ARSÈNE WENGER

Auteur du doublé Coupe-championnat la saison dernière, Arsenal tentera de rééditer cet exploit au printemps prochain.

Dans quelle mesure vous estimez-vous plus fort que la saison dernière?

Arsène Wenger: Déjà, nous savons que nous pouvons gagner. C’est sans doute le plus difficile dans la vie: se convaincre de ses propres capacités. D’aucuns affirment qu’en football, le plus dur est de confirmer. Je suis persuadé du contraire: j’estime que, lorsqu’on a remporté des trophées importants, l’étape la plus difficile a été franchie. Cela se vérifie d’ailleurs dans d’autres sports: les grands sportifs répètent leurs exploits. Ils s’inclinent seulement s’ils se laissent aller ou si leurs rivaux deviennent subitement beaucoup plus forts.

L’un de vos objectifs est également de réaliser un gros coup en Ligue des Champions. Que vous manque-t-il pour atteindre une finale ou une demi-finale?

Pas grand-chose, à mon avis. Ces deux dernières saisons, j’ai réellement le sentiment que nous somme passés très près de la montre en or, en Ligue des Champions. Voici deux ans, nous avions été éliminés par Valence, qui fut finaliste. L’an passé, nous étions dans le groupe de Leverkusen et nous avions dominé cette équipe. Or, les Allemands ont également atteint la finale. Il nous a sans doute manqué un peu de consistance à l’extérieur.

On vous a cité dans les plus grands clubs européens, dont le FC Barcelone, mais vous avez décidé de prolonger votre bail à Arsenal. Pourquoi?

Tout bêtement, parce que je me sens bien là où je suis. J’ai l’impression de construire et de contribuer à l’essor d’Arsenal. Sur les cinq dernières années, le club a été deux fois champion, trois fois vice-champion et deux fois vainqueur de la coupe. Le club vient aussi d’inaugurer un beau complexe d’entraînement et est en train de bâtir un nouveau stade. C’est un travail dans la continuité. Un défi à court terme m’intéresse moins.

Quel est l’intérêt, pour un club comme Arsenal, d’avoir une collaboration avec Beveren?

Arsenal, comme tous les grands clubs européens, aspire à remporter des trophées prestigieux mais se doit également d’avoir une vocation de club formateur. Entre la fin de la formation, c’est-à-dire le moment où le joueur quitte les sélections de jeunes, et celui où il peut être intégré à l’équipe première, il subsiste un vide que Beveren permet de combler. C’est, pour le joueur, une étape intermédiaire qui lui permet d’acquérir de l’expérience. Le problème, c’est ce que ces joueurs se montrent souvent réticents à l’idée de s’expatrier. Il faut parfois les pousser. Beveren pourrait aussi représenter une solution pour placer des joueurs extra communautaires, qui éprouvent de grosses difficultés à obtenir un permis de travail lorsqu’ils ne sont pas internationaux.

Espérez-vous également transférer, un jour, un joueur de Beveren vers Arsenal?

Il est évident que, si un attaquant extraordinaire se révélait à Beveren, je serais vexé s’il prenait la direction du Real Madrid. Mais, un joueur de ce type, vous en connaissez? (D.Devos)

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