ATTENDRE LES QUARTS DE L’EURO POUR JUGER LES DIABLES

Il fallait six points sur six contre Chypre et Israël pour retrouver la confiance et passer en tête du groupe. C’est fait, c’est très bien. Mais pour la manière, on repassera. C’était beau contre Chypre. Oui, contre Chypre. Ce n’était pas beau contre Israël. Et ce n’est qu’Israël, le problème est là. On est maintenant dans une phase où il faut arrêter de se consoler en se disant par exemple que, oui, Eden Hazard et Kevin De Bruyne peuvent être bons ensemble. En se disant que, oui, Marouane Fellaini est redevenu le grand Marouane Fellaini, aussi bien chez les Diables qu’avec Manchester United. En se disant que, oui, Axel Witsel semble à nouveau s’amuser dans cette équipe.

Il faut une réflexion beaucoup plus globale. Basée non pas sur une séquence de deux matches gagnés mais sur une période de plusieurs mois. On doit arrêter de prendre nos adversaires au sérieux quand on parle d’eux en conférence de presse. Quand Marc Wilmots dit qu’il faudra se méfier des Chypriotes parce qu’ils ont une bonne équipe, je ne suis pas d’accord. Je le rappelle, c’est Chypre. Quel classement mondial, déjà ? Notre prochain rendez-vous est au Pays de Galles, la première place de la poule va se jouer là, on en ferait déjà un rendez-vous historique. Mais c’est le Pays de Galles, hein ? Quelle tradition pour eux dans les tournois ?

Les éliminatoires actuelles confirment ce qu’on savait déjà très bien au moment du tirage. Les Diables sont vernis depuis le début de l’ère Wilmots, comme si on ne voulait pas mettre une opposition sérieuse sur leur route. Il y a des avantages : ça permet de grimper à une vitesse folle dans le ranking FIFA. En accumulant les victoires. Le coach n’arrête pas de revenir sur son pourcentage de matches gagnés, mais c’est un sujet sur lequel il devrait moins parler, toujours à cause de la faiblesse des adversaires. Il doit regarder devant et avoir une priorité : faire jouer le troisième pays mondial comme la troisième équipe mondiale. Donc pousser les Diables à montrer beaucoup mieux que ce qu’on voit depuis deux bonnes années.

Ce n’est sûrement pas un cadeau d’être gâté par les tirages au sort. Un adversaire faisant partie du Top 50, les Belges savent à peine ce que ça représente. Alors, quand ils en trouvent un sur leur route, ça se passe mal. Meilleur exemple : l’Argentine à la Coupe du Monde. Il faut arrêter de parler d’équipes comme la Colombie ou les Pays-Bas, qu’on a aussi affrontées. C’étaient des matches amicaux, ça n’a rien à voir. On sait déjà que la prochaine fois qu’on trouvera un gros pays face à nous, style Espagne ou Allemagne, ça ne sera pas avant les quarts de finale de l’EURO en France. C’est loin.

Parce que pendant tous les mois qui nous séparent de ce moment, on n’aura à nouveau pas l’occasion de se juger, de progresser, de montrer ce qu’on a dans le ventre contre un grand. Les Diables ne sont pas responsables si l’opposition n’est pas plus forte mais on a quand même le droit de leur demander un petit quelque chose contre les petits : du jeu. Ces derniers temps, on n’est vraiment pas gâtés.

PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE DANVOYE

Ne prenons pas des adversaires comme Chypre et Israël au sérieux.

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