Arbitrage : les  » visages humains  » sont désormais six !

A peine ai-je fini de m’épancher dans ce  » Boardel de foot ! « , voilà que l’International Board recommence à me courir sur le haricot ! Cela m’avait déjà gonflé que le 6 mars, lors de sa grand-messe annuelle, le Board reporte une partie de son ordre du jour… tant il lui avait fallu palabrer pour ne rien décider concernant vidéo et technologie sur la ligne de but ! D’où la réunion extraordinaire (!) du 18 mai dernier.

D’abord faudrait savoir compter. D’une part, fut approuvé un amendement concernant le rôle du quatrième arbitre, d’autre part on nous annonce que l’arbitrage à cinq continue : il est pourtant évident qu’il faut désormais parler d’arbitrage à six, quatre, trois ou un… mais jamais cinq ! Concernant les deux arbitres assistants supplémentaires, 205 rencontres cette saison en Europa League n’auront donc pas suffi à se faire une idée définitive, ni même momentanée. Le Board n’a pas fourni de compte-rendu sur l’apport des deux nouveaux zigs, comptabilisant par exemple le nombre de gaffes évitées grâce à leur perspicacité, ou le nombre de litiges occasionnés par leur manque de perspicacité, voire le nombre de mètres qu’ils ont parcouru,… ne parlons même pas de kilomètre : quand on pense que ces gars-là, presque indécents d’immobilisme, doivent réussir des tests physiques pour faire ça, y’a de quoi rire… ou de quoi emprunter les chaises du tennis ! Le Board n’a pas fait rapport, il s’est contenté d’annoncer deux ans de prolongation de l’expérience : les confédérations, mais surtout les associations nationales se voient offrir la possibilité de tester les deux zigs supplémentaires lors des compétitions qu’elles organisent, à la seule condition de conduire le test sur toute la durée de la compétition. Les deux soulignements sont d’importance.

Car que vont faire les fédés, parmi lesquelles notre URBSFA éclairée ? S’offrir deux arbitres supplémentaires pour 300 matches de notre belle Jupiler League, ce qui fera forcément 600 mecs en moins disponibles pour les échelons d’en dessous qui ne regorgent déjà pas de siffleurs,… ou décliner l’offre en l’estimant peu utile ? J’ose espérer la seconde option, rêvant même d’un boycott planétaire de cette proposition du Board ! Qu’aucune des 208 associations nationales du globe ne veuille expérimenter les deux zigs, et ce serait un formidable carton jaune brandi au nez des bonzes de l’IFAB : une contestation d’envergure pour signifier aux noyeurs de poisson d’enfin prendre eux-mêmes leurs responsabilités !

C’était le point principal de la réunion, il y en eut trois autres. Qu’on soit pour ou contre, il faut enregistrer l’interdiction dorénavant plus claire de cette feinte sur penalty, cette paradinha comme l’appellent les Sud-Américains, visant à faire partir le gardien avant la frappe : le botteur est désormais punissable s’il  » fait semblant de frapper le ballon après avoir terminé sa course « . A noter aussi le projet du Board de remettre en question la triple sanction (peno+exclusion+suspension) en interrogeant les protagonistes sur le sujet à l’issue du Mondial : wait and see, mais je vous fiche mon billet que les protagonistes vont unanimement trouver cette triple sanction trop sévère,… ont-ils d’ailleurs tort ? !

Reste l’amendement concernant le rôle du quatrième arbitre. Jusqu’ici, celui-ci était chargé d’assister l’arbitre pour toute tâche  » administrative «  avant, pendant et après le match ; dès le Mondial de juin, son rôle sera étendu pour qu’il  » aide l’arbitre principal à contrôler le match conformément aux Lois du Jeu « . Concrètement, cela signifie que lorsqu’il constatera un fait de jeu qui a échappé à son chef, il ne devra plus cafter en douce via son oreillette, comme ce fut par exemple le cas lors de l’historique coup de boule zidanien : le quatrième arbitre est dorénavant promu raccuse-pote officiel, au même titre que les deux (ou quatre !) autres assistants. Vu qu’on l’a inventé, rendre son job un peu plus actif et moins hypocrite ne peut pas faire de tort. De là à ce que, par mégarde, il jette un £il sur un écran de contrôle à proximité, et même si l’arbitrage reste officiellement à visage humain plutôt qu’électronique… l

par bernard jeunejean

Notre URBSFA éclairée va-t-elle s’offrir deux arbitres supplémentaires pour 300 matches de notre belle Jupiler League ?

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