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Aux Pays-Bas, la technique n’est plus ce qu’elle était

La question qui se pose est de savoir comment les Pays-Bas peuvent utiliser les connaissances d’autres pays pour refaire la jonction avec le top.  » A la base, il faut reconnaître que l’on a un problème. Il faut identifier la source de ce problème « , estime Hordijk.  » Beaucoup de Néerlandais continuent à clamer sur tous les toits qu’ils sont les plus beaux et les plus forts, que ce soit au niveau technique ou tactique. Je ne partage pas cet avis. Au niveau technique, en particulier, nous avons régressé.

Aussi longtemps que les dirigeants ne voudront pas le reconnaître, nous ne parviendrons pas à rectifier le tir. Nous continuons à nous surestimer. Citez-moi, en dehors d’Arjen Robben, un attaquant néerlandais capable de dribbler dans la verticalité. Nous devons admettre que, sur le plan technique, nous avons fait fausse route. C’est le coeur du problème. Et nous devons veiller à le résoudre. Cela commence chez les jeunes.  »

Van Leeuwen :  » Certes, les joueurs doivent être au point physiquement et athlétiquement, pour pouvoir tenir le rythme. Nous avons travaillé cet aspect, mais nous nous sommes surtout préoccupés de la vitesse de mouvement. Or, l’essentiel, c’est le potentiel physique et moteur, pas le jeune garçon qui a eu une croissance précoce et qui a dominé tout le monde physiquement dans les catégories de jeunes. Sinon, en fin de compte, on obtient ces joueurs raides et lents que l’on trouve en trop grand nombre sur les pelouses néerlandaises. Malheureusement, des jeunes au potentiel plus élevé mais à la croissance plus tardive, ne se voient pas toujours offrir les minutes de jeu auxquelles ils aspirent, parce qu’on les considère comme trop frêles.  »

Jonk :  » De nombreux clubs néerlandais sont restés fidèles à leurs anciennes méthodes. C’est une constatation, je ne juge pas, mais nous pensons que d’autres méthodes pourraient être utiles. Nous prônons un football offensif et technique, mais il reste trop naïf. On ne peut pas négliger l’organisation défensive. Il faut savoir où et comment exercer un pressing après une perte de balle, comment éviter que l’adversaire ne lance une contre-attaque.

Lorsqu’on évoque la défense, on parle souvent d’une mentalité de vainqueur. Mais ce n’est pas en postant des joueurs costauds à l’arrière qu’on va résoudre ce problème. Je trouve plus intéressant d’inculquer cette mentalité de vainqueur lors des entraînements. Il faut qu’elle fasse partie de l’ADN d’un joueur. On doit améliorer les lacunes que l’on constate, rechercher la meilleure façon d’obtenir des résultats tout en développant un football attractif.

L’équipe néerlandaise qui a disputé la Coupe du Monde 1974 en Allemagne et l’équipe brésilienne qui a disputé celle de 1982 en Espagne n’ont pas remporté le titre mondial, mais elles ont produit un jeu dont on parle toujours aujourd’hui. Lors d’autres tournois, le Brésil a été champion du monde en produisant un jeu moins attractif. L’Allemagne a réussi à trouver la combinaison idéale. La Mannschaft a su intégrer des joueurs plus techniques dans un jeu où l’aspect physique avait été longtemps prépondérant. Elle est désormais très agréable à voir jouer. Qui l’eût cru ?  »

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