ALAN ET ISABELLE HAYDOCK Anglais et vélo

Vous avez épousé une sportive…

Alan Haydock (25 ans): Elle en fait même trop (il rit). Elle pratique le speeling, du vélo à un rythme très élevé. Je ne m’y suis risqué qu’une seule fois: je ne parvenais pas à suivre, et elle, elle gardait le sourire. Les muscles ne travaillent pas de la même façon qu’en course. Pendant notre voyage de noces, nous avons joué au tennis, au badminton, au squash. Elle m’a accompagné à vélo quand je courais le long du canal de Halle. Isabelle fait du sport pour entretenir sa forme et se défouler. C’est un besoin pour elle.

Votre grand-père était anglais. Avez-vous hérité quelque chose de lui?

Il a rencontré ma grand-mère après le débarquement. Mon père a pris la nationalité belge mais il a conservé des principes qu’il m’a inculqués. J’ai reçu une éducation sévère mais je ne la regrette pas. Je suppose que c’est mon côté anglais, en effet. Je n’ai pas été un gars de la rue. Mes parents m’ont soutenu dans mes études. J’ai fréquenté un lycée catholique. Nous étions en uniforme. En bleu et blanc. Mon père continue à me conseiller. Il ne me viendrait pas à l’idée de le contredire. Il voudrait que je sois moins gentil. Il est lui-même directeur de banque mais il a joué au basket et il ne connaît pas le monde du football. Je ne suis pas toujours ses conseils mais jamais je ne l’interromprais…

Avez-vous appris l’anglais?

A l’école seulement. Je le maîtrise assez pour une conversation, sans plus.

Isabelle est néerlandophone…

Habitant Bruxelles depuis ma naissance, être bilingue est la moindre des choses. J’ai perfectionné mon néerlandais grâce à Isabelle, bien sûr. Nous parlons en français mais il m’arrive d’employer des termes flamands, sans y penser. D’ailleurs, je regarde souvent les chaînes flamandes: le choix est plus large. J’aime les variétés, les documentaires médicaux, ces choses-là.

Quels sont vos projets?

Nous adorons les enfants. J’adore m’occuper de mon filleul, qui a quatre ans. Quand je vois à quel point j’y suis attaché, je me demande comment je serai avec mes propres enfants. Nous en souhaitons, sans trop attendre. Après tout, Isabelle frise la trentaine (il éclate de rire et Isabelle rétorque: -30 ans, ce n’est pas vieux pour une femme mais pour un joueur…) Nos familles sont impatientes. Elles nous tendent des pièges, pour savoir, mais nous ne nous laissons pas faire!

Des enfants dans un appartement?

Nous cherchons une maison à Halle, avec un jardin. Je suis bricoleur et j’aime le jardinage aussi. Avoir un beau jardin est une fierté. En fait, si j’aide un peu Isabelle, je suis en manque d’occupations. J’ai tapissé l’appartement, et aménager notre maison me comblerait. J’ai le temps. Isabelle aurait une liaison en train pour son travail. Halle est plus sûr que Bruxelles. On y est à la fois en ville et à la campagne.

Vous adorez les voyages…

Nous sommes partis en voyage de noces aux Maldives. Les fonds marins sont magnifiques mais nous étions bloqués sur notre île. J’ai visité la Grèce à trois reprises. C’est mon pays préféré. Il est moins paradisiaque que les Maldives mais il y a plus à visiter. Je veux faire découvrir le monde à Isabelle. J’ai effectué des stages avec Boskamp en Floride, en Thaïlande… Je suis allé à New York avec des amis. Nous souhaitions y aller, mais à Noël, nous avons choisi Londres. C’est plus prudent pour le moment… New York m’a émerveillé. Y passer trois ou quatre jours, c’est l’idéal. C’est une ville magique. On y est sur une autre planète. On marche la tête en l’air. Cette ville a une autre dimension, une autre ambiance. J’avais visité les deux tours. Je me demande quel visage a maintenant la ville sans elles…

Quels sont vos passe-temps?

