Avec tout mon respect

On n’y croyait plus. On était convaincu que jamais il ne le ferait. Annoncer qu’il quitte Arsenal. Ok, il a pas vraiment eu le choix. Ses dirigeants lui ont  » classieusement  » offert le choix entre partir ou être viré.

 » On reprend la main pour la première fois en 22 ans mais c’est toi qui gardes le mot de la fin.  » Et on est heureux que ça s’arrête. Heureux parce que cet homme, on l’aime. Il a donné au foot et à ceux qui l’aiment pour les bonnes raisons, un plaisir et une foi unique. Une foi qui a tourné à la crise de foie, tellement il a conjugué l’année de trop à trop de futurs.

On peut toujours aimer et ne plus savoir vivre ensemble. S’acharner, c’est gâcher. Tu pars mais tu nous laisses un joli pactole pour nous offrir plein de jouets en forme de joueurs. Tu as géré le patrimoine familial en oubliant trop souvent que la vie était courte et que les plaisirs, il faut se les offrir. Sans attendre. Des pressés style Pep ou José n’ont pas ce genre d’états d’âme, ils te l’ont fait payer en s’offrant les trophées.

ArsèneWenger, c’était toujours le jeu avant l’enjeu. Ça lui a coûté des titres mais ça lui a rapporté notre respect éternel. Son football lui ressemblait. Raffiné à l’extrême. Le bon devait passer par le beau. Durant son règne fait de 1233 matchs, sa différence de buts sera positive de 1070 buts.

Quand il arrive, personne ne le connaît. Arsène who ? 22 ans plus tard, il part et tout le monde le reconnaît. Tel un précurseur, un explorateur qui n’a pas eu peur d’affronter une terre hostile. Un football qui avait peur du changement. Car Wenger n’a pas seulement changé le destin d’Arsenal. Il a changé l’histoire de la Premier League.

Une sorte d’Eurostar avant l’heure, qui a ouvert aux talents du continent de venir en marchant sur l’eau avant de marcher sur le foot anglais. À l’image de Patrick Vieira, le joueur qui a disputé le plus de matches sous ses ordres. 421 exactement. Il fut le détonateur de la révolution.

Jeune et inconnu en Angleterre même s’il vient du Milan AC. Il entre au jeu un 16 septembre 1996 et le jeu change. Tout s’illumine. Le public comprend qu’il se passe quelque chose. Que plus rien ne sera comme avant. Vieira est la graine qui a permis les plus belles récoltes.

Après ce match, Wenger dira :  » Vieira vient de me donner de la crédibilité. C’était comme si le génie était sorti de sa lampe.  » Et Arsène refera le coup encore et encore. Son génie à lui est d’avoir le premier, et le mieux, profité du culot d’un gars bien de chez nous.

Et oui Wenger, c’est la mise en lumière des bienfaits de l’arrêt Bosman. Il ira piocher dans les meilleurs centres de formation du monde des gamins pour trois fois rien. Ils vont lui rapporter la gloire et les titres.

À l’image d’un Cesc Fabregas. Formaté à la Masia du Barca, hors formaté par Wenger. Une nouvelle ère du scouting est née. On va dénicher des  » scouts  » pour en faire des  » chefs de meute « .

Il y aura aussi le coup de génie de Thierry Henry qui offrira 228 buts à Wenger. La  » French touch « . Ses compatriotes sont la nation qui a le plus joué pour lui. Plus que les Anglais. On vous parlait de révolution. Avec pour nom : Anelka, Petit, Pirès et tant d’autres.

Fini la Guinness, bonjour le fitness. Les Français ont amené l’éducation aux bonnes méthodes. Celles qui rendent le corps au centre de la réussite. Tony Adams, PinteurNumber One, est le premier à l’admettre :  » Avant lui, on ne faisait que courir à l’entraînement et boire après. Avec Arsène, on avait tout le temps le ballon dans les pieds, et après, on buvait toujours mais de l’eau.  »

Et puis, on le sait moins, mais sous l’impulsion de Wenger, Arsenal a créé des fondations pour soutenir l’autisme, pour aider des enfants de Tchernobyl et beaucoup de défavorisés. Pendant son règne, il y a eu 1168 changements d’entraîneurs dans les quatre premières divisions anglaises.

Il a prouvé que l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs, mais, maintenant, il est temps de semer d’autres petites graines.

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