Au sprint

Bordeaux champion dix ans plus tard.

Bordeaux a décroché son sixième titre de champion de France en étant discret de bout en bout. Pendant toute la saison, Lyon, le PSG et Marseille ont focalisé l’attention pendant que Laurent Blanc rejetait toute pression en affirmant que son club n’était pas armé pour le titre. Même avant l’ultime journée, alors qu’il ne suffisait que d’un point, les médias français n’y croyaient pas trop, donnant beaucoup d’importance à la statistique qui disait que Bordeaux n’avait jamais gagné à Caen, leur dernier adversaire.

Mais ce sont finalement les Girondins qui auront eu la peau de leurs adversaires, à l’usure, grâce à un final époustouflant. Les Bordelais ont conclu le championnat en enfilant onze succès d’affilée (record du championnat de France sur une saison). Malgré un creux en février, Bordeaux s’est réveillé à temps, grâce notamment à Yoann Gourcuff, buteur lors des 33e, 34e, 35e et 36e journées. Si Bordeaux est devenu champion, il le doit à plusieurs paramètres. D’abord au travail de Blanc, qui, en deux ans, a bâti une équipe compétitive qui n’a cessé de progresser. L’année passée, Bordeaux semblait avoir atteint son maximum en terminant deuxième. Pourtant, les Girondins ont fait mieux, détrônant par la même occasion, l’ogre lyonnais qui avait remporté les sept éditions précédentes. Le coaching de Blanc fut également déterminant. Bordeaux est la formation dont les remplaçants ont le plus marqué de buts (10). Autre facteur de cette réussite : une condition physique extraordinaire, symbolisée par le médian Alou Diarra et le défenseur Souleymane Diawara. Cela a permis aux Girondins de renverser la vapeur contre Rennes et Monaco notamment et de se montrer très percutants sur les phases arrêtées.

Mais le succès de Bordeaux est avant tout offensif. Gourcuff a éclaboussé le championnat de sa classe (12 buts). Et il a transcendé ses partenaires offensifs. Marouane Chamakh, joueur de grand talent mais qui restait sur deux saisons mi-figue mi-raisin, a éclaté. Il a inscrit 13 buts et son nom est aujourd’hui sans cesse évoqué en Angleterre L’attaquant argentin, Cavenaghi, a gardé sa formidable efficacité de la saison dernière, même quand il était remplaçant (13 buts). Enfin, les latéraux ( Mathieu Chalméet Benoît Trémoulinas) furent les plus percutants. Chalmé est ainsi l’élément qui a touché le plus de ballons par match derrière le médian d’Auxerre, Benoît Pedretti.

FRÉDÉRIC ANTONETTI, l’entraîneur de Nice, qui avait annoncé son arrêt à l’OGC et qui avait été remplacé par Didier Ollé Nicolle, poursuivra sa carrière à Rennes où il succède à Guy Lacombe. Par ailleurs, l’entraîneur de Lorient, Christian Gourcuff, courtisé par Monaco et Nantes, a décidé de rester en Bretagne.

JUNINHO, l’emblématique capitaine de Lyon, qui a connu les sept titres de l’OL, a annoncé qu’il quittait le club.

YOANN GOURCUFF, élu joueur de la saison, a signé un contrat de quatre ans avec Bordeaux. Le médian n’était que prêté par le Milan AC mais les Girondins avaient la possibilité de lever l’option d’achat de 15 millions d’euros. Le salaire du joueur breton avoisinerait les 400.000 euros par mois.

NANTES qui n’a pas réussi à se sauver, se séparera de son entraîneur Elie Baup. Les Canaris descendent en compagnie du Havre et de Caen. Les Normands, entraînés par Frank Dumas ont connu une fin de saison catastrophique. Saint-Etienne est sauvé grâce à sa victoire face à Valenciennes (4-0). Kevin Mirallas a inscrit le dernier but des siens.

COUPE UEFA. Si Bordeaux, Marseille et Lyon sont qualifiés pour la Ligue des Champions, Toulouse et Lille rejoignent Guingamp, vainqueur de la Coupe, en Europa League. Le PSG, pourtant encore en course récemment pour la C1, n’obtient donc rien.

MONTPELLIER, Boulogne-sur-Mer et Lens rejoindront la Ligue 1 la saison prochaine. Metz et Strasbourg ont craqué sur la fin et resteront donc en L2.

STÉPHANE VANDE VELDE

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