avec Rixensart

Les rouge et jaune se rendaient à l’ES Braine pour assurer le titre. C’est chose faite.

Plantation de décor, depuis l’aubette aux entrées :  » Ils ont la rage… Ils ont été battus 11-0 à l’aller « , nous confie l’un,  » toutes les séries sont faites pour être cassées « , enchérit l’autre, histoire de nous teaser à l’américaine cet ES Braine-Rixensart décisif. Décisif pour les visiteurs à tout le moins, puisqu’en cas de victoire, Rixensart pourra sabrer le champagne du champion, en P3B. Une formalité a priori, vu le résultat de l’aller (11-0, on le rappelle déjà, désolé pour les Brainois), mais surtout vu le bilan en forme d’élection nord-coréenne dont les rouge et jaune peuvent se targuer : 24 victoires sur 24 matchs joués. Prends ça, KimJongUn !

Les joueurs locaux, quant à eux, vivotent dans le ventre mou du classement. Pas d’enjeu. Si ce n’est donc l’envie de laver l’affront du match aller, 11-0, on le rappelle une dernière fois. Rixensart joue plutôt bien, se crée une tripotée d’occasions, butant systématiquement sur les gants du très inspiré gardien adverse.  » Il est quand même costaud, voire carrément bien portant, le numéro 10 de Braine « , qu’on s’était dit en analysant vite fait l’équipe locale : scoop, c’est WalterBaseggio. En personne. La patte gauche un peu enrouée, le coup de rein pas dingue non plus, mais une vision du jeu qui rappelle vaguement le glorieux passé d’un des joueurs belges les plus doués de sa génération. Après ses graves ennuis de santé, ça fait quand même plaisir de le voir galoper, même s’il y a autant de football et de niaque chez ses coéquipiers que dans un lacet de ses anciennes chaussures…

De toute façon, Rixensart prend très logiquement l’avance, sur penalty. Mérité. Mais peu après la pause, une carte rouge pour les visiteurs vient relancer le suspense. A l’arbitre :  » Facile de rire avec les dirigeants de l’ES Braine avant le match « , s’indigne un supporter de Rixensart comme on s’indigne à Rixensart, avant d’être rejoint, tout au long de cette seconde période, par les cris de  » vendu  » proférés à l’encontre de l’homme en noir.  » Donne la rouge, imbécile « , hurle même une dame à l’âge plus que respectable. Ça se tend. Ça sent le titre, à chaque minute qui s’écoule. Les premiers  » olé, olé, olé, we are the champions « , commencent à fuser. Mais calmement. Trop calmement pour le coach de Rixensart, ChristopheDermiens :  » Il ne reste que deux ou trois minutes là « , fait-il remarquer aux supporters massés à côté du banc, espérant créer un peu plus le souk.

Bingo. Fumigènes ! Promis.  » Faut filmer ça, pour une fois qu’il se passe quelque chose « , remarque un journaliste télé à son caméraman. Sur les bancs, les joueurs se préparent à la picole légitime du champion. Et au bout d’un match déséquilibré, bien que sanctionné par un 0-1 peu flatteur, les bières peuvent gicler. Suivies de près par le champagne. Une sono sortie de nulle part se met même à cracher les décibels.  » T’es venu pour notre pire match « , commentent JamesShallow et StevenSomers, qu’on a connus hauts comme trois pommes au White Star, avant qu’ils ne prennent tous deux l’étrange ascenseur D2-P3 à l’intersaison. Raisons scolaires et professionnelles. Mais pas que.  » On se faisait crier dessus tout le temps au White Star « , confie l’un,  » on a découvert les sorties « , enchérit l’autre. Ecco. Bravo aux champions. ?

PAR GUY VERSTRAETEN – PHOTOS: BALGAIMAGE

 » Ils ont la rage. Ils ont été battus 11-0 à l’aller. »

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