Axel Smeets et Jules Bordet

A vingt-huit ans, Axel Smeets a déjà fait du chemin dans la vie. S’il se débrouille bien, s’adapte sans problème partout, que ce soit chez nous ou à l’étranger, l’arrière droit du Lierse le doit à sa volonté, à son talent, à son ouverture d’esprit mais aussi aux années passées au Foot-Etudes de l’Athénée Royal Jules Bordet, à Bruxelles.

Jean-Paul Colonval le lança il y a quinze ans: « On a un grand avantage, on ne roule pour personne. Tout le monde peut venir chez nous ».

« Là, on m’a donné les bonnes clefs afin de mener à bien mes études et le début de ma carrière de footballeur professionnel », dit Smeets. « Ce ne fut pas toujours facile mais ce Foot-Etudes a été ma rampe de lancement. Je l’ai tout de suite compris. » Les études, il en mesure encore toute la difficulté aujourd’hui. Sa copine est en cinquième année de médecine et elle bûche dur pour le moment.

« Je jouais dans un petit club à Watermael-Boitsfort quand mon père est décédé », raconte-t-il. « Ce fut une période très dure pour moi car je venais à peine d’aborder l’adolescence. J’étais traumatisé et ma mère m’a placé dans un internat à Jodoigne. Elle voulais que je retrouve le fil de mes idées, que je ne fasse pas de bêtises… Les dirigeants de Boitsfort ont fait une exception pour moi. Ils m’ont permis de ne pas prendre part aux entraînements mais de jouer le dimanche. Il est vrai que je marquais des buts à la pelle car j’exploitais bien ma pointe de vitesse à l’attaque. »

Un beau jour, sa tante découvre dans la presse sportive un article consacré au Foot-Etudes de l’Athénée Jules Bordet. Tout à fait ce qui convient à Axel: « J’ai passé des tests qui se sont révéles très intéressants aux yeux de Jean-Paul Colonval. Or, je m’étais inscrit assez tard et j’ai pris part à cet examen technique d’entrée avec des gars plus âgés que moi. Cela ne m’a pas posé de problèmes. » Axel Smets avait fait une promesse aux siens: terminer ses humanités.

Le jeune joueur bruxellois fut embrigadé par Anderlecht et apprit à gérer son temps. Il jonglait avec les horaires des transports en commun de la capitale pour se rendre de chez lui, à Boitsfort, jusqu’à l’Athénée Bordet, à Anderlecht, etc. « J’avais besoin de ma dose de football, et avec l’Athénée, j’étais servi », dit Axel Smeets. « J’ai tout de suite senti que ce travail supplémentaire me faisait du bien, surtout techniquement. Les professeurs cernaient bien le potentiel des élèves et je me souviens d’abord de l’apport de Bobby Hosker, qui insistait beaucoup sur l’importance du mental. Il me semble que la formule de l’internat est la meilleure mais, hélas, je ne pouvais pas me la permettre. J’étais externe. En tout cas, je me mettais du foot sous la dent tous les jours et c’était super.

J’ai terminé mes humanités sans le moindre examen de passage: on levait le pied durant la période des examens. Pourtant, à la fin, j’étais déjà au Standard. Anderlecht avait oublié de m’affilier et on m’a conseillé de trouver un autre club: ce fut vite fait mais le problème des déplacements s’est corsé encore un peu plus. J’ai tenu la distance, avec la compréhension des profs, car c’était mon truc. Quand j’ai eu mon diplôme d’humanités en poche, ma mère et ma tante m’ont bien sûr autorisé à voler de mes propres ailes, à opter pour le foot professionnel. J’étais prêt. »

Axel Smeets perça au Standard, joua à Gand, fit un crochet à Salamanque et évolua à Courtrai avant de se fixer au Lierse: « Je recommande chaleureusement la formule du foot-études car cela permet, avec une bonne dose de discipline, de placer ses oeufs dans deux paniers. Si je ne m’étais pas imposé en D1, j’aurais certainement entamé des études universitaires. C’était dur mais cela en valait la peine. »

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