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Vienne

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SÉLECTIONNEUR: MARCEL KOLLER

MARCEL KOLLER – 55 ans – A entraîné le 1. FC Cologne et le VfL Bochum. Après deux années sabbatiques, durant lesquelles il a étudié le football allemand en profondeur, il est devenu sélectionneur de l’Autriche en 2011. Le football rythmé de Jürgen Klopp est devenu sa marque de fabrique en équipe nationale. Il a prolongé son contrat jusqu’en 2017.

Quel est votre scénario : deuxième après le Portugal mais devant la Hongrie et l’Islande ?

MARCEL KOLLER : C’est la théorie mais qu’en sera-t-il ? Je m’exprimerai différemment : nous sommes satisfaits de ce tirage. Il y a des poules bien plus difficiles mais bon, l’Islande et la Hongrie pensent sans doute la même chose. Notre premier objectif est d’atteindre le tour suivant. J’ai visionné 62 matches de nos trois adversaires mais je ne puis exclure de surprises.

Le mois passé, l’Autriche était onzième mondiale. Qu’est-ce que ça représente pour vous ?

KOLLER : Quand j’ai repris l’équipe en novembre 2011, elle était 72e. Nous avons accompli une longue route mais ces classements sont éphémères. Par contre, la manière dont nous avons joué les qualifications prouve que nous sommes en train de combler le gouffre qui nous sépare des meilleurs.

L’Autriche n’a plus joué de tournoi depuis 2008. Son manque d’expérience peut-il lui causer des ennuis ?

KOLLER : La seule différence, c’est que dans un tournoi, on joue trois matches en peu de temps, de sorte que la récupération est un facteur important. Le style de jeu ne change pas et le stade dans lequel nous jouons nous importe peu.

Qui sont les favoris ?

KOLLER : L’Espagne et l’Allemagne sont très fortes mais je place la France très haut. Elle recèle énormément de qualités et elle a l’avantage du terrain.

Vous n’avez pas peur de sélectionner des joueurs qui ne sont pas titulaires dans leur club.

KOLLER : Dès le début de la campagne, nous avons pris en compte la qualité des joueurs. Qui était capable d’évoluer au plus haut niveau international ? Le fait qu’ils jouent chaque semaine est moins important pour moi. On n’oublie pas son jeu parce qu’on fait banquette de temps en temps. Nous sommes un petit pays et nous ne pouvons nous permettre de sélectionner le joueur X pour un match puis un autre deux mois plus tard. Ce n’est pas bon pour l’évolution du noyau car la cohésion est un facteur crucial.

Quel est le rôle de David Alaba, du Bayern ?

KOLLER : David est un joueur d’équipe, qui ne se place jamais au-dessus du groupe et qui est un modèle. C’est dommage que le Bayern l’aligne souvent en défense car il possède aussi des qualités offensives. Un bon tir, le sens du but, l’art de délivrer la passe décisive. Il décèle les brèches, les nôtres comme celles de l’adversaire, et il est très important sur le plan tactique aussi.

Depuis votre embauche, c’est Marko Arnautovic que vous avez repris le plus souvent. Avez-vous décelé immédiatement son potentiel ?

KOLLER : Naturellement, même si Marko ne le montrait pas toujours. Je lui ai rendu visite dans son club d’alors, le Werder Brême, pour lui expliquer ce que nous attendions de lui. Nous travaillons ensemble depuis cinq ans et il a énormément progressé, sans avoir encore atteint ses limites. Ses meilleures années sont encore à venir.

ANALYSE ÉQUIPE TYPE 4-2-3-1

La fédération doit essentiellement sa qualification au Project12-programma, lancé en 2009. Il consiste à organiser des entraînements spéciaux dans toute l’Autriche pour les talents de 15 à 21 ans. Neuf membres du noyau actuel ont fait partie de ce programme, dont David Alaba et Aleksandar Dragovic sont les plus belles réussites actuelles. En outre, comme en Suisse, le potentiel a augmenté grâce aux immigrés de la deuxième génération.

Marcel Koller est un expert en teambuilding et il a l’art de retirer le maximum des joueurs. Il a ainsi réanimé Marko Arnautovic, dont la carrière était marquée par moult incidents, sur le terrain et en dehors. Koller lui a tendu la main et lui a accordé sa confiance. Le fait qu’il a entraîné le FC Cologne et le VfL Bochum, en Bundesliga, saute aux yeux quand on parcourt sa sélection.

Koller procède généralement en 4-2-3-1, avec un pressing élevé dans le camp adverse, une grande discipline tactique et un jeu de combinaisons au sol. Les Autrichiens passent facilement en 4-1-4-1, Alaba quittant son poste initial de médian défensif. Dans ce cas, Julian Baumgartlinger s’acquitte du sale boulot dans l’entrejeu et exploite sa robustesse dans les duels.

L’Autriche est une équipe très costaude. Devant, elle compte sur les buts de Marc Janko, le vétéran de moult guerres, soutenu par Arnautovic, Martin Harnik et Zlatko Junuzovic, le spécialiste des passes décisives.

THE VOICE

HERBERT PROHASKA EX-JOUEUR/SÉLECTIONNEUR

 » Fêter notre qualification pour l’EURO est sans doute exagéré mais je pense que dans notre poule, tout est possible. Si nous jouons selon nos possibilités, nous pouvons gagner les trois matches de poule.  »

PAUL SCHARNER EX-JOUEUR

 » En 2008, j’ai joué contre Cristiano Ronaldo. Il était particulièrement arrogant. Il se place maintenant davantage au service de son équipe mais je suis convaincu que l’Autriche peut le contenir. Nous ne devons redouter aucun adversaire. « 

A SAVOIR

– Marc Janko (32 ans), la machine à buts (36) de l’Autriche, dépasse Anton Schall (27), Erich Hof (28), Hans Horvath (29) et Hans Krankl (34). Toni Polster (44 buts) reste toujours seul en tête.

– Le latéral gauche David Alaba (23 ans) est apprécié au Bayern, où il vient de prolonger son contrat jusqu’en 2021. ce grand talent est un pilier du club bavarois, même si Barcelone le convoite. Il a été élu Footballeur de l’Année à cinq reprises en Autriche, battant le record de l’ancien joueur Ivica Vastic.

JOUEUR: CHRISTIAN FUCHS

L’Autriche a gagné sa poule avec huit unités d’avance sur la Russie. Est-ce une surprise ?

CHRISTIAN FUCHS : La Russie et la Suède, qui se qualifient régulièrement pour des tournois, étaient les favorites. Notre première place est une prestation fantastique. Nous avons commencé la campagne par un nul à Vienne contre la Suède puis nous avons gagné neuf matches d’affilée, même en Russie et en Suède. Avec pareil bilan, on peut être ambitieux à l’entame du tournoi, tout en restant modestes.

Comment décririez-vous le football du sélectionneur Marcel Koller ?

FUCHS : Il met la pression, à partir d’une solide organisation et avec beaucoup de vitesse sur les flancs et dans le compartiment offensif. Il y a des parallèles avec Leicester City, même si nous ne sommes pas une équipe de contre.

Marc Janko a inscrit sept buts en qualifications. Est-il très fort ?

FUCHS : Il est important pour l’équipe, comme tous les autres. Je fais encore référence à Leicester, une équipe sans grands noms, qui travaille dur et joue en groupe. Nous gagnons et perdons tous ensemble.

Vous affrontez le Portugal, l’Islande et la Hongrie : qu’en pensez-vous ?

FUCHS : Les quatre équipes se valent. Le Portugal a pour lui son histoire et Cristiano Ronaldo, l’Islande a éliminé les Pays-Bas du tournoi et la Hongrie fête sa première qualification depuis longtemps. Il s’agit de ne pas perdre le premier match, contre la Hongrie, qui est toujours un duel spécial, puis de continuer sur notre lancée.

Ressentez-vous plus de pression, en tant que capitaine ?

FUCHS : Porter le brassard est avant tout un honneur. Je joue depuis plus de dix ans en équipe nationale et nous avons traversé des moments difficiles mais je me sens encore plus attaché à l’équipe depuis que j’en suis le capitaine, soit depuis 2011.

Vous avez parlé de Leicester City. Vous attendez-vous à ce genre de surprise à l’EURO ?

FUCHS : Leicester ne pouvait pas gagner la Premier League, pas plus que la Grèce n’avait de chances en 2004. C’est cette imprévisibilité qui fait la beauté de notre sport. Il y a toujours des favoris mais chaque équipe peut rêver de créer la surprise. Nous avons réussi quelque chose de fantastique avec Leicester. Ce fut dur, physiquement et mentalement. La semaine qui a suivi le titre, nous avons donné des interviews de dix heures du matin à huit heures du soir, en plus des entraînements, pour notre dernier match. Avoir passé quelques jours avec ma famille à New York, le téléphone débranché, m’a fait un bien fou.

Y a-t-il d’autres façons de gérer la pression ?

FUCHS : Quand je ne suis pas dans ma famille à New York, j’investis du temps dans la promotion de ma ligne #NoFuchsGiven. Depuis l’année passée, j’ai une académie de football à New York – Fox Soccer Academy -r et cet été, nous ouvrons une deuxième filiale. J’aime faire des choses différentes.

 » La manière dont nous avons joué en qualifications montre que nous sommes en train de combler notre retard sur les meilleurs.  » MARCEL KOLLER

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