Avant : 72 points Après : 72 points

Bruno Govers

Le « nouveau Van der Elst » analyse aussi le match du week-end dernier.

Timmy avant le match : la pression, Stoica et les trois points.

Timmy Simons : « Comparativement au match aller, je ne discerne qu’une seule similitude : l’importance de l’enjeu. Au mois de décembre passé, le même sommet était crucial déjà : nous comptions alors six points d’avance. En cas de succès, nous aurions tué tout suspense en championnat. Par rapport au Sporting, nous ne ressentions pas la moindre pression. Et c’est pourquoi nous avions, ce soir-là, joué de manière complètement libérée. Personne n’y aurait même trouvé à redire si, après vingt minutes, nous avions mené à la marque au Parc Astrid… Cette fois, Anderlecht a, à son tour, l’opportunité de sceller pour de bon cette saison. Je doute, toutefois, qu’il faille attendre de lui le même esprit d’entreprise dans notre fief. Les Mauves ne vont pas se découvrir et leur souci prioritaire sera de garder le zéro au marquoir. Je m’attends dès lors à un match très fermé. Une copie conforme des deux demi-finales de la Ligue des Champions où le Bayern Munich et Valence, se sont bornées à empoisonner la vie du Real Madrid et de Leeds United. Si des teams de ce calibre ne parviennent pas à trouver l’ouverture, la tâche qui nous attend face aux Sportingmen sera rude aussi.

Trond Sollied reste fidèle à son système quelle que soit l’identité de l’adversaire ou l’importance de l’enjeu. Nous évoluerons donc en 4-3-3. Bien malin qui pourrait dire à l’avance quel schéma sera préconisé par le coach du Sporting. La grande inconnue, c’est la participation ou non d’ Alin Stoica. Je me demande dans quelle mesure, pour ce type de rencontre, la blessure du Roumain n’arrange pas Aimé Anthuenis… pour cette confrontation musclée. Pour les déplacements en Ligue des Champions, l’entraîneur des Mauves l’a souvent sacrifié. Et j’ai l’impression qu’il n’en ira pas autrement cette fois. A mes yeux, les Bruxellois vont aborder cette joute de la même façon qu’à Porto : avec trois éléments récupérateurs dans la ligne médiane. Walter Baseggio et Yves Vanderhaeghe. Plus Besnik Hasi ou Patrick Van Diemen. Car Bertrand Crasson ne sera pas abandonné à son sort face au duo composé de Peter Van der Heyden et de Sven Vermant. Si Stoica devait quand même être aligné, la seule parade serait le glissement de Vanderhaeghe sur l’aile droite.

Pour nous, la victoire est impérative et il faudra faire preuve d’un minimum de réalisme en zone de vérité. Ces derniers temps, la finition, hélas, n’était pas à la hauteur. Les avants ont eu la malchance, tout simplement, de trouver en face d’eux des gardiens qui réalisaient le match de leur vie : Bart Deelkens, Istvan Dudas et Oldrich Parizek. Si Zvonko Milojevic témoigne d’une même intransigeance, notre tâche risque d’être très compliquée. Et il s’est précisément repris au bon noment, puisqu’il n’a plus encaissé le moindre but en l’espace de quatre matches. Du côté anderlechtois, le danger viendra de la force de frappe des Tomasz Radzinski et Jan Koller. Une petite consolation : tous deux sont moins inspirés en déplacement qu’au Parc Astrid. De manière générale, la remarque vaut d’ailleurs pour toute l’équipe du Sporting, puisque ses vingt-cinq buts marqués en déplacement la situent en cinquième position, derrière le Club, Westerlo, le Standard et Mouscron. La neutralisation de ce duo ne signifiera pas, pour autant, que nous aurons cause gagnée. D’autres joueurs sont évidemment capables de prendre la relève. La preuve la saison passée, avec Bart Goor et Alin Stoica.

Timmy après le match.

 » Aimé Anthuenis n’avait pas menti en observant que le meilleur moyen de ramener au moins une unité était de jouer sa chance. Ses joueurs l’ont fait et ils ont eu le bonheur d’être très tôt récompensés de leurs efforts. A partir de ce moment, le match fut placé pour nous sous le signe de la course-poursuite. Et nous avons péché trop souvent par précipitation pour menacer réellement l’opposant. Surtout après la pause, lorsqu’il n’y eut plus la moindre tentative de combinaison, chez nous, dans la ligne médiane. Pour surprendre l’arrière-garde du Sporting, il aurait fallu multiplier les incursions par les ailes et expédier des balles en retrait devant le but. En lieu et place, les services sont venus constamment de l’arrière et ont évidemment fait les choux gras d’une défense anderlechtoise qui ne demandait que ça.

Anderlecht nous a surpris par la manière dont il a contrecarré nos actions et, plus particulièrement, notre progression par les flancs. Compte tenu de la participation d’Alin Stoica, chacun s’attendait, chez nous, à voir le Roumain en tant que premier pare-chocs sur l’aile droite, face à Peter Van der Heyden. En lieu et place, ce sont Radzinski ou Koller qui ont fait écran devant notre back gauche, tandis que Goor veillait au grain sur l’autre versant. Cette option n’était pas prévue, tout comme son corollaire : la liberté de manoeuvre d’Alin. En principe, je devais le prendre en charge quand Anderlecht était en possession du ballon, car il était censé jouer dans ma zone à ce moment. Mais il lui était possible de se mouvoir partout, puisqu’il était déchargé de toute mission récupératrice.

Après son retrait, nous avons pris l’ascendant pendant une vingtaine de minutes car le Sporting était à la fois privé d’un élément capable de conserver le ballon, tandis qu’ Aruna Dindane éprouva de la peine à se situer. Mais Anderlecht a rectifié le tir très vite et nous nous sommes cassés les dents contre sa défense.

Pas la moindre occasion franche… Le mérite en revient à l’adversaire, qui aura réellement disputé un match parfait dans tous ses secteurs. Et au Sporting, certains joueurs auront, par moments, haussé singulièrement la valeur de leur jeu alors que chez nous, non. Je songe à Stoica, qui a remarquablement fait tourner la machine anderlechtoise en première mi-temps, et à Koller qui se sera révélé des plus précieux après la pause. Mais d’autres ont eu leurs grands moments aussi. Comme Baseggio ou Goor. A ce luxe-là, nous ne pouvions opposer que notre bonne volonté. Ce n’était pas suffisant, évidemment. Quand le talent individuel se met au service du collectif, le Sporting est inabordable ».

Bruno Govers

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