Ancien concessionaire

Vincent Dufour n’a pas connu le parcours type de l’entraîneur.  » Ce fut un modeste joueur qui arrêta sa carrière à 25 ans pour devenir chef d’entreprise. Il s’occupait d’une concession automobile qui retapait des voitures anciennes « , explique Pierre Michel, journaliste à la Nouvelle République du Centre Ouest.  » Puis, après cinq ans, le virus du football l’a repris. Il a entraîné dans un premier temps Fontainebleau avant d’aboutir à Romorantin où il connut une très grande réussite. Il ne s’agissait que d’une ville de 15.000 habitants qu’il a conduit aux portes de la Ligue 2. Sa conception du football est assez originale. Quand il dit qu’il préfère perdre en jouant bien que gagner avec du mauvais football, il est tout à fait sérieux. Ce n’est pas une façade qu’il se donne. Il demande à ses défenseurs de sortir de la défense en deux contre un en oubliant les longs ballons vers l’avant. En fin de match, il préfère que son équipe pousse pour marquer un deuxième but plutôt que de conserver le ballon dans un coin pour gagner du temps et maintenir le résultat. Ces idées portent leurs fruits si on lui laisse le temps. A Romorantin, il est tombé sur des dirigeants qui ne se sont jamais affolés, même quand le club était reléguable. Résultat : en fin de championnat, il a réalisé une série de sept victoires et de six nuls en 14 rencontres. Et la deuxième saison, il a failli monter en L2 « , ajoute Pierre Michel qui l’a côtoyé lorsqu’il militait en Sologne.

 » C’est quelqu’un qui pense tout le temps à son équipe. On dit cela de beaucoup d’entraîneurs. Mais la seule voiture présente à Romorantin, à sept heures du matin, c’était la sienne. Il préfère également qu’on le paie moins (moins de 2.000 euros à Romorantin) pour que l’argent soit consacré à l’achat d’un joueur supplémentaire. A Niort, il recevait 7.500 euros, ce qui constitue le minimum syndical pour un coach de L2. Certains empochent 20.000 euros. Et quand on lui a annoncé son salaire, il a dit û Je n’en exigeais pas tant mais puisque c’est le minimum syndical. C’est à ce moment-là qu’il a rencontré Jean-Marc Guillou. Les deux hommes partagent la même conception du football. D’ailleurs, à leur première entrevue, ils ont été manger à midi et ils sont ressortis du restaurant à 18 heures. Et trois jours après son licenciement de Niort, Guillou l’appelait pour collaborer.

C’était quelqu’un qui avait une cote d’enfer en débutant à Niort. Il avait terminé 2e du DEPF derrière Didier Deschamps mais devant des joueurs aussi connus que Jean-Pierre Papin et Didier Six. En France, cela voulait dire beaucoup. Mais son expérience dans les Deux-Sèvres s’est mal déroulée car on ne lui a pas laissé le temps « .

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