ARNAR VIDARSSON

Le 18 mars dernier, le Cercle Bruges a renvoyé Arnar Vidarsson du poste d’entraîneur, à l’issue du match contre le YRFC Malines, qu’il devait gagner pour échapper aux PO3. Après 88 minutes, le score était de 2-0 mais le Cercle a encaissé trois buts. Vidarsson fêtait justement ses 37 ans… Depuis, il n’a plus fait parler de lui. Il entraîne les espoirs de Lokeren, le club où l’Islandais est arrivé à 19 ans, pour en porter le maillot pendant neuf ans.

Il va bien.  » Les trois premiers mois ont été très durs « , reconnaît-il.  » J’ai très mal pris mon renvoi. Je suis jeune et inexpérimenté. Il faut du temps, dans ces conditions, pour retrouver un poste. J’ai fait mon travail avec passion, convaincu de réussir. Quand ça ne marche pas, vous êtes démoli. J’ai couché sur papier mon propre bulletin, avec ce qui s’était mal passé. L’exercice a été pénible.  »

Il ne regrette pas d’avoir accepté le poste de Lorenzo Staelens, le 6 octobre 2014, alors qu’il était T2.  » Non. Le Cercle me l’a demandé parce qu’il me faisait confiance et que ses moyens étaient limités. Je n’ai pas fui mes responsabilités. J’ai sauté sur l’occasion. Dès le premier jour, j’ai été critiqué, parce que j’avais déclaré lors de la présentation à la presse que je savais où se situaient les problèmes. Nous le savions tous, en fait, mais la presse a suggéré que je pensais les résoudre très vite. Je n’ai jamais été aussi prétentieux. Je n’ai jamais pensé que ce serait facile. Il m’a fallu trois mois pour savoir comment je voulais diriger le groupe, en tant qu’entraîneur principal.

Le football, ce n’est pas la PlayStation, on n’a pas tous les éléments en main. Un jeune coach sans CV ne peut pas non plus avoir beaucoup d’exigences, comme j’ai pu le constater. Quand on doit reprendre une équipe en plein stress, on a besoin de la confiance et du soutien de la direction et du personnel. Tout le monde doit être sur la même longueur d’onde et vouloir travailler dans le même sens. Quoi qu’il en soit, ce fut une très bonne école. J’ai compris que j’avais sauté des étapes de mon développement. Je compte les franchir maintenant et poursuivre mon évolution en tant qu’entraîneur.  »

Quel endroit s’y prête mieux que Daknam, à trois minutes de son domicile à Lokeren ?  » Je suis très reconnaissant à Willy Reynders et au président de m’avoir offert cette chance car dans ce milieu, on est vite oublié. Je suis content d’être rentré chez moi. C’est un peu comme quand je rentre en Islande : j’y connais tout le monde, tout le monde me connaît, il y a une confiance mutuelle et je n’ai pas besoin de temps d’adaptation. C’est pour moi l’endroit idéal pour me relancer. Je vis à présent une existence dénuée de stress, complètement différente.

L’entraîneur des espoirs n’est confronté qu’à un résultat qui compte : rendre meilleurs ses joueurs. Pouvoir fonctionner une fois sans stress est agréable. L’entraîneur principal voit sa vie aspirée par le football : il n’a plus le temps de faire autre chose. Les défaites sont extrêmement douloureuses. Joueur, je savourais beaucoup les victoires. Devenu entraîneur, beaucoup moins : je devais déjà penser au match suivant. Pendant six mois, j’ai été absent de chez moi, je n’ai effectué aucune corvée ménagère, j’ai très peu vu mes trois enfants. Ça a changé.  »

Il est un peu impliqué dans l’équipe première.  » Bob Peeters aimerait que je fasse partie de son staff. C’est sous sa direction que j’ai connu une de mes meilleures années de joueur au Cercle. Une confiance mutuelle nous unit. La veille du match, c’est moi qui entraîne les footballeurs qui ne sont pas repris. Je suis le match de la tribune, en soutien du staff. Au repos, je transmets mon rapport à Bob. Il sait que je ferai toujours de mon mieux pour l’aider.  »

PAR CHRISTIAN VANDENABEELE

 » Je suis content d’être rentré chez moi.  »

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