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 » Anderlecht doit toujours être synonyme de classe « 

Après dix ans d’exil, Pär Zetterberg entamera en janvier un nouveau bail dans une nouvelle fonction à Anderlecht. On a rendu visite au  » nouveau Jean Dockx  » du Sporting chez lui, dans son cocon suédois.

Falkenberg s’attend à un hiver assez doux. C’est comme ça, maintenant.  » Quand j’étais gosse, à cette période-ci de l’année, il y avait déjà une belle couche de neige « , se souvient Pär Zetterberg.  » Maintenant, il faut attendre le début du mois de février pour que ça tombe vraiment.  »

On avait envie de discuter le coup avec le prochain renfort du staff. Zetterberg prendra ses fonctions à Anderlecht le 6 janvier. Première chose qui nous frappe : son bonnet noir. Trois lettres dessus. Plus tellement lisibles, mais elles sont là : LFC. Pour Liverpool Football Club, bien sûr. Zetterberg ne cache pas que, dès son plus jeune âge, il était fan des Reds.

 » J’ai grandi dans les années 70. À l’époque, la télé suédoise donnait chaque samedi un match du championnat anglais. Sur les quatre matches donnés en un mois, il y en avait deux de Liverpool. Depuis cette période, je suis vraiment supporter de ce club. Je rate rarement un match de Liverpool qui passe en télé.

La saison passée, j’étais à Anfield pour le match de Ligue des Champions contre Manchester City. Cette saison, je suis allé voir PSG – Liverpool à Paris. Je suis impressionné par le dynamisme qu’il y a dans leur jeu. Dans le match récent contre Naples, James Milner a été remplacé après 80 minutes et il avait déjà couru 12 kilomètres.

Avec Milner, Henderson et Wijnaldum, tu as un entrejeu prêt à faire le sale boulot. Devant, tu as trois gars qui ont du foot dans les pieds et qui bougent beaucoup. Ça doit être possible de trouver des joueurs du même style au niveau d’Anderlecht.

Mais la première priorité du club, c’est de définir une ligne dans la politique sportive. Ça devrait toujours commencer par ça. Michael Verschueren s’en occupe. Ça va me prendre beaucoup de temps mais je suis prêt.  »

 » Anderlecht ne peut pas jeter comme ça son ADN  »

Quand il a présenté la nouvelle structure, Michael Verschueren a sous-entendu qu’Anderlecht devait retourner à son ADN. Mais qu’est-ce que c’est exactement, l’ADN d’Anderlecht ?

PÄR ZETTERBERG : Anderlecht, c’est synonyme de classe. Les joueurs qui signent un contrat là-bas doivent savoir dès le départ que les supporters exigent du spectacle et qu’une défaite ne sera jamais acceptée facilement. Le football a fort changé par rapport à ce qu’il était il y a 20 ans. Mais un club doit essayer de conserver ses principes, on ne peut pas jeter comme ça son ADN.

Depuis quelques semaines, tu as vu plusieurs fois Anderlecht en live. Qu’est-ce que ça t’a inspiré ?

ZETTERBERG : L’équipe joue bien pendant des périodes courtes, mais dans chaque match il y a des creux. J’ai vu le match contre Genk, l’équipe la plus avancée en Belgique en ce moment, pour ce qui est du jeu pratiqué et du recrutement. La différence entre Genk et Anderlecht n’était pas énorme. Mais à Genk, tu as un Pozuelo, un Trossard ou un Malinovsky, des joueurs qui savent faire la différence quand leur équipe ne joue pas bien. Dans le passé, Anderlecht avait chaque année des joueurs pareils dans son noyau. Mais depuis quelques années, ce n’est plus le cas.

Pär Zetterberg:
Pär Zetterberg:  » Il ne faut pas me mettre dans un coin et m’imposer le silence. « © sara elisa gonzalez

Tu veux donc dire qu’il n’y a plus, dans le noyau, de joueurs qui ont l’ADN d’Anderlecht ?

ZETTERBERG : Ils savent tous jouer au foot. Ça, j’en suis persuadé. Mais un joueur offensif d’Anderlecht doit être capable d’éliminer un adversaire. Ça doit carrément être sa première qualité. Aujourd’hui, je vois peu de gars qui osent dans l’équipe. Depuis quelques semaines, Amuzu montre un certain culot. Verschaeren essaie aussi. Mais les autres ? Le public veut voir des joueurs qui essaient quelque chose.

 » C’est sur le terrain que je suis le plus utile  »

Tu commenceras officiellement ton job en janvier. Tu peux expliquer le contenu exact de ta fonction ?

