Aimé est mort, vive René

John Baete

Après l’élimination des Diables Rouges contre l’Espagne, Aimé Anthuenis se rattacha à n’importe quelle bouée comme un naufragé paniqué. Il évoqua même le fait que la Belgique avait un bon noyau de joueurs alors qu’il s’était plaint, il n’y a pas si longtemps, que le royaume ne recelait pas assez de talent footballistique. Mais au cours de son mandat à la tête des Diables Rouges, Anthuenis n’a jamais été à un paradoxe près. Il a souvent tout dit et son contraire. Et comme pour se rassurer une ultime fois, il demanda même à la presse belge ce que Luis Aragones (qui l’avait précédé à l’interview) avait pensé de la prestation belge. Pathétique ?

Une fois de plus, il faut regretter que l’Union Belge n’ait pas agi plus rapidement, constatant, depuis le départ de Robert Waseige, l’absence de résultats. Pas d’Euro au Portugal, pas de Mondial en Allemagne… voilà le bilan de la gestion d’Aimé Anthuenis depuis 2002.

En page 24, Pierre Bilic y va d’une étude surprenante. Il met en lumière que pour briller sur la scène internationale, les Diables Rouges ont toujours compté dans leurs rangs des joueurs participant avec succès aux coupes d’Europe. Majoritairement dans des clubs belges. Ce n’est plus le cas, certes,… et ce ne l’était pas au Mondial asiatique quand MarcWilmotsand Co chatouillèrent le Brésil en huitièmes de finale. Waseige avait trouvé la solution, Anthuenis pas.

On se restera encore longtemps ébahi devant l’immobilisme coupable de l’UB. Et, à l’heure où l’on évoque un changement de président, la vraie question est surtout de savoir si l’on aura enfin une commission technique forte et visionnaire. Michel Preud’homme a accepté de prendre les choses en main et on espère qu’il ne sera pas diplomate mais aussi courageux que lorsqu’il était joueur. Que son ambition ne se liquéfiera pas dans la tiédeur fédérale ambiante et qu’il se battra pour imposer ses idées.

On chuchote de plus en plus que René Vandereycken serait l’un des deux noms cités à la succession d’ AA et que l’autre serait Jacky Mathijssen. Si le premier recueillerait nos suffrages par rapport à son vécu de joueur et de coach à résultats, le second nous semblerait encore un peu tendre… ceci étant dit sans offenser son intelligence absolument polyvalente.

Mais René, c’est autre chose : il a joué au plus haut niveau en Belgique, en Italie, en Allemagne et avec… les Diables et coaché à l’étranger aussi. Et en plus, il est libre. Qu’est-ce que l’UB attend pour lui faire signer un contrat prenant cours dès que celui d’Anthuenis se termine ? Bien sûr, René a des opposants et on dit que Roger Vanden Stock est l’un d’eux. RVDS a eu l’occasion de le voir travailler de près puisque Vandereycken a été – brièvement – le coach d’Anderlecht durant les six premiers mois de la saison en 1997-1998, après y avoir joué de 1983 à 1986 et y avoir remporté deux titres. Or, Vanden Stock sera fort probablement le prochain président fédéral et, même si c’est le comité exécutif qui vote souverainement sur le choix du coach, on imagine mal qu’il le fasse contre l’avis de son président.

Mais on va un peu vite, là. Il est impossible que Vanden Stock soit encore du même avis qu’en 1997 à l’égard de Vandereycken. Car le bonhomme a obtenu des résultats dans ses clubs. Avant de qualifier Genk pour la Coupe de l’UEFA, il a livré du bon travail à Twente en deux saisons. Evidemment, il véhicule une image d’entraîneur défensif. Mais n’en a-t-on pas assez de voir nos Diables – historiquement des maîtres défenseurs – se faire rouler dans la farine à chaque match ? Et puis, pour beaucoup de gens, Vandereycken est arrogant, alors qu’en fait il jongle souvent avec l’ironie et le cynisme pour échapper aux journalistes voulant jouer au chat et à la souris avec lui.

On ne voit pas ce qu’un autre coach (même étranger) pourrait apporter de plus que lui. En plus il est multilingue. Qu’on arrête de chercher.

john baete

ON citE de plus en plus Vandereycken et Mathijssen pour la succession d’AA

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