devant lui « , observe Albert Martens, ex-entraîneur du joueur l’espace de deux saisons à Neerpede.  » C’est pourquoi je l’ai fait descendre au back. Là, il disposait de l’espace pour faire valoir sa vitesse et son tempérament offensif « . Au total, l’intéressé reste six ans au Sporting. En 2004, lassé de faire banquette sous la coupe du coach des -15, Frédéric Peiremans, il emboîte le pas de son compagnon d’âge, Steven Defour, élève à l’Ecole de Sport-Elite de Louvain, comme lui, et joueur au FC Malines qui, cette année-là, décide de rejoindre les rangs du Racing Genk.

Dans le Limbourg aussi, Odoi a du beau linge autour de lui : non seulement le futur Soulier d’Or mais également David Hubert et Marvin Ogunjimi. La cohabitation avec Defour n’est que de courte durée. Il passe vite dans le noyau des Réserves… Mais avec Odoi, il y a des étincelles à chaque retrouvaille. Une semaine très exactement après la carte jaune de Kums, le 4 décembre, Defour est victime d’une luxation de l’épaule suite à un contact anodin avec notre homme…

Clash à Saint-Trond

Odoi n’est finalement resté qu’une petite année chez les Bleu et Blanc. Soucieux d’obtenir un master en éducation physique, il choisit de revenir dans sa ville natale, obtenant au passage son transfert à Oud-Heverlee Louvain. Entre 2005 et 2007, il y a comme entraîneur un certain Brepoels, qui va l’aiguiller vers Saint-Trond en 2009.

Sa première campagne est d’emblée un succès puisqu’il participe à 37 rencontres sur 40, avec un but à la clé contre feu l’Excelsior Mouscron. Les autres, il les loupe pour abus d’avertissements : 10 au total. Sa régularité au sein d’une équipe trudonnaire qui fait figure d’authentique révélation (PO1 pour son retour en D1 !) lui vaut des touches d’Anderlecht et du Standard. Ne voyant rien venir, il préfère cependant prolonger son bail chez les Canaris jusqu’en 2015.

Lors du récent mercato, le Belgo-Ghanéen a pu se prévaloir de l’intérêt de Lokeren mais s’est heurté au refus du président Roland Duchâtelet, désireux de conserver toutes ses forces vives en vue de l’emballage final. Déçu, Odoi y est alors allé de quelques déclarations incendiaires :  » 12 joueurs valides pour le déplacement à Westerlo, on ne voit ça qu’en Provinciales (…) J’ai pitié de Brepoels (…) Pourquoi dois-je moisir à Saint-Trond ?  »

PAR BRUNO GOVERS – PHOTO: BELGA

J’ai pitié de Brepoels… Pourquoi dois-je moisir à Saint-Trond ?

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