ZETTERBERG : Je serai tout simplement un membre du staff. Le nouvel entraîneur et son assistant dirigeront les entraînements, j’observerai et je m’exprimerai de temps en temps. On me demande aussi de conseiller les joueurs et de construire une relation de confiance avec eux. Ce qu’ils me confieront, je n’irai pas le raconter à l’entraîneur. Mais ce seront des informations qui pourraient me permettre d’aider le coach.

Il y a deux mois, quand Luc Devroe m’a demandé dans quel rôle je m’imaginais à Anderlecht, on est arrivés plus ou moins au même descriptif de fonction : assister les joueurs et l’entraîneur. Je ne me voyais pas passer mes journées dans un bureau et signer des papiers du matin au soir. Je ne suis pas fait pour ça. C’est mieux pour tout le monde que je sois sur le terrain. C’est là que je suis peux être le plus utile pour le club, je crois.

Tu n’as pas peur de gêner ?

ZETTERBERG : Un entraîneur n’a jamais assez de temps pour s’occuper individuellement de tous ses joueurs. Sur un entraînement, il peut discuter avec cinq gars, peut-être. Maximum. Et qu’est-ce que tu fais des 20 autres ? Mon rôle, ce sera de prendre ceux-là en charge. Je serai là pour remonter le moral des réservistes. Un joueur de foot aime bien quand tu lui consacres du temps.

Comment Vanhaezebrouck avait réagi à l’annonce de ton arrivée ?

ZETTERBERG : La direction ne m’a pas imposé à lui. Avant que je sois nommé, on a discuté pendant près de trois heures dans son bureau et il en est ressorti qu’on avait plus ou moins les mêmes idées sur le football offensif et l’intégration des jeunes. Je lui ai expliqué comment je travaillais, il m’a expliqué comment il bossait. Si cette discussion s’était mal passée, il aurait fallu que la direction aille chercher quelqu’un d’autre. Ça ne peut jamais bien se passer si le courant ne passe pas avec ton collègue direct.

 » Je ne reprendrai jamais l’équipe  »

Les entraîneurs d’Anderlecht dans le futur devront accepter de travailler avec toi.

ZETTERBERG(il fait un signe de tête montrant qu’il est d’accord) : J’ai un contrat à durée indéterminée mais je ne reprendrai jamais l’équipe. Les futurs entraîneurs peuvent savoir que je ne veux pas prendre leur place. Et que je ne suis pas là pour mettre des bâtons dans les roues du T1 d’Anderlecht.

Il est mis noir sur blanc dans ton contrat que tu ne peux pas devenir entraîneur principal ?

ZETTERBERG : C’est de toute façon impossible. Je n’ai pas la Pro Licence UEFA, donc je n’ai pas le droit d’être entraîneur en première division. Il me reste deux étapes à passer pour avoir la Pro Licence et je ne suis même pas sûr de continuer les cours. Mais je te le répète, pour que tout soit bien clair pour tout le monde : je n’ai pas l’intention, demain ou plus tard, de prendre la place d’un entraîneur qui serait licencié.

Tu dois devenir le nouveau Jean Dockx d’Anderlecht ? On te demande de veiller au maintien d’une ligne directrice.

ZETTERBERG : Quand j’étais joueur d’Anderlecht, personne dans le club n’était plus important que Jean Dockx. Après sa mort en 2002, il n’a pas été remplacé. Un club comme Anderlecht a pourtant besoin d’un personnage du type Dockx, quelqu’un qui incarne sa culture. Je ne chercherai pas à copier ce qu’il faisait mais je suis partant pour devenir le Jean Dockx de l’époque actuelle. Il était l’homme à tout faire et il était impliqué dans tout ce qui se faisait. Il faisait le scouting, il était d’ailleurs venu lui-même en Suède pour me voir jouer. Il établissait la tactique. Et avant d’acheter un joueur, Constant Vanden Stock lui demandait toujours son avis.

Pär Zetterberg au côté de Hein Vanhaezebrouck à l'occasion du match Anderlecht-Spartak Trnava en Europa League. À son retour au Parc, en janvier, il devra composer avec un nouveau T1.
Pär Zetterberg au côté de Hein Vanhaezebrouck à l’occasion du match Anderlecht-Spartak Trnava en Europa League. À son retour au Parc, en janvier, il devra composer avec un nouveau T1.© belgaimage

 » Je vais analyser chaque joueur du noyau en janvier  »

C’est aussi le rôle qu’on te donne dans le nouveau comité des transferts.

ZETTERBERG : Que ce soit clair pour tout le monde, c’est à la demande de Michael Verschueren que je ferai partie de ce comité des transferts. Je pourrai donner mon avis sur chaque transfert, même sur un défenseur ou un gardien. Mais est-ce qu’il faudra une majorité simple pour approuver un transfert ?

Est-ce que le directeur sportif aura la décision finale ? Tout ça n’a pas encore été décidé. Une chose est sûre, il y aura une cassure avec le passé. À Anderlecht, il y avait toujours une personne qui décidait qui venait et qui partait, ça ne sera plus comme ça. Et pour moi, c’était important qu’on me donne le droit de m’exprimer. Il ne faut pas me mettre dans un coin et m’imposer le silence.

On te demandera aussi de faire une évaluation du noyau ?

ZETTERBERG(il acquiesce) : Début décembre, j’ai passé cinq jours au club. En aussi peu de temps, je n’ai pas pu me faire une vue objective du noyau. Je me plongerai là-dedans pendant le stage de janvier, j’analyserai chaque joueur et je pourrai après ça faire une première évaluation.

Dans quelle mesure va-t-on utiliser tes rapports pour faire partir des joueurs en fin de saison ?

ZETTERBERG : Je dois être capable de dire ce qu’il manque dans l’équipe et ce qu’il faut absolument faire venir. Imagine que Marc Coucke me pose des questions là-dessus. Je dois être capable de lui donner une réponse détaillée. Mais ce n’est pas moi qui dirai quels joueurs Anderlecht devra mettre sur la liste des départs. C’est la responsabilité de Michael Verschueren.

 » Un coup publicitaire ? Coucke sait que je suis populaire, je ne suis pas idiot  »

Pourquoi il a fallu attendre dix ans pour que tu reviennes à Anderlecht ?

ZETTERBERG : Parce que les deux parties sont maintenant prêtes pour une collaboration. À la maison, on décide tout à quatre. Si un des quatre avait mis son veto, je n’aurais pas accepté ce poste. Mais mes deux enfants m’ont dit en choeur que je serais idiot de refuser une proposition pareille. J’avais une très bonne relation avec Roger Vanden Stock. Si je le lui avais demandé, il aurait sûrement trouvé quelque chose pour moi à Anderlecht. Mais le sujet n’était jamais venu sur la table.

Le club se porte beaucoup moins bien que quand tu l’as quitté en 2008.

ZETTERBERG : Quand j’ai arrêté mon activité de scout il y a dix ans, tout se passait bien. Anderlecht jouait presque chaque saison pour le titre, il se retrouvait régulièrement en poules de la Ligue des Champions et les supporters étaient contents. Je ne sais pas comment le club a été géré après mon départ… Je ne dis pas qu’aujourd’hui, Anderlecht repart de zéro, mais il prend en tout cas un nouveau départ. Je suis content de pouvoir participer à ce nouveau projet dès le début. C’est maintenant que je peux faire valoir mon influence.

Tu n’as pas l’impression que ton retour est un coup publicitaire de Marc Coucke ?

ZETTERBERG : Il ne me l’a pas dit mais je ne suis pas idiot, non plus. Coucke sait que je suis populaire auprès des supporters. Si mon retour peut calmer les gens, il serait ridicule de ne pas profiter de l’occasion. J’aurais appliqué la même stratégie.

Anderlecht a longtemps eu une relation ambiguë avec ses anciens joueurs. Aujourd’hui, ils font la file pour revenir. Enzo Scifo et Bertrand Crasson ont sollicité récemment.

ZETTERBERG : Enzo et Bertrand ont un coeur mauve. Je sais comment ils sont, ils seraient contents de mettre leur ego de côté pour servir le club. Je ne dis pas que tu dois donner une position importante à tous les anciens joueurs mais tu devrais toujours leur réserver une place quelque part.

 » En foot, il n’y a que le présent qui compte  »

À Neerpede, il y a une salle qui porte ton nom. Et à l’entrée principale du stade, il y a une photo de toi. Tu crois que les jeunes joueurs du noyau A connaissent Pär Zetterberg ?

ZETTERBERG : Je suppose qu’il y en a qui ont tapé mon nom sur Google et qui ont regardé des images de ma carrière. Mais pour eux, je suis un dinosaure, une créature d’un autre temps. C’est logique parce que quand j’ai arrêté ma carrière en 2006, ils étaient encore très jeunes. En football, il n’y a que le présent qui compte. Tout évolue si vite que le passé est quelque chose d’abstrait. Je ne peux donc pas leur reprocher de ne pas être au courant de ce que j’ai représenté pour Anderlecht.

Tu ne trouves pas que le club devrait faire en sorte que ses jeunes joueurs connaissent l’histoire de l’institution et les anciens grands noms ?

ZETTERBERG : Tout à fait d’accord. Celui qui a été formé à Anderlecht devrait avoir des connaissances de base. Pour n’importe quel jeune, ça devrait être un rêve d’être considéré comme une icône du club, comme une légende d’Anderlecht. Les jeunes qui sont maintenant en train de percer, ils devraient tout faire pour être comme nous dans une quinzaine d’années. On reçoit tellement de reconnaissance que, même après notre mort, on continue à être associés à Anderlecht.

 » On se foutait de mes rapports de scouting, c’est pour ça que j’ai arrêté « 

Entre 2006 et 2008, tu as travaillé comme scout pour Anderlecht sur le marché scandinave. Ça n’a pas été une réussite totale !

PÄR ZETTERBERG : Je devais visionner tellement de matches que j’étais encore moins à la maison que quand j’étais joueur. En soi, ce n’était pas un problème. Mais alors, il faut qu’on te fasse confiance et qu’on te laisse faire les missions pour lesquelles on te paie. J’allais voir des joueurs, je faisais des rapports de scouting et j’avais l’impression qu’on n’en faisait rien. Ce n’est pas une critique, c’est une constatation. À la fin, je n’étais plus motivé. Pourquoi j’aurais continué à bouger autant alors que je savais que mon dossier allait partir au classement vertical ? J’avais un contrat à vie à Anderlecht mais je suis parti de moi-même pour me réinstaller en Suède.

Tu as été critiqué notamment pour avoir conseillé à Anderlecht de prendre un compatriote, Max von Schlebrügge.

ZETTERBERG : J’ai fait des bons rapports et des mauvais… Von Schlebrügge était un cas à part. Anderlecht était pris par le temps et voulait trouver très vite un joueur pour dépanner derrière. Un défenseur censé renforcer le noyau en profondeur. Von Schlebrügge était à ce moment-là titulaire en équipe de Suède, il correspondait au profil et il ne coûtait presque rien. Est-ce qu’on doit dire qu’il s’est planté à Anderlecht ? Je réponds moi-même que oui. Mais on savait à l’avance que, même aux normes belges, ce n’était pas un top joueur.

Il a été le premier échec suédois en Belgique, le premier d’une longue série.

ZETTERBERG : Je me pose souvent la même question. Pourquoi est-ce que c’est aussi compliqué depuis quelques années pour les Suédois dans le championnat belge ? Molins et Armenteros à Anderlecht, Ajdarevic et Hamad au Standard, Johansson à Gand, Strandberg à Bruges, … Ils se sont tous plantés. Avec Wilhelmsson, je suis le seul à avoir réussi. Pourtant, les Suédois sont des bosseurs, ils font ce qu’on leur demande, ils sont très pros. Tu prends peut-être un petit risque quand tu prends un footballeur scandinave. Ce ne sont pas les meilleurs joueurs et ils ont clairement besoin d’une période d’adaptation. Mais je pense toujours que la Scandinavie est un marché intéressant pour Anderlecht. Surtout dans la gamme de prix autour de 3 millions d’euros.

 » Tu me mens une fois, je te jette « 

À cause de ta nouvelle fonction à Anderlecht, tu ne peux plus siéger dans la direction de ton premier club, Falkenberg.

PÄR ZETTERBERG : En Suède, ce sont les membres du club qui votent tous les deux ans pour désigner les dirigeants. Au total, j’ai été dirigeant pendant huit ans mais, il y a trois ans, j’ai décidé de ne plus me présenter. Mon fils jouait en équipe première et je ne voulais pas d’ambiguïté. Et puis il y a d’autres choses qui m’ont convaincu de quitter définitivement le club. Depuis lors, je ne regarde plus les matches de Falkenberg qu’à la télé. Je n’arrive plus à aller au stade.

Ça ne doit pas être agréable, parce que Falkenberg est quand même ton club de coeur, avec Anderlecht ?

ZETTERBERG : Il y a une chose qui me dégoûte plus que n’importe quelle autre, c’est le mensonge. Pour moi, c’est la même chose que la trahison. Je ne sais pas mentir, et quand je comprends que quelqu’un me ment, je ne cherche pas à éviter le conflit. Une personne qui siégeait à la direction avec moi m’a trompé et je l’ai attaquée verbalement. Ce n’était pas un tout petit mensonge, ça concernait le fonctionnement du club.

Tu as récupéré l’argent que tu avais investi ?

ZETTERBERG : Non, c’était un cadeau. En 2009 ou 2010, on s’est mis à cinq pour investir à Falkenberg, pour sauver le club de la faillite. C’était beaucoup d’argent. L’homme avec lequel j’ai eu une grosse dispute, il n’avait pas mis un euro mais il manoeuvrait pour être sur le devant de la scène. Son comportement et ses mensonges, c’était trop pour moi. Il est resté, mais pour moi c’était fini. Falkenberg, c’était mon club. C’est pour ça que ça m’a fait très mal de partir.

Si quelqu’un te ment à Anderlecht, ça sera directement fini là-bas aussi ?

ZETTERBERG : (il réfléchit) : Je déteste qu’on me mente. Je préfère qu’on me dise la vérité, même si elle fait mal. Dis les choses comme elles sont ou tais-toi. Le jour où j’apprends que tu m’as menti, je te jette.

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