Anthuenis est le meilleur depuis que Preud’homme est là

John Baete

Il y a une dizaine de jours à Zurich, lors de la remise du Footballeur FIFA 2001 à Luis Figo, quelqu’un a demandé à Michel Platini pour la millième fois l’explication des succès de l’équipe de France. « Platoche » a pris son air un rien provocateur et dit que c’était dû « à la qualité des joueurs concernés ». Evidemment qu’il y a un phénomène de formation sous-jacent, mais c’est finalement le talent qui fait toujours la différence.

En Belgique, c’est la même chose. Après l’importantissime victoire d’Anderlecht contre Bruges, Aimé Anthuenis s’est d’abord satisfait du caractère démontré par son équipe et ensuite seulement par les moments de beau football qu’elle a montrés. C’est vrai que ça a rigolé par instant avec des joueurs comme Stoica, Baseggio, Dindane et le revenant De Bilde. Sans oublier des découvertes comme le défenseur-dribbleur Junior! Des joueurs pour lesquels le fan de foot est toujours prêt à payer son ticket d’entrée. Dommage que l’entraîneur des Mauves ne recherche pas systématiquement à mettre ces gars-là dans les meilleurs conditions possibles pour jouer.

Quand Nenad Jestrovic sera fit and well, Anthuenis risque de se retrouver avec le même type de problème, car on connaît l’équation de Jestrogoal: donnez-lui un ballon dans les 16 mètres et c’est but… mais ne lui demandez jamais de jouer au premier défenseur. Or, Anthuenis insiste terriblement sur ce dernier aspect des choses. Il faut bien admettre qu’à force de taper sur le même clou, le message commence à passer. Contre Bruges, Anthuenis a finalement lancé Stoica dans le match et l’équipe a non seulement commencé à bien tourner, mais en plus c’est Stoica qui arrache de façon un peu limite le ballon à Van Der Heyden avant de donner un assist à Dindane.

On imagine le coup de fil du lendemain matin entre les Vandenstock: – Roger, c’est papa à l’appareil. Ecoute bien: il n’est pas question que Stoica s’en aille, hein! On peut toujours rêver, mais il faudrait quand même songer par moment au passé du Royal Anderlecht Savour Club… Il y a des traditions qu’il faut préserver. A Anderlecht, c’est avant tout le beau jeu. Bousculé comme des Cadets en première mi-temps (on a repensé à l’humiliation contre le Lokomotif Mouscou!), Anderlecht est revenu sur les rails grâce à du beau jeu. Anthuenis ne devrait plus l’oublier. Qu’en pensez-vous?

Pour l’heure, cependant, la plus grande surprise du championnat est le retour à la pointe de l’actualité du Standard, dorénavant à égalité de points avec Bruges en tête du championnat.

Une belle performance des Rouches et de leur entraîneur, Michel Preud’homme, qui obtient un beau bulletin sur cette première tranche de 16 matches: 37 points. L’an dernier, quand il reprit en mains le Standard, il avait déjà 34 points en 17 matches sur sa feuille de route et la deuxième partie à sa charge ne livra « que » 26 points sur les 17 derniers matches.

Samedi soir, à Westerlo, Preud’homme a dit que les noyaux des cinq équipes de tête étaient sensiblement de qualité égale. Dès lors, ce sont les entraîneurs qui devront faire la différence. Sans pouvoir y inclure l’entraîneur de Genk, Sef Vergoossen, qui a débuté cette saison, on peut établir le classement d’efficacité des coaches concernés, à partir du moment où Preud’homme a repris le Standard, soit il y a un an.

Entre la 18e journée de championnat 2000-2001 et la trêve actuelle, c’est Anthuenis qui a remporté le plus de points (84), devant Trond Sollied (81), Preud’homme (63) et Patrick Remy (62). Un classement fort encourageant, en tout cas, pour le débutant Preud’homme qui, sur 17 matches, est passé d’un total de 26 à 37 points, c’est cela le plus intéressant dans le chef des Rouches.

Pour rappel, la saison dernière, Anderlecht pour l’emporter avait amassé 49 points en 17 matches (2 de moins seulement que le maximum possible!) contre 44 à Bruges. A la trêve, les hommes de Sollied menaient avec 48 points devant Anderlecht, 45. Des valeurs que l’on n’atteint pas actuellement. Mais tassement ne veut pas dire ennui, au contraire. Vivement la reprise du deuxième week-end de janvier.

John Baete

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