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Arrivederci Arrivabene !

Après quatre nouvelles années de vaches maigres, Ferrari a remercié Maurizio Arrivabene. C’est tard mais ça ne surprend personne.

 » Ce qui compte, ce sont les victoires, les titres mondiaux. Chaque heure, chaque jour, chaque semaine. La deuxième place ne suffit pas à Ferrari.  » En novembre 2014, Maurizio Arrivabene (61 ans) a placé la barre très haut, en succédant à Marco Mattiacci à la tête de l’écurie. La Scuderia Ferrari avait été championne du monde avec Kimi Räikkönen sept ans plus tôt, pour la dernière fois. Les cinq titres d’affilée de Michael Schumacher, de 2000 à 2004, n’étaient déjà plus qu’un vague souvenir.

Ferrari venait de débaucher le quadruple champion du monde Sebastian Vettel de Red Bull mais l’Allemand avait été confronté aux limites de son nouveau bolide, incapable de rivaliser avec Mercedes. Arrivabene ne s’est pas tracassé.  » Il faut trois saisons pour se remettre d’une année catastrophique. Nous avons l’intention d’y parvenir en deux ans et de lutter à nouveau pour le titre mondial l’année prochaine.  »

Ça n’a pas été le cas. Lewis Hamilton (trois) et Nico Rosberg (un) se sont partagé les titres. Sous la férule d’Arrivabene, Ferrari n’a gagné que 14 GP sur 81. Ça n’a pas plu à l’écurie, d’autant qu’elle a entamé la saison passée avec la voiture la plus rapide mais a galvaudé son avance à cause d’erreurs tactiques des pilotes et de leur patron.

Arrivabene était un conciliateur, qui évitait de parler aux journalistes et prônait calme et harmonie dans ses rares interviews. Il n’a jamais été un leader comme l’omniprésent Toto Wolff (Mercedes) ou Christian Horner (Red Bull) et il est l’extrême opposé du chief technology officerMattiaBinotto (49 ans), qui a toujours poussé pilotes et ingénieurs de Ferrari au-delà de leurs limites, estimant qu’il fallait prendre toujours plus de risques.

Il avait le soutien de Sergio Marchionne, le CEO et président de Fiat Chrysler Automobiles et de Ferrari, entre autres, qui prenait lui-même toutes les décisions. Lors de son décès inopiné en juillet, la position du brave et obéissant Arrivabene semblait assurée mais le nouveau CEO, John Elkann, était plus proche du style de management de Binotto.

La semaine dernière, à deux mois du début de la nouvelle saison, Elkann, un rejeton de la famille Agnelli, a tranché. Étonnamment tard car Ferrari doit rattraper Mercedes avec un nouveau pilote, le jeune Charles Leclerc. Le fait que Binotto était un protégé de Marchionne et était resté fidèle à Ferrari malgré l’intérêt d’autres écuries a joué un rôle dans la décision.

Le Suisse italophone, originaire de Lausanne, est diplômé en Mechanical Engineering (Lausanne) et en Motor Vehicle Engineering (Modène). Il est très proche des ingénieurs de Maranello, où il a commencé à travailler en 1995. Il a assisté aux succès de Schumacher du premier rang et a vu le patron d’alors, Ross Brawn, également ingénieur, grandir dans son nouveau rôle. Il a l’intention de suivre son exemple.

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