Avide de reconnaissance

Jean-Marie Pfaff est, entre autres, chauffeur de bus, à l’heure actuelle, mais il brûle toujours de devenir entraîneur.

En fin d’année, Jean-Marie Pfaff a acheté un bus pour conduire les gens à des événements. Le légendaire gardien apparaît encore régulièrement dans des campagnes publicitaires. Il donne des conférences en Allemagne, où il reste adulé, à moins qu’il n’enfile ses Lederhosen pour participer à la célèbre fête d’octobre à Munich.

Est-ce la voie dont il rêvait au terme de sa carrière active ? Nous nous rappelons une de nos nombreuses rencontres avec Pfaff. C’était à la Coupe du Monde 2010, en Afrique du Sud. Pfaff assistait à un tournoi de jeunes, aux alentours de Johannesburg. Ses yeux brillaient toujours de l’amour du football. Il analysait le match des gardiens dans ses moindres détails.

Pfaff racontait qu’il avait terriblement envie d’entraîner et déplorait de n’avoir plus eu aucune chance après son aventure à Ostende. Cette frustration le rongeait, ne le laissait pas en paix. Il ne cessait de se remonter le moral, convaincu de pouvoir faire du bon travail dans n’importe quel club.

Il en reste persuadé. Quelque part, Pfaff continue à lutter pour obtenir la reconnaissance qu’il n’a jamais reçue. Sa vie n’est qu’un long cri. L’attitude de Jean-Marie Pfaff l’a fragilisé. Il a toujours été trop avide de publicité et cette image ne l’a jamais quitté. Par exemple, ne fallait-il pas prendre l’histoire suivante avec un peu de recul ? Joueur, il aurait été tiré du lit à deux heures du matin par un supporter ivre, qui lui aurait téléphoné, et il aurait reconduit l’homme à la maison, estimant ne pouvoir moralement le laisser reprendre le volant dans son état.

On peut s’étonner que ce genre de racontars prenne toujours le dessus sur ses prestations sportives. Bien sûr, Jean-Marie Pfaff a une personnalité complexe mais jamais sa prévenance n’a été feinte. Jean-Marie Pfaff est un bon bougre. Le Bayern Munich le sait. Il parle toujours de lui avec beaucoup de respect. D’ailleurs, l’ancien gardien aime retourner dans le grand club. Son professionnalisme y est apprécié : gardien, il soignait son corps de manière obsessionnelle, il analysait sa musculature et allait jusqu’à faire des exercices pour améliorer le fonctionnement du bout de ses doigts.