En hiver, quand c’est possible, nous aimons passer le dimanche à la mer, à nous deux. Nous entreprenons beaucoup de choses ensemble car nous avons les mêmes goûts. Nous recevons nos amis, ils nous invitent. Nous avons passé le temps des discothèques.

Alan et vous vous êtes mariés le 16 juin. C’était le plus beau jour de votre vie?

Isabelle Léonard (27 ans): Oui! C’était très émouvant. Je suis la première de la famille à me marier, Alan le dernier. L’événement était attendu des deux côtés. Nous sommes très famille. Nous avons pris un engagement mutuel pour la vie. Un contrat de foot, lui, n’a qu’un temps!

Vous avez vraiment les mêmes goûts?

En tout. Pourtant, c’est moi qui choisis les objets de décoration et les vêtements. Alan est plus indécis, il n’est pas difficile et il se rallie à mon choix. Quand il jette son dévolu sur un vêtement mais que je ne dis rien, il ne le prend pas. En fait, nous avons besoin de l’assentiment de l’autre pour faire des achats.

Vous travaillez?

Je suis téléphoniste-réceptionniste au service après-vente d’une marque d’horlogerie. Le travail ne manque pas mais il me passionne. L’ambiance est formidable. Il s’agit d’une marque de luxe et nous sommes gâtés. Par exemple, nous partons parfois trois jours en voyage pour entretenir l’esprit d’équipe.

Aimez-vous le football?

Je l’adore. Même quand Alan est blessé, je l’accompagne. J’ai raté peu de matches. Je les regarde également à la télévision. A Londres, nous avons assisté à un match, pour savourer l’ambiance des stades britanniques. Nous avons un sujet de conversation après les matches. (Alan: « Elle comprend bien le jeu. ») Manchester United est mon club préféré. (Alan: « Oh, elle aime bien Beckham! ») Oui, son jeu est raffiné.

Ce milieu vous a-t-il réservé des surprises?

La jalousie qui y règne m’a surprise. Certaines personnes ont deux visages. Alors que c’est un sport d’équipe, chacun se bat pour lui-même.

Sportive, vous comprenez bien Alan?

Nous avons une bonne hygiène de vie. Nous ne fumons pas et ne buvons pas. Le week-end, je cuisine des pâtes, mais en semaine, je fais de temps en temps des frites ou des pommes de terre nature. J’ai dû calmer le jeu quand Alan était blessé. Il y a plein de choses plus graves, comme le cancer, le sida, mais à ses yeux, c’était terrible. (L’intéressé: -Elle m’a connu au pire moment. J’étais insupportable!) Non, susceptible. Je me sentais impuissante. A part lui apporter à boire, que pouvais-je faire? Mais notre couple a évolué. Cette fracture a constitué un tournant important pour Alan car il avait été épargné pendant cinq ans. Nous avons surmonté cette mauvaise passe à deux.

Vous êtes souvent seule le week-end…

Et Alan l’après-midi. Chacun doit avoir sa liberté, du temps pour lui-même. Il l’a en semaine, moi le week-end, bien que ça passe vite. Il vient me chercher à mon travail, et le soir du match, je dois rapidement rejoindre le stade.

Vous aide-t-il?

Disons qu’il est mon assistant! Il essaie de faire les courses mais je suis difficile. Par exemple, j’aime humer l’odeur des carottes, choisir tout soigneusement. Lui, il prendra la première botte venue. Je m’occupe de la paperasserie, lui des factures. Je cuisine mais il épluche les pommes de terre, par exemple. Si je nettoie, il passe l’aspirateur. Il suit le mouvement.

Est-il macho?

Un peu mais… c’est bien. (Alan sursaute). Il aime avoir le dernier mot, me protéger. Mais il ne me demande pas de rester à la maison.

Pascale Piérard

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