Avec Stijn Lagaffe, De Keersmaecker n’a pas rempli son contrat non plus.

L’arrivée des Diables Rouges au Portugal fut homérique. Suite aux déclarations du gardien Stijn Stijnen ( » On va shooter Cristiano Ronaldo dans la tribune après deux minutes »), la presse locale attendait la délégation de pied ferme. La bousculade fut même tellement vive que l’adjoint de René Vandereycken, Stéphane Demol, et le responsable de la sécurité Guido Dewindt ont  » sportivement  » participé aux débats. Des photographes portugais ont déposé plainte contre eux pour coups mais les deux Belges n’ont pas été inquiétés outre mesure. Un peu de folklore ne peut jamais faire de mal, mais heureusement que le ridicule ne tue pas : le président François De Keersmaecker a aussi été poussé et a failli en perdre ses lunettes. Les méchantes langues diront qu’il ne voit de toute manière pas clair…

Il faut admettre qu’un président de fédération sportive se devait de réagir aux propos d’un Stijnen qui fit preuve d’un manque total de professionnalisme. Gaston Lagaffe à côté du terrain… et sur le terrain aussi. Il n’aurait jamais dû jouer ce match. De Keersmaecker aurait dû le convoquer avant le départ et lui tenir le langage suivant : -Stijn, as-tu dis ce qui a été écrit dans les journaux?

Et si le gardien brugeois admettait, on aurait aimé entendre : -Dans ce cas, mon cher Stijn, tu restes en Belgique.

On ne peut pas espérer lutter efficacement contre la violence si le joueur d’une sélection nationale dit des choses pareilles en toute impunité. Et ce au nom du fair-play et d’un principe évident : éviter la création d’une ambiance détestable autour de Diables, déjà pas aidés par des performances en chute libre.

Si, au moins, l’Union belge se rattrapait dans d’autres secteurs ! Mais non, ses shérifs décident de mettre l’affaire Ye au frigo car ils savent très bien qu’ils ne pourront pas punir les fautifs sans être désavoués, derechef, par une ordonnance judiciaire en référé. Ça semble très logique, mais De Keersmaecker les contre en exigeant d’aller au bout de leurs enquêtes. Ça fait désordre…

Les démêlés judiciaires du Standard et de Mouscron n’ont pas aidé à vivre une semaine sereine, non plus. Le Parquet liégeois a d’abord effectué plusieurs interrogatoires à la suite des perquisitions des deux années passées. Et un juge turinois enquêtant sur les faux bilans de la Juve est venu faire un tour dans la Cité Ardente le jeudi. Le lendemain, c’était le blitz à Mouscron où une centaine de flics ont visité le stade, l’hôtel de ville et l’Intercommunale gérant le sport. L’actualité des affaires changeait d’ambiance et de personnages. On passait du cadre high tech et aseptisé d’un thriller financier à la John Grisham à une Fronde d’intrigues politiques visant à faire définitivement tomber le Louis XIV local.

A Liège, on reste lisse et cool. Michel Preud’homme a même blagué en disant qu’il valait mieux que ça se passe pendant une semaine sans compétition. A Mouscron, Jean-Pierre Detremmerie a déclaré en éclatant en sanglots qu’il avait  » juré à mes enfants et petits-enfants qu’ils n’auraient jamais à rougir de leur papa et de leur papy « . Il faut dire qu’il tombe de haut : 30 ans d’hôtel de ville (sept mandats au collège échevinal et six mandats comme bourgmestre) pour reprendre la présidence de l’IEG (celle-là même qui accorde les prêts à l’Excelsior) et… récupérer indirectement un pouvoir de décision au sein du club. Mais il sait se défendre sur son pré carré politique où on joue un jeu si cruel : il (CDH) a dit qu’il avait été prévenu de l’enquête par son ministre de tutelle (un PS) qui dément, ce que le MR ne laisse pas passer. Ambiance. Ce n’est pas ça qui va aider le foot. Le vrai Gaston dirait – M’enfin ? !

PAR JOHN BAETE

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