» ANDORRE, C’EST LE LUXEMBOURG B «
Que vous inspire la victoire de l’équipe nationale face à Andorre ?
Georges Heylens : Les Diables Rouges ont tout simplement rempli leur contrat, sans plus. Honnêtement, il n’y a pas de quoi s’enthousiasmer de cette victoire logique devant un sans-grade du football européen. Sans vouloir jouer les pisse-vinaigre, cette formation était tout sauf un foudre de guerre. Qualitativement, elle n’arrivait pas aux chevilles du Luxembourg B, c’est tout dire. Ce qui n’est pas anormal, dans la mesure où elle était essentiellement composée de braves amateurs dont la moitié, au bas mot, présentaient quelques rondeurs pour le moins inhabituelles à ce niveau. Dès lors, je ne vois pas pourquoi il faudrait s’enflammer soudain devant l’efficacité retrouvée d’un Bart Goor ou encore le match soi-disant d’anthologie de Walter Baseggio. Si nos meilleurs éléments ne sont pas capables de survoler les débats, dans de telles circonstances, ils n’ont qu’à aller se rhabiller, aussi simple que cela ! La vérité, pour moi, c’est que si notre onze représentatif a honoré son contrat face aux petits poucets du groupe que sont Andorre et l’Estonie, elle s’est en revanche complètement plantée contre une opposition sérieuse, qu’il s’agisse de la Bulgarie ou de la Croatie. Il est évidemment important de ne pas se laisser piéger par moins fort que soi, car cette perte de points-là est le plus souvent irréparable. Mais il faut aussi pouvoir engranger des unités contre des oppositions de force sensiblement égale et c’est là que le bât a blessé pour les joueurs d’Aimé Anthuenis. Lors de la qualification pour la Coupe du Monde 1998, la Belgique avait d’emblée été engagée dans une folle course-poursuite après avoir concédé le nul sur ses terres contre la Croatie. Elle était alors parvenue à rectifier le tir in extremis grâce aux playoffs. Cette fois, pour avoir abandonné d’entrée de jeu les trois points contre la Bulgarie, elle était encore plus mal barrée. En réalité, sa seule bouée de sauvetage, dès ce moment, passait par la deuxième place. Mais à Zagreb, les Diables Rouges ont hélas bâclé leur copie de manière honteuse. A présent, il est trop tard pour pleurer. Et j’ai bien peur que l’EURO 2004 se déroulera sans nous.
Sur la scène nationale, l’activité en matière de transferts a été des plus réduites. Seul fait marquant : le retour probable de Georges Leekens au Canonnier.
Le président de Mouscron, Jean-Pierre Detremmerie, a eu la bonne idée de songer à celui qui avait contribué à l’essor de son club après les mois difficiles que les Hurlus ont vécus en 2002-2003. C’est louable mais je crois que, ce coup-ci, la tâche sera beaucoup plus ardue pour l’ancien coach de notre équipe nationale. A l’époque, il a eu l’occasion de faire d’un club purement amateur un pensionnaire du sub-top, promis au plus bel avenir. Les événements des deux dernières années ont tendu à prouver que l’Excel n’avait peut-être pas les moyens de ses ambitions. Hugo Broos en avait déjà eu un petit aperçu en 2001-2002 et Lorenzo Staelens l’a vérifié lui aussi, à ses dépens cette saison. Compte tenu du potentiel présent et des départs prévisibles d’un Mbo Mpenza ou d’un Marcin Zewlakow, je me dis que les Frontaliers éprouveront certaines difficultés l’année prochaine, à l’image de ce qu’ils avaient montré lors de leur deuxième tour calamiteux cette saison. Reste qu’avec deux hommes forts, Georges Leekens comme directeur technique et Lorenzo Staelens en tant qu’entraîneur, Mouscron aura deux têtes pensantes pour se tirer d’affaire au cours des prochains mois. C’est un luxe que d’autres n’auront pas.
La tête de Stein Huysegems est mise à prix pour 1 million d’euros seulement. Il y a trois ans à peine, le Lierse avait refusé une offre de 5 millions d’euros de Leverkusen pour son buteur.
Quand un club a la possibilité de vendre un joueur pour un prix pareil, il ne doit pas hésiter. On a dit pis que pendre d’Anderlecht après qu’il eut vendu Jan Koller pour 13 millions d’euros. En définitive, à la lueur du marché, il faut se dire que la direction anderlechtoise a été très inspirée de se séparer de son buteur tchèque pour ce prix-là. Car plus jamais elle n’aurait eu l’opportunité de monnayer son talent pour un pactole pareil. Le Lierse aurait été inspiré d’imiter cet exemple. A présent, il est trop tard. Bruno Govers
Georges Heylens commente le championnat.
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