Approche différente

Gilbert a été freiné par des problèmes d’adaptation.

Il n’est pas encore redevenu le Cannibale de 2011 mais à la veille de ses classiques ardennaises, Philippe Gilbert semble s’être enfin retrouvé. Pour la première fois cette saison, il a sprinté pour un podium, dans une course, l’Amstel Gold Race, qui figurait parmi ses objectifs. Son frère Christian, son plus fervent supporter, espère que cette performance va mettre un terme aux spéculations qui circulent quant au mauvais hiver de Gilbert.  » Philippe s’est entraîné d’arrache-pied. Il est très strict. Et non, sa super année 2011 ne l’a pas fatigué.  »

Christian Gilbert sait pourquoi son frère cadet a tardé à se distinguer ce printemps.  » Tout se résume à un problème d’adaptation. Philippe a toujours besoin de temps pour trouver sa place dans un nouvel environnement. Passer d’une équipe à l’autre n’est pas son genre. Cela ne lui a jamais convenu, ni en catégories d’âge ni chez les professionnels. En 2009, quand il a quitté la FDJ pour Lotto, il a également eu besoin d’un long temps d’intégration. « 

Christian avait d’ailleurs cru que son frère resterait chez Omega Pharma-Lotto. Il avait déclaré, il y a un an :  » Il ne va pas prendre le risque de changer d’équipe et de perdre quelques mois comme en 2009 alors qu’il est au sommet de sa carrière.  » Quelques mois plus tard, la séparation des deux sponsors avait incité Philippe à chercher une nouvelle formation.

BMC assure un suivi hyper professionnel à son frère, insiste Christian.  » Mais tout est nouveau pour lui. Par exemple, il ne s’est senti à l’aise sur son nouveau vélo qu’à partir de Milan-Sanremo. Il n’a pas encore de bons automatismes avec ses coéquipiers. Comparez BMC à une équipe de football. Philippe a besoin de bien connaître tout le monde pour être à 100 %. Il est ainsi fait. C’est une façon de parler mais il veut que l’équipe sache quelle tarte il préfère à cent kilomètres de l’arrivée. « 

Il a également dû s’habituer aux stages hivernaux.  » BMC a une approche différente. Les stages sont plus longs et sont très intenses, ils se déroulent à une période différente. Cette approche convient bien aux coureurs qui s’entraînent moins chez eux mais Philippe avait déjà beaucoup travaillé à Monaco et c’était sans doute un peu trop pour lui. Evidemment, quand on est nouveau dans une formation, on ne peut pas se permettre de se défaire des habitudes de la maison. Ensuite, il a eu des problèmes dentaires. Quand on est lâché avant même la finale, semaine après semaine, on commence aussi à se poser des questions. Philippe a réalisé qu’il était à nouveau capable de courir pour un résultat à la Flèche Brabançonne. Il aurait pu se retirer de la compétition avec une bonne excuse il y a deux semaines mais il a choisi la voie la plus ardue et son attitude a décuplé la bonne volonté de ses coéquipiers. « 

BENEDICT VANCLOOSTER

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