Anderlecht, Renard et le dopage : arrêtez les salades !

Le match de jeudi contre Hapoel Tel-Aviv (2-0) était frigorifiant mais les fans étaient contents ! Pourtant, il n’y avait que neuf degrés et un vent d’Est qui glaçait autant que le non-football anderlechtois. Les Israéliens étaient très faibles, bien que Frankie Vercauteren ait mis tout le monde en garde la veille :  » Ils sont grands, costauds, techniques, intelligents…  » Ouais, ouais, c’est ça. On les a vus. En jouant bien, Anderlecht devrait les battre 5-0 au moins. Mais les Mauves jouent mal au football : pas de construction et directement des ballons devant. Vercauteren a été déformé par Tomislav Ivic et Anderlecht ne retrouvera JAMAIS son jeu d’avant si ça continue comme ça. Même l’excellent Jonathan Legear – que l’on fait enfin jouer ! – a eu besoin d’une mi-temps pour vraiment oser.

Où sont les dribbles, les une-deux, la construction ? Nulle part. En plus, Anderlecht a procédé avec le seul Nicolas Frutos comme attaquant. Ahmed Hassan courait dans les pattes de tout le monde et ratait ses passes. Affligeant. Anderlecht devrait évoluer en 4-3-3 avec le matériel qu’il a mais Vercauteren en est incapable et le jeu du club est de plus en plus en déliquescence. Cela fait même souvent penser à René Vandereycken qui ne met pas les joueurs à leur meilleure position. Pas étonnant que le public ne vibre jamais avant de voir un but : il se passe si peu de choses. Avant, quand Anderlecht jouait comme des patachons, le public battait des mains à un rythme lent et puis on sifflait et on huait. Plus maintenant. Or, ce sont les fans qui devraient mettre la pression pour obtenir du beau foot. Car la direction ne fait rien. A peine si elle s’excuse de temps en temps du piètre spectacle. Evidemment, son stade est plein et le business marche parce que les Mauves sont champions. Mais qu’est-ce que c’est ennuyeux ! Ce fut rebelote contre le Cercle Bruges : 0-0, Anderlecht est toujours largué et Vercauteren n’a pas d’excuses. Son jeu est moche et ne rapporte rien.

Au Standard, on a dû régler des comptes qu’on ne connaît pas sur le dos d’ Olivier Renard. Le gaillard n’est ni Jean Nicolay, ni Christian Piot, ni Michel Preud’homme mais est valable pour le Standard. Il l’a déjà prouvé et est en progrès. Et puis, boum c’est la crise parce qu’il a dit qu’il était  » dégoûté de ne pas avoir joué  » il y a dix jours. Mais tous les jeunes emploient  » dégoûté  » dès qu’ils parlent d’un truc négatif. C’est un des mots branchés. Cela veut dire  » triste, déçu, amer, désappointé « , point barre. De là à en faire une crise, il faut vraiment beaucoup d’imagination. On nous cache quelque chose.

Et puis, il y a aussi la lutte contre le dopage. La dernière nouveauté, c’est le passeport biologique. L’Union Cycliste Internationale qui n’arrête pas de couronner des champions dopés sait qu’elle est en train de brûler ses dernières cartouches. De plus en plus de sponsors en ont marre et c’est très bien comme ça. L’UCI a donc décidé – la seringue sur la gorge – de dresser un profil sanguin et hormonal de ses meilleurs coureurs pour les contrôler. C’est de la poudre aux yeux. Les coureurs vont seulement prendre l’habitude de masquer leurs pratiques illicites plus régulièrement et ils auront toujours une longueur d’avance. On en a marre de tous ces grands dirigeants qui veulent laver plus blanc que blanc avec l’aide d’un corps médical qui possède, en son sein, les complices des coureurs. Leurs efforts sont tellement pathétiques qu’on se demande pourquoi ils se donnent tellement de peine. Non, la vraie lutte antidopage, c’est celle qui a permis de faire tomber la sprinteuse icône multi-médaillée Marion Jones. Elle n’a jamais raté un contrôle antidopage mais a été coincée par une enquête policière et judiciaire qui avait mis à jour un trafic de dope concernant également des stars du baseball et du foot américain. Les vraies avancées en matière de lutte antidopage sont toujours venues des autorités. Alors, vivent les flics ! Qu’on traque aussi durement les dopés que les drogués parce que c’est la même chose. Et qu’on fasse payer le même prix à tous les sports ! C’est quand même marrant que l’affaire Puerto ait commencé si fort en Espagne dans le cyclisme avant de se liquéfier dès qu’on a commencé à toucher au foot. Parce que dans le ballon rond, on ne se dope pas, c’est bien connu…

PAR JOHN BAETE

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