ALFRED RIEDL ET LA PAIX

Vous souvenez-vous d’ Alfred Riedl ? Dans les années 70, cet Autrichien aux yeux clairs et à la moustache bien taillée fit fureur dans les rectangles belges. D’abord à St-Trond, puis à l’Antwerp (deux clubs avec qui il fut meilleur buteur du championnat) et au Standard, avant de passer par Metz et de terminer sa carrière dans son pays.

Riedl, désormais âgé de 54 ans, est aujourd’hui entraîneur. Et pas n’importe où puisque, après avoir dirigé le Liechtenstein et le Vietnam, le voici à la tête de l’équipe nationale de Palestine. Sa première mission : tenter d’aller le plus loin possible dans son groupe de qualification pour la Coupe du Monde. Un défi qu’il a entamé de la meilleure manière qui soit puisque la Palestine a pulvérisé Taïwan 8-0.  » Une victoire qu’il faut relativiser car cette équipe était très faible. A la fin du mois, nous rencontrerons l’Irak, ce sera une autre paire de manches « .

D’autant qu’entre les matches, il parcourt le monde à la recherche de joueurs d’origine palestinienne pouvant entrer en ligne de compte pour une sélection. Il les recrute via des annonces dans les hebdomadaires spécialisés et vient ainsi d’en tester dix-huit en Allemagne. C’est là que nos confrères de Het Belang van Limburg l’ont rencontré.

 » Je suis heureux qu’on s’intéresse à nous car cela permet de parler de la Palestine de façon positive. J’ai ainsi l’impression de contribuer, à ma façon, au retour de la paix. Mon rêve, c’est de disputer un jour un match contre Israël. En Coupe du Monde, c’est pratiquement impossible. Mais pourquoi pas une rencontre amicale ? Je ne pense cependant pas que c’est pour demain. Peut-être ne vivrais-je même pas assez vieux pour y assister « .

S’il n’hésite pas à dire qu’il n’est pas pro-palestinien et anti-israélien, Riedl ne veut pas se laisser manipuler à des fins politiques. Il est avant tout entraîneur. Il affirme également ne rien craindre mais n’a jamais mis les pieds en Palestine. Il réside en Egypte, près du Caire, où l’équipe nationale s’entraîne et où vivent également les joueurs originaires des territoires occupés. Quant à ses matches à domicile, c’est au Qatar que l’équipe nationale les dispute.

 » Pour ma part, je cherche surtout des joueurs dans les championnats plus huppés comme la Syrie, la Grèce ou le Liban « , explique Riedl.  » Les tests en Europe occidentale n’ont pas donné grand-chose, hormis un joueur évoluant en Suède et un autre, à Fulham. Si des Belges sont intéressés, ils peuvent me contacter mais il faut qu’ils aient des racines palestiniennes. Pas question d’appliquer ici les nouveaux règlements de la FIFA : les Palestiniens sont fiers « . (P. Sintzen)

P.Sintzen

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