Albert Cartier, Coach de l’Année

Bon anniversaire à Michel ! Dans quelques jours, le 24 janvier, il fera partie du joli club des quinquas. Incontournable Preud’homme. Gardien de but exceptionnel, dirigeant émérite au Standard et à l’Union Belge (où on l’a saqué) et entraîneur champion (Coach de l’Année Sport/Foot Magazine en mai dernier…). Parmi ses cadeaux, pas question de lui glisser un  » bon de renouvellement du titre de Coach de l’Année « . Aucune chance d’y arriver. Quand on essaye de mettre La Gantoise sur les rails et qu’on annonce derechef qu’on a trois ans pour le faire, on ne chasse aucun trophée : ni collectif, ni individuel.

Les candidats sérieux au titre de Coach de l’Année sont : Ariel Jacobs, si Anderlecht réalise le doublé Coupe-championnat et Laszlo Bölöni, s’il reconduit le titre des Rouches et/ou s’il continue d’explorer les possibilités européennes de son club (c’est volontairement qu’on n’utilise pas  » équipe  » parce que tout peut changer si vite par les temps qui courent…). Mais on en a un peu assez de voir couronnés, à notre referendum, des coaches qui récoltent déjà des lauriers en compétition. Même si ce sont les pros de D1 qui votent…

En mai 2005, le pauvre Jacky Mathijssen avait piqué une jolie crise de rote au gala du Footballeur Pro. Il avait terminé cinquième à la tête de Charleroi et figurait parmi les nominés en espérant gagner le prix :  » Je suis très déçu. Comment estime-t-on vraiment le travail des entraîneurs ? Ne voit-on pas le mérite que j’ai eu à terminer à cette place avec les joueurs que j’avais sous mes ordres ? C’était l’année ou jamais « . C’est clair que ce n’est pas cette année que le Limbourgeois va concourir pour le titre…

Mais Mathijssen avait bien raison de soulever le problème de la non-reconnaissance de certains parcours d’entraîneurs. Prenez Albert Cartier, par exemple. S’il maintient Tubize en D1 à la fin de la saison, il méritera mille fois le titre de Coach de l’Année. Le Français est parfois incompris. On l’a traité d’entraîneur défensif au Brussels alors qu’il avait fait valser La Louvière avant de devoir essuyer un mercato hivernal dévastateur sur le plan de la qualité des partants. On l’a aussi traité d’entraîneur hyper violent lorsqu’il sauva Mons la saison passée, alors qu’il ne demandait à ses joueurs que de jouer virilement… comme il l’a fait pendant toute sa carrière de joueur. Encore récemment, quand il a installé ses joueurs dans le rond central pour les engueuler copieusement à la mi-temps d’un match, on l’a traité de doux dingue, avançant que  » ce genre de trucs ne marche qu’avec des ploucs « . Mais tout de suite après, le coach de Hull City faisait exactement la même chose dans un match de Premier League face à Manchester City ! Un peu plus tôt, Jacobs se plaignait de l’attitude de ses joueurs et Bölöni répétait que l’alternance compétitions belge et européenne posait un problème mental à son équipe.

Cartier est un coach à part car il a toujours une idée originale d’avance. On sait que le gars des Vosges a touché à des tas de disciplines différentes et qu’il tient aussi peu en place que Sarko. Quitte à tomber dans le prosélytisme ou l’exhibitionnisme en se mettant lui-même en scène lors des entraînements ? Mais non, c’est sa valeur exemplative ajoutée. L’Ecossais John Collins est également très fier de se balader torse nu devant ses joueurs et les supporters des Zèbres en faisant saillir ses tablettes de chocolat et ses pectoraux.

On préfère d’ailleurs des entraîneurs qui prônent un véritable esprit sportif plutôt que ceux qui se mêlent aux petits matches en interdisant qu’on les tacle ; ça c’est vraiment pathétique et ne fait rien avancer. Vive les coaches qui trouvent normal que pour progresser on doive se faire mal. No pain, no gain disent les Anglo-Saxons. Mais soyons en sûrs, il y aura des gens qui vont se gausser du bien-nommé stage de survie de Cartier. On voudrait bien voir leur tête si Cartier réussissait son pari…

PAR JOHN BAETE

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