Arjen Robben

Le Hollandais volant distille ses trouvailles techniques avec le Bayern en Champions League.

Positif

Arjen Robben possède un pied gauche réellement exceptionnel. Avec cette patte, il réalise tous les gestes techniques avec une facilité déconcertante. Sa frappe de balle est phénoménale : il utilise toutes les surfaces de son meilleur pied pour imprimer les trajectoires les plus folles au ballon. Cela fait de lui un élément redoutable sur phases arrêtées et dans les tirs à distance, comme contre la Fiorentina.

Il est doté d’une technique de très haut niveau. Il enchaîne les dribbles avec beaucoup d’aisance et il réalise ses passements de jambes avec une très grande habileté. Une de ses spécialités est la feinte de frappe : il embarque son adversaire sur le mauvais côté afin de s’ouvrir la voie et frapper avec l’autre pied.

C’est un véritable monstre des reprises de volée. Le positionnement du corps est souvent parfait et son timing ainsi que sa maîtrise technique font le reste. Son but du 7 avril à Old Trafford : il n’y a pas 10 footballeurs au monde capables de réussir son geste sur le corner de Franck Ribéry donné sans force et avec beaucoup de hauteur.

Il a une couverture de balle phénoménale. Dos au but, il se protège remarquablement et il pivote des deux côtés en laissant le ballon à l’extérieur par rapport à son opposant direct. L’utilisation des jambes, des bras et du corps bloque alors l’adversaire qui n’a d’autres ressources que de s’incliner ou de commettre la faute.

Footballeur d’instinct qui donne libre cours à sa créativité, il est du véritable pain bénit pour ses coaches car il est capable, à tous moments, de faire la différence par un coup de génie qui peut être soit un assist, soit un but venu d’ailleurs.

Possède un self-control incroyable. Il gère la pression avec un flegme tout britannique et ses différentes expériences dans des clubs du top (PSV, Chelsea, Real) lui apportent une confiance en lui qui, parfois, peut être prise pour une certaine suffisance.

Il est doté d’une vision du jeu digne des plus grands. Dans les situations délicates où les espaces sont réduits, il fait preuve d’une excellente lecture du jeu, ce qui lui permet de faire le plus souvent le bon choix.

Sa vitesse sur les premiers mètres est d’excellent niveau. Cette vivacité est surtout remarquable quand il est en conduite de balle. Le ballon lui colle littéralement au pied et lui sert à contourner l’attaque de son adversaire.

Négatif

Malgré une taille intéressante (1m81), son jeu de tête est très moyen et il s’engage peu dans le duel aérien. Il affectionne particulièrement le jeu au sol car sa maîtrise y est nettement supérieure. Sa position décalée sur le terrain le prive également de confrontations de la tête.

Il manque de constance. Même s’il est toujours capable de sauver sa prestation par un coup d’éclat, il y a trop souvent des séquences de match où il est tout à fait invisible. Ce fut encore le cas à Manchester avant sa phénoménale reprise de volée.

Comme chez beaucoup de gauchers, le deuxième pied a un rendement nettement inférieur. Il est vrai que son gauche est tout simplement fantastique. Il maîtrise tous les aspects techniques du droit mais la frappe de balle n’est en rien comparable à son gauche. Il a souvent tendance à se repositionner et à le contourner pour frapper de son meilleur pied.

Son volume de jeu est souvent insuffisant et cela se remarque très fort quand il n’est pas dans un grand jour. Ce manque de travail n’est alors pas compensé par son apport offensif. En récupération du ballon, il est généralement assez passif et en possession de balle, il devrait plus changer de flanc pour déstabiliser l’adversaire.

Le rôle que Louis van Gaal lui attribue en le faisant jouer côté droit le prive parfois d’emprise sur le jeu de son équipe. Il a tendance à se cantonner le long de la ligne, ce qui lui permet quand même de rentrer sur son pied gauche pour être dangereux. Une position plus axiale lui donnerait davantage de responsabilités dans la construction et le placerait plus souvent en position de tir.

Sa vitesse de course sur 30-40 mètres est dans la moyenne sans plus. Il rechigne d’ailleurs à appeler le ballon dans la profondeur. Il préfère demander le ballon dans les pieds, situation où sa technique et son sens du démarquage le rendent performant.

Avec ses 75 kilos, il manque un peu de robustesse. Cela se ressent dans les charges franches surtout quand le jeu est fermé. Toutefois, son excellente couverture de balle lui permet de masquer cette petite lacune.

Né en 1963, Etienne Delangre joua comme défenseur au Standard de 1981 à 1992 (267m en D1 et 6b, champion en 82 et 83). Ex-chargé de cours à l’Ecole du Heysel, il coacha de la P1 à la D1 (Charleroi).

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