Atlético Madrid : le troisième larron

Les hommes de Diego Simeone sont champions d’automne. Peuvent-ils remporter le titre ? On en saura un peu plus samedi après le choc au Camp Nou.

Alors que les deux Grands d’Espagne font la une tous les jours, qu’il s’agisse d’un changement d’entraîneur (ZinédineZidane), de problèmes fiscaux (LionelMessi, Javier Mascherano), de rumeurs de transfert (Neymar), de moqueries sur l’éternel rival (GerardPiqué) et autres joyeusetés, l’Atletico Madrid de Diego Simeone lutte pour un trophée sans faire de foin. Depuis l’arrivée de l’Argentin, l’Atletico a gagné un trophée chaque saison, sauf la dernière.

En août 2014, il avait certes gagné la Supercoupe mais il a achevé la compétition à la troisième place et a été éliminé en quarts de finale de la Copa del Rey comme de la Ligue des Champions. Cette saison, l’Atletico est redevenu le principal rival du Barça et du Real pour le titre. Il a tiré une carte jouable en huitièmes de finale de la Ligue des Champions, le PSV, et, en Coupe d’Espagne, il peut assurer ce soir sa place en demi-finales s’il prend, logiquement, la mesure du Celta Vigo. Seule ombre au tableau, l’interdiction de transferts de la FIFA, une sanction contre laquelle le club va en appel.

Simeone aime à faire passer son équipe pour un outsider mais son message est un peu dépassé. Le club a grandi au fil des années, même s’il est confronté à deux géants. Le sélectionneur espagnol Vicente Del Bosque s’est étonné de l’absence de joueurs de l’Atletico dans le onze de la FIFA mais ce n’est pas si surprenant. Le stade Vicente Calderon n’a pas de vedette de format mondial et ça convient parfaitement à Simeone.

Antoine Griezmann est le seul à émerger vraiment du lot. L’avant assure plus d’un tiers de la production de buts. Plus de dix autres joueurs madrilènes ont déjà trouvé le chemin des filets. Buts et assists tombent avec la régularité d’un coucou suisse, chaque fois qu’un réserviste monte sur le terrain.  » Chaque joueur doit comprendre que, pour nous, l’essentiel n’est pas d’être titularisé « , explique Simeone.  » La qualité du temps de jeu importe plus que la quantité.  »

Les trois transferts estivaux – Yannick Carrasco, Jackson Martinez, Luciano Vetto – doivent se l’enfoncer dans le crâne. Le trio a coûté 75 millions mais aucun de ces joueurs n’a disputé la moitié du temps de jeu, jusqu’à présent. Des trois, c’est encore notre compatriote qui joue le plus. Simeone loue la vitesse de Carrasco et sa transition de la défense à l’attaque. Pourtant, le Belge a encore du pain sur la planche, comme l’entraîneur l’a déclaré à El País :  » Il doit encore progresser sur le plan tactique. Je veux aussi qu’il marque davantage de buts car il a un bon tir et il se tire bien des situations homme contre homme.  » Simeone se garde pour l’heure de faire des pronostics quant au titre mais Carrasco a lâché :  » C’est possible si nous sommes au top. « 

PAR STEVE VAN HERPE

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