ARUNA DINDANE

Après s’être vu contraint, il y a un an, de rester à Anderlecht qui ne voulait pas galvauder ses chances de briller en Ligue des Champions (on sait ce qu’il en est advenu), l’attaquant ivoirien a enfin obtenu le transfert à l’étranger dont il rêvait : il a rejoint le RC Lens, auteur d’un bon début de championnat et qui s’est qualifié pour la Coupe de l’UEFA via l’Intertoto.

Comment se passe votre adaptation ?

Aruna Dindane : Tout à fait normalement. J’ai été bien accueilli, et j’ai déjà inscrit l’un ou l’autre buts. La semaine dernière, Lens a remporté son premier trophée européen. Ce n’était qu’une finale Intertoto, mais ce succès a manifestement fait plaisir à beaucoup de gens, et je suis heureux d’y avoir contribué. Je ne regrette pas mon choix.

Que découvrez-vous de neuf par rapport à la Belgique ?

Le football est le même partout, et l’entraîneur Francis Gillot ne me demande pas de jouer différemment de ce que je faisais en Belgique. Simplement, la compétition est d’un niveau supérieur. Ici, il faut s’arracher chaque semaine pour empocher les trois points. Je découvre aussi, au sein de ma propre équipe, des joueurs pas forcément très connus mais qui ont beaucoup de qualités, comme Benoît Assou-Ekotto, le frère du joueur du Standard. Tout prend une autre dimension : Lens n’est pas une équipe-phare, ni un habitué de la Ligue des Champions comme l’était Anderlecht, mais pour la venue du CFR Cluj, il y avait près de 40.000 spectateurs. C’est le double de l’assistance moyenne au stade Constant Vanden Stock.

A Lens, vous évoluez à 30 kilomètres de la frontière belge, mais les Français semblent vous découvrir. Comme si la plupart d’entre eux n’avaient jamais jeté un £il vers le championnat de Belgique.

Je pense que les dirigeants lensois et le staff technique me connaissaient, sinon, ils ne m’auraient pas transféré. Mais le grand public, effectivement, s’intéresse peu au championnat de Belgique. La compétition belge est peu médiatisée.

Les arbitres français ne vous connaissent pas encore très bien non plus.

Que voulez-vous dire ?

Sur le penalty sifflé en votre faveur contre Marseille, vous donnez l’impression de tomber facilement, non ?

(un peu énervé) Ecoutez, je n’ai aucun problème avec les arbitres. Lorsque j’ai quelque chose à dire, je le dis, mais je peux toujours regarder tout le monde droit dans les yeux.

Les joueurs ivoiriens passés par la Belgique réussissent très bien en Ligue 1 : Arthur Boka à Strasbourg, Didier Zokora à Saint-Etienne, Gilles Yapi-Yapo à Nantes…

Oui, ce sont des joueurs de qualité et le championnat de Belgique a constitué un excellent tremplin pour eux. Comme il le sera, je l’espère, pour moi. La compétition belge offre un très bon moyen de se rôder aux exigences du football européen. Mais il arrive un moment où l’on a envie de s’envoler vers de plus hautes destinées.

Arsène Wenger a déclaré, lors de l’émission Télé-Foot :  » Il y a un joueur dont on ne parle pas encore beaucoup, mais qui pourrait devenir la bonne surprise du championnat « …

J’espère que sa prédiction se réalisera. Venant de la part d’un entraîneur aussi réputé que lui, c’est un beau compliment.

Vous avez disputé, il y a dix jours, le fameux match amical qui scellait le retour de Zinédine Zidane en équipe de France. Qu’en avez-vous gardé comme souvenir ?

Pour moi, comme pour la plupart de mes coéquipiers, c’était la première fois qu’on affrontait une telle équipe et qu’on se retrouvait face à un tel mythe. Ce n’était qu’un match amical, mais ces images ne s’effaceront pas de sitôt de ma mémoire.

Le week-end prochain, un autre grand rendez-vous vous attend : face au Cameroun, avec pour enjeu une première qualification pour la phase finale de la Coupe du Monde…

Toute la Côte d’Ivoire attend ce moment. Une victoire contre le Cameroun, et on pourra réserver les billets pour l’Allemagne. Un match nul pourrait suffire également, mais il nous faudrait alors encore glaner un point lors de notre ultime déplacement au Soudan. Si nous gagnons dimanche, je peux déjà prévoir une grande fête à Abidjan

Dans ce cas, vous ne serez pas de retour avant une semaine ?

(il rit) Si, si, rassurez-vous. Je connais mes obligations.

Frédéric Vanheule

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