Appréciez la différence

En mai dernier, avant de prendre congé de ses joueurs, Michel Preud’homme avait énoncé trois intentions: appliquer un système plus en rapport avec ses conceptions du football, transférer en majeure partie des joueurs issus du championnat de Belgique et ne modifier l’équipe que de façon chirurgicale de façon à pouvoir lutter pour le titre. Si ses deux premiers souhaits ont été respectés, le Standard 2001-2002 sera cependant fort différent de celui qui avait renoué avec la tradition européenne du club.

DÉFENSE

Souvent critiqué pour sa lenteur par le passé, ce secteur a désormais perdu Vedran Runje. Pour le remplacer, le Standard sembla d’abord vouloir faire confiance à son compatriote Filip Susnjara mais celui-ci n’a plus joué depuis deux ans et commande très peu ses équipiers. Khalid Fouhami est alors arrivé de Beveren et le fait qu’il porte le numéro un constitue sans doute plus qu’une indication. Comme N° 3, le Standard a convaincu Dimitri Habran de rester un an de plus à Sclessin.

Dans l’axe central, Van Meir ne va pas résoudre le problème de lenteur mais son jeu de tête et son apport offensif doivent faire oublier le départ de Daniel Van Buyten. A ses côtés, Godwin Okpara constitue l’option rapidité. Rabiu Afolabi et Laurent Wuillot sont prêts à parer à toute éventualité à un poste soumis à la loi des cartons jaunes.

Sur le flanc droit, Didier Ernst a retrouvé une place qui fut la sienne à ses débuts mais où il est moins à l’aise que dans l’entrejeu. S’il s’entraîne plus régulièrement, George Blay pourrait enfin éclater à ce poste. A gauche, Ivica Dragutinovic n’aura guère de concurrence mais il s’en ira sans doute en décembre. Joseph Enakarhire, excellent en préparation, s’imposera-t-il alors ou le Standard finira-t-il par acquérir Casto?

ENTREJEU

C’est sans doute le secteur qui a subi le plus de modification. On n’y jouera désormais plus qu’à trois, Johan Walem détenant la clef de la créativité. Michel Preud’homme compte l’aligner à gauche mais avec combien de médians défensifs. Au départ, seul Harold Meyssen devait évoluer dans ce rôle, Ali Lukunku, Michaël Goossens ou Almami Moreira se chargeant d’amener des ballons sur le flanc droit. Mais la récupération risque d’en souffrir et il est alors possible que Didier Ernst retrouve sa complicité avec Meyssen en pare-chocs. Mustapha Oussalah, pour sa part, pourrait être amené à remplacer Walem sur le flanc gauche si le besoin s’en faisait sentir.

ATTAQUE

Ole-Martin Aarst aime être servi par les flancs? Il devrait l’être. A droite, tout au moins, Almami Moreira semble capable d’amener à la fois vitesse et technique. A gauche, Gonzague Van Dooren mise davantage sur son engagement et sa résistance dans les duels. Au besoin, Goossens peut évoluer sur l’un de ces flancs, le droite ayant sa préférence pour une question évident d’aisance ballon au pied.

En pointe, la concurrence sera rude. Y compris pour Aarst, qui devra compter avec Jurgen Cavens, s’il retrouve son niveau d’il y a deux ans, et du jeune espoir Mohammed El Yamani, victime d’un accident de voiture. Apparemment relégué dans l’entrejeu ou, au mieux, sur le flanc droit, Ali Lukunku voudra aussi saisir la moindre occasion de prouver qu’il est avant tout attaquant de pointe. Jonathan Walasiak, un jeune international -18 ans, devrait apporter toute sa détermination s’il était appelé à monter au jeu.

CONCLUSION

Le pari de Michel Preud’homme est très vaste puisqu’il consiste à faire évoluer son équipe en 4-3-3. Celle-ci progresse rapidement mais des zones d’ombre subsistent sur le flanc droit (entrejeu et défense), dans l’entrejeu (équilibre entre le nombre de médians offensifs et défensifs) et sur le flanc gauche offensif.

Si le Standard parvient à les éclaircir, il lui restera une autre équation à résoudre : celle du nombre. Car ce qui faisait la force du club de Sclessin l’an dernier, c’était son banc.

Patrice Sintzen

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