Avec le Standard, il a affronté le Français en pleine gloire.

G uy Vandersmissen :  » Le maillot qui me vient immédiatement à l’esprit est celui que j’ai échangé avec Michel Platini à l’occasion d’un Standard-Juventus comptant pour le deuxième tour de la Coupe des Champions 1982-1983. Au premier round, nous avions éliminé de manière relativement aisée les Hongrois de Raba Etö Györ, atomisés 5 à 0 à Sclessin, mais au stade suivant, c’était évidemment un opposant d’un tout autre calibre qui nous attendait. Car si les Bianconeri ne manquent pas du tout d’allure à l’heure actuelle, comme en attestent à la fois leur position dans le Calcio ainsi qu’en Ligue des Champions, à l’époque ils valaient davantage encore le coup d’£il. Du légendaire Dino Zoff au goal à Paolo Rossi à l’attaque, en passant par l’élégant Gaetano Scirea en défense, les Italiens possédaient ni plus ni moins un Champion du Monde en titre, au bas mot, dans chaque secteur. Avec toutefois, comme star entre les stars, le grand Platoche dans l’entrejeu. Le Français s’était déjà signalé, quelques mois plus tôt, avec les Tricolores au Mundial et il entamait là, à 27 ans, ses véritables années de gloire qui lui valurent par la suite d’être champion d’Europe avec l’équipe de France, en 1984, ainsi qu’un titre de Meilleur Joueur de tous les temps de la Juventus. Ce qui n’est évidemment pas peu dire. Au match aller, nous étions parvenus à limiter la casse face aux Turinois, grâce à un coup de réparation de Simon Tahamata qui faisait suite au but d’ouverture de Marco Tardelli. Mais en Italie, par la suite, nous avions été battus par 2 à 0 grâce à un doublé de Paolo Rossi. La Juve allait d’ailleurs atteindre la finale de l’épreuve. Mais à l’occasion de l’apothéose, à Athènes, elle fut vaincue par Hambourg, dirigé à l’époque par Ernst Happel. Pour moi, qui étais le cadet d’un entrejeu liégeois complété par Arie Haan, Jos Daerden et Heinz Gründel, c’était un honneur de pouvoir procéder au troc traditionnel de fin de match avec un joueur aussi emblématique.

Une deuxième vareuse qui me tient tout particulièrement à c£ur est celle que j’ai échangée en finale de la Coupe des Coupes 1982 avec le Danois Allan Simonsen du FC Barcelone. Marquez pas de chance pour nous : le Camp Nou avait été choisi l’automne précédent par l’UEFA pour abriter la manche ultime de la C2 et ce, alors que le Barça était engagé dans cette compétition. Les Azulgrana avaient pleinement profité de cette aubaine pour se hisser jusqu’au bout de l’épreuve. Les Catalans, coachés par l’Allemand Udo Lattek, n’avaient pas vilaine allure. Mais intrinsèquement, le Standard était plus fort. Chacun s’accorde d’ailleurs à dire que si cette finale avait dû se jouer sur un terrain neutre, nous l’aurions emporté. Sur place, en dépit de l’avance que j’avais donnée à mes couleurs après quelques minutes à peine, nous avions finalement été battus 2-1 en raison de l’arbitrage pour le moins contestable de Walter Eschweiler. Celui-ci avait notamment validé le but décisif sans que nous ayons eu le temps, au préalable, de former un mur. Excédé par ses décisions à l’emporte-pièce, Walter Meeuws péta les plombs en cours de deuxième mi-temps et fut exclu. A 10 contre 11, face à 100.000 aficionados déchaînés, il va sans dire que le match était joué. Malgré la défaite, dans les conditions que l’on sait, j’aurai quand même eu l’occasion de marquer un but dans ce stade mythique de Barcelone, ce qui n’est pas à la portée de tout le monde. J’ai également conservé très précieusement l’affiche de cette finale, même si je m’en suis séparé temporairement. Elle a en effet été réquisitionnée pour les besoins de l’exposition couvrant les 175 ans de la Belgique, à Bruxelles. Eh oui, c’est bel et bien mon affiche que l’on voit là !

RECUEILLI PAR BRUNO GOVERS

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