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Le jeune flanc droit norvégien estime qu’il faut désormais s’exprimer sur le terrain, plus dans les coulisses.

En juillet, lorsqu’il débarqua à Bruxelles, le jeune flanc droit norvégien BjörnHelgeRiise (21 ans), frère cadet du joueur de Liverpool JohnArneRiise, se réjouissait de pouvoir évoluer au FC Brussels, un club néo-promu bien sympathique où il allait avoir davantage de temps de jeu qu’au Standard. Il se disait tout aussi heureux de vivre dans la capitale, où l’usage de la langue anglaise est plus répandu qu’à Liège. Six mois plus tard, qu’en est-il ?  » Malgré le classement décevant de l’équipe, je n’ai pas changé d’avis « , affirme-t-il.  » Je n’ai jamais regretté mon choix. Pour moi, l’important était de jouer un maximum de matches afin d’emmagasiner de l’expérience. Sur ce plan-là, je ne peux pas me plaindre : je suis titulaire pour la plupart des matches. Bien sûr, j’aimerais comptabiliser un peu plus de victoires, mais je suis sûr qu’elles ne se feront plus attendre. J’apprends énormément au Brussels. Y compris… de mes erreurs « .

Voici dix jours, sa passe en retrait avait permis à Charleroi de revenir à égalité au stade Edmond Machtens. En toute fin de match, les Zèbres allaient même repartir avec les trois points. Un scénario trop souvent vécu cette saison.  » Une fois c’est l’un, une autre fois c’est l’autre qui commet une erreur « , râle le Norvégien.  » Contre Charleroi, c’était pour ma pomme. Je plaide coupable, car c’était une erreur de dimension et elle a coûté cher. J’ai senti le souffle de joueurs carolos dans mon dos et j’ai voulu me débarrasser du ballon. J’avais l’intention de l’adresser à LaurentWuillot, mais au lieu de prendre le ballon du pied, je l’ai frappé du tibia. Ma passe était dès lors mal calibrée. J’ai revu les images à la télévision par la suite et j’ai eu honte de moi. J’ai compris, aujourd’hui, que je dois éviter d’adresser des passes en retrait. Trop tard pour cette fois-ci, le mal est fait. Cela aussi, c’est le métier qui entre. Mais, croyez-moi, je saurai tirer la leçon de cette erreur : cela ne se reproduira plus « .

Effacer les erreurs individuelles du répertoire

Lorsque JohanVermeersch invoque le manque d’expérience de beaucoup de joueurs dans son effectif, songe-t-il aussi à Riise ? Probablement. Malgré son passage au Standard, le Norvégien n’a que 21 ans et n’est pas encore un footballeur accompli.  » Au Standard, j’estime avoir bien tiré mon épingle du jeu lorsqu’on a fait appel à moi. Malheureusement, mes apparitions étaient trop rares. C’est la raison pour laquelle j’ai préféré émigrer. Sur le plan individuel, je sens que je grandis au fil des matches. J’acquiers de l’expérience et j’estime que je suis, aujourd’hui, un meilleur footballeur que l’an passé. Je me sens plus à l’aise, ballon au pied. Ma vitesse d’exécution s’est améliorée également. C’est ma première saison comme titulaire dans un club de D1, et à force de jouer, je ne peux que progresser. Mon adaptation s’est faite sans problème, même si le style de jeu préconisé par l’entraîneur est différent de celui du Standard. A Sclessin, il était plus axé sur la possession du ballon. Ici, on table davantage sur la contre-attaque et la reconversion rapide vers l’avant. Ce style de jeu a été rapidement assimilé et convient, je pense, parfaitement à l’équipe. Personnellement, j’évolue le plus souvent sur le flanc droit, que je considère comme ma place de prédilection. De ce point de vue-là, tout se passe comme je l’avais souhaité « .

Riise attend simplement de meilleurs résultats.  » La chance n’est pas avec nous « , constate-t-il.  » Je ne compte plus les matches que nous avons perdus avec un but d’écart « . Est-ce uniquement une question de malchance ?  » En grande partie, oui. Car, au niveau du jeu, on a rarement dû pâtir de la comparaison avec nos adversaires. On marque trop peu, c’est évident. Moi-même, je n’ai pas encore trouvé le chemin des filets, et bien que ma position sur le flanc droit ne me prédispose pas particulièrement à inscrire des buts, je ne peux pas m’estimer satisfait de mon apport offensif. Je dois encore beaucoup travailler pour me présenter plus fréquemment en zone de finition… et pour concrétiser les occasions qui se présentent. Un autre problème est le fait qu’on ne parvient jamais à garder le zéro au marquoir. Le jour où nous effacerons toutes ces erreurs individuelles de notre répertoire, nous ne tarderons pas à relever la tête. Je suis convaincu qu’on parviendra à se maintenir en D1 « .

Un rayon de soleil prénommé Noah

La lutte contre la relégation se circonscrira-t-elle entre le Brussels, Mons et Ostende ?  » Si l’on compulse le classement aujourd’hui, cela en a toute l’apparence. Mais la vérité d’un jour n’est pas nécessairement celle du lendemain. En football, tout peut changer très vite. D’autres formations peuvent connaître un long passage à vide, alors que des équipes qui semblent condamnées peuvent trouver un deuxième souffle. Mons va probablement se renforcer durant le mercato, mais je n’ai pas l’habitude de regarder dans l’assiette du voisin. Il faut d’abord s’améliorer soi-même. Le Brussels aussi va se renforcer ? C’est possible, je n’en sais rien ! C’est la tâche du président, de l’entraîneur et du staff de trouver des solutions. Je suis un simple joueur « .

Riise joue au Brussels sur base d’une location : il appartient toujours au Standard et devrait théoriquement retourner au club liégeois en fin de saison.  » Mais il existe une option d’achat. J’ignore encore si elle sera levée. De mon côté, j’estime qu’il est trop tôt pour prendre une décision. On avisera au moment voulu « .

Depuis six semaines, un petit Noah û dont il a tatoué le prénom sur son avant-bras û est venu éclairer les journées de Riise.  » Il est mon rayon de soleil quotidien « , sourit-il.  » Mon épouse a accouché en Norvège, car je tenais à ce qu’elle soit bien entourée par la famille, mais aujourd’hui, tout le monde m’a rejoint dans mon appartement de Wemmel, dans la banlieue bruxelloise. 21 ans, c’est jeune pour être père, mais un footballeur mûrit rapidement. On est, par exemple, contraint de s’expatrier très jeune. Et il faut souvent être fort dans sa tête pour résister à la pression. Ce nouveau statut de père de famille me confère en tout cas de nouvelles responsabilités, et mon épanouissement devrait bientôt se ressentir sur le terrain « .

Selon Riise, l’ambiance est toujours restée bonne dans le vestiaire.  » On forme un bon groupe, cela n’a pas changé depuis mon arrivée ici. On essaie de se serrer les coudes face au mauvais sort qui s’acharne sur nous. Avec l’entraîneur, cela se passe très bien également. EmilioFerrera n’est pas avare de conseils et il fait l’effort de dialoguer en anglais avec moi. Je ne sais pas où l’on a été chercher ces soi-disant problèmes de communication qui ont fait les choux gras de la presse. De toute façon, à l’heure qu’il est, on a assez parlé. C’est désormais sur le terrain qu’il faut s’exprimer « .

Daniel Devos

 » FERRERA NE COMMUNIQUE PAS ? Ah bon…  »